NECROBLASPHEME (FRA) - XXVI : The Deeper - The Better (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2 avril 2012
Pays : France
Genre : Metal Extrême
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 28 Mins
Que cela fait plaisir de retrouver des potes, surtout lorsque le dimanche est pluvieux, venteux, et synonyme de bureau de vote qui ne va rien changer à notre avenir…
Vote électronique, dommage. Car si j’avais pu, pour assurer à la France des jours à venir plus porteurs d’optimisme, j’aurais assurément voté NECROBLASPHEME. Car le slogan « Le changement, c’est maintenant » leur colle parfaitement à la peau.
Et tout changement à ses prémices. J’avais pu m’en rendre compte lors de leur première partie surprise du concert de NAPALM DEATH à la Maroquinerie, lorsqu’ils avaient eu la bonté de nous faire profiter de quelques nouveaux titres, notamment cette fabuleuse reprise de Simon & Garfunkel… Le concert fut torride, professionnel, et profondément jouissif.
XXVI - The Deeper - The Better n’en est donc que la confirmation. Alors certes, les fondations sont toujours là. Le Metal est foncièrement brutal, lourd, épileptique, mais toujours inventif. Et le talent de NECROBLASPHEME est d’avoir ouvert la porte des influences sans avoir fait entrer le virus de l’opportunisme.
C’est nouveau, mais honnête. Ca louche vers le futur, mais sans manquer de respect au passé. Les mecs, vous avez soigné votre copie. Aucune rature, c’est propre, bravo.
A l’instar d’un MARDUK, d’un 1349, ou d’un MALLEUS MALLEFICARUM au niveau national, NECROBLASPHEME a su garder ses composantes ultra-violentes, tout en les malaxant pour obtenir un terreau très fertile.
Et à l’image du son de guitare super crade qui ouvre le fabuleux « Seated To The Left Of The Sick », le groupe a su souiller sa musique, la dénaturer sans lui enlever son essence, et l’entreprise prend vite des allures de sans faute. Glauque, sinueux, très louche sur le fond comme dans la forme, ce nouvel EP est un sombre marigot d’influences pas vraiment recommandables et pourtant hautement estimables. On se laisse glisser tout au long de ces six titres vers les tréfonds les plus inavouables de l’âme humaine, en en ayant parfaitement conscience, et en acceptant la déchéance sans essayer de la combattre, car elle est à l’image de la détresse de la vie, inéluctable. Un morceau aussi fantastique que « Human vs Humans : Last Exit » saura nous rappeler aux grandes heures des réussites incontestables des suédois de MARDUK, telles que « To Redirect Perdition », ou « Funeral Dawn ».
Mais pas question de relecture, ici, tout à sa propre raison d’être, et sa légitimité. NECROBLASPHEME est un groupe trop intelligent et indépendant pour tomber dans le piège du plagiat décalé ou de la redite maladroite. Et si vous prenez en compte les transitions hyper soignées, les arrangements fins et très bien placés, vous obtenez vingt huit minutes d’agression sonore pertinente, qui ne charcutent vos oreilles que pour leur permettre de faire le tri entre les informations erronées et celles viables.
Viabilité, c’est le mot. La musique de NECROBLASPHEME est plus viable que jamais.
A l’écoute de XXVI - The Deeper - The Better, je me demande de plus en plus pourquoi nous ne laissons pas nos groupes hexagonaux nous représenter en lieu et place d’hommes politiques aux concepts éculés et faisandés ? Car leurs idées semblent bien plus construites, leurs buts bien plus avouables, et leurs discours bien plus percutants…
NECROBLASPHEME : Beaucoup de bruit, pour beaucoup de choses…
Ajouté : Lundi 23 Avril 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Necroblaspheme Website Hits: 8996
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