THE BIG 4 (usa) - Live From Sonisphere Festival, Sofia Bulgaria, 22.06.2010 (2010)
Label : Universal
Sortie du DVD : 1er novembre 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Heavy Thrash Metal
Quel voyage dans le passé…Nous, les enfants de la génération Metal des années 80 et fans de musique extrême, nous avons tous headbangé sur des classiques comme Master Of Puppets, Reign In Blood, Peace Sells, ou encore Among The Living… Nous avons décortiqué les riffs, analysé les textes, regardé les photos, fantasmé sur leurs rendement en concert, sans presque jamais pouvoir les voir…
Ces albums mythiques, ces chansons qui nous ont fait rêver, transpirer, hurler à pleins poumons, nous les connaissons par cœur. Nous avons ruiné nos vinyles, presque usé nos Cds, et je le crois sincèrement, nous garderons dans nos cœurs leur souvenirs décibelliques jusqu’à la fin de notre vie.
Car on n’écoute pas le Metal, on le vit, même par procuration, même à grands coups de badges et de patches, même à des milliers de kilomètres de la source originelle. Et on continue de le vivre jusqu’au bout.
Alors quand l’annonce fut faire il y a un peu plus de deux ans d’une tournée commune à quatre de nos groupes favoris, nous avons tremblé…
Cette réunion à l’époque nous aurait fait pleurer de joie, mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Nous avons vieilli, eux aussi, des albums moyens, voire pathétiques ont vu le jour, la passion était parfois proche de l’extinction, mais jamais éteinte.
Certes, l’émotion n’est pas la même. Depuis, nous les avons vus live, pour le meilleur et parfois pour le pire, mais le concept reste tout de même presque surréaliste.
En attendant notre tour, nous sommes allés dans les salles obscures pour tenter de capter un peu de magie sur cette immense toile blanche, mais bien sur, comment comparer ceci au fait de les avoir en face de soi, de sentir leur souffle, de voir les boomers à la limite de l’explosion, de communier avec une foule qui n’est composé de rien de moins que de nos frères et sœurs de sang et de rythme.
Alors avant de les découvrir enfin au Sonisphere cet été 2011, regardez bien ce médiator trônant fièrement au centre de la jaquette. Laissez vous emporter. Retenez votre souffle.
C’est parti.
La farandole commence avec ANTHRAX, les fun brothers, responsables de milliers de mosh-pits autour du monde. Alors bien sur, comme vous, je ne suis pas fan de cette reformation avec Belladonna au chant. Et bien que le groupe se concentre évidemment sur le répertoire pré John BUSH (Ai-je déjà dit que John était un des plus grands chanteurs de Heavy Metal ?), avec le fabuleux « Only » comme seule exception, tout le monde est visiblement content d’être là, et la fête bat son plein. Il était bien sur impossible qu’en tant que groupe d’ouverture ANTHRAX manque le coche, et même si le vieux grincheux que je suis à depuis longtemps remisé ses Cds de Persistence Of Time ou State Of Euphoria au placard, je dois reconnaître que comme mise en bouche, le quintette ne s’en sort pas mal sur l’heure qui lui est allouée. Signalons au passage une version perso de « Heaven And Hell », en hommage à Ronnie James Dio, décédé le mois précédant le concert.
Mais je confirme que pour moi, le meilleur ANTHRAX restera la formation qui a sorti Sound Of White Noise ou Stomp 442, point.
Concert agréable, mais dispensable.
Une heure aussi pour MEGADETH, et c’est presque suffisant serait on tenté de dire. Se focalisant sur ses albums cultes, le méchant Dave, rejoint par l’autre et indispensable Dave (Ellefson), le seul musicien qui ai jamais réussi à le supporter plus de quatre albums, offre une prestation à la hauteur des concerts les plus honorables des années 80, mais pas plus. Même si « Peace Sells », « Hangar 18 », « Symphony Of Destruction » et autres « Sweating Bullets » restent des tueries hors norme, on sent que le quartette est en roue libre, et se repose plus sur ses acquis qu’autre chose. La pluie qui accompagne la prestation semble même me donner raison… Mais MEGADETH n’a jamais été un groupe très expansif sur scène, et a toujours laissé parler la musique plutôt que l’attitude. Et l’interprétation étant bonne, je ne peux honnêtement les descendre, même si lorsque je vois Mustaine sur scène, j’ai toujours l’impression qu’il a le symbole du dollar tatoué sur son front.
SLAYER ne cherche pas la petite bête, mais revêt les habits de la grosse, et entre en scène au son du petit dernier, le très moyen World Painted Blood. Mais le titre est bon, et comme d’habitude, les quatre vilains ressemblent plus à un Panzer sur scène qu’à un joli guépard. Bien sur, depuis son opération, Tom n’éparpille plus ses pellicules un peu partout, mais dire que la rythmique est solide relève du doux euphémisme. Jeff est comme à l’habitude impassible, et le visage caché sous une jolie couche de mèches blondes, Kerry est intenable et massif, et Dave fait virevolter ses baguettes sur les toms avec la dextérité indéniable qu’on lui connaît. Les morceaux « cultes » recueillent bien sur le maximum de suffrages, et la tétralogie finale « Mandatory Suicide », « Chemical Warfare », « South Of Heaven » et « Reign In Blood » achève le public à la machette sans qu’aucune des personnes présentes ne vienne se plaindre. Une boucherie, pour le moins, et qui permet à la température de monter d’un cran avant l’arrivée des héros de la soirée.
Quand on voit METALLICA sur scène, on comprend illico pourquoi le destin les a choisis plutôt qu’un des trois autres groupes de ce soir. Si l’on met de côté un répertoire quasiment sans faille, il faut admettre que leurs prestations, même lorsqu’elles restent dans la moyenne, enterrent toute la concurrence. Et ce DVD ne fait pas exception à la règle.
Alors après, c’est METALLICA. Hautement critiquable, parfois risible, mais indémodable et imparable on stage. Deux heures de concert qu’il est inutile de décrire ici, nous les avons tous vus au moins une fois, et nous savons quoi en attendre. Rajoutons simplement qu’ils glissent dans la set list, promotion oblige, trois morceaux de Death Magnetic, qui le mérite amplement (« Cyanide », « All Nightmare Long », et le monstrueux « That Was Just Your Life », déjà un classique), et que sur l’historique « Am I Evil » ils reçoivent de la visite.
Moment fort, ce morceau permet à toute la génération du Thrash boom californien du début des années 80 de se rassembler sur scène, avec pléthore de guitaristes et de bassistes, quatre batteurs (dont trois avec de simples caisses claires), et des chœurs à profusion.
Difficile de ne pas écraser une larme à la vue de tous ces musiciens vieillissants, mais toujours là, comme nous. Alors certes, musicalement, on n’atteint pas des sommets, mais ces quelques minutes sont vraiment chargées d’émotion. Voir Dave Mustaine aux côtés de ses anciens comparses est toujours un gage de plaisir et de nostalgie…
METALLICA clôt les débats sur le hit des hits, « Seek And Destroy », morceau qui a souvent dépassé les 20 minutes par le passé, et qu’ils jouent comme s’ils récitaient la table de deux.
Pour la partie technique, bien sur, le DVD se fait justice lui-même dans son format Bluray, avec des lumières et un son qui dépassent l’entendement. Mais cette édition n’en reste pas moins un must, avec un montage nerveux mais pas épileptique, et un son presque parfait. Il est complété par un documentaire qui permet de suivre tous les groupes avant leur montée en scène, ainsi que la répétition de « Am I Evil », soit trois quarts d’heure indispensables qui donnent un côté « humain » à cette réunion surhumaine.
Alors, puisqu’il faut le dire, nous sommes heureux, bien sur…Mais juste en essayant d’imaginer ce qu’aurait pu donner une affiche pareille à la grande époque, vous balance des frissons dans la colonne vertébrale. Plantez vous-même le décor. 1988. Vous êtes à Frisco, et pendant plus de quatre heures vous voyez se succéder vos quatre groupes préférés, qui ont tous sorti leur magnus opus récemment. Ne croyez vous pas que la sensation eut été décuplée ?
Si bien sur.
Mais nous sommes en 2011.
Et le tour de force de ces musiciens est d’avoir rendu la chose crédible, plus de 20 ans après.
Vous n’avez rien d’autre à savoir avant de voir ceci de vos propres yeux, très bientôt. Et nous serons tous là. Parce qu’après tout, c’est pour cela qu’on vit non ?
Tracklisting :
Anthrax (60’)
"Caught in a Mosh" "Got the Time" "Madhouse" "Be All, End All" "Antisocial" "Indians"/"Heaven & Hell" "Medusa" "Only" "Metal Thrashing Mad" "I Am the Law"
Megadeth (60’)
"Holy Wars... The Punishment Due" "Hangar 18" "Wake Up Dead" "Head Crusher" "In My Darkest Hour" "Skin o' My Teeth" "A Tout le Monde" "Hook in Mouth" "Trust" "Sweating Bullets" "Symphony of Destruction" "Peace Sells"/"Holy Wars Reprise"
Slayer (60’)
"World Painted Blood" "Jihad" "War Ensemble" "Hate Worldwide" "Seasons in the Abyss" "Angel of Death" "Beauty Through Order" "Disciple" "Mandatory Suicide" "Chemical Warfare" "South of Heaven" "Raining Blood"
Metallica (120’)
"Creeping Death" "For Whom the Bell Tolls" "Fuel" "Harvester of Sorrow" "Fade to Black" "That Was Just Your Life" "Cyanide" "Sad But True" "Welcome Home (Sanitarium)" "All Nightmare Long" "One" "Master of Puppets" "Blackened" "Nothing Else Matters" "Enter Sandman" "Am I Evil?" w/ Dave Lombardo of Slayer, Megadeth, and Anthrax "Hit the Lights" "Seek & Destroy"
Behind The Stage (45’)
Ajouté : Lundi 07 Février 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: The Big 4 Website Hits: 72447
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