GOROD (FRA) - A Perfect Absolution (2012)
Label : Listenable Records
Sortie du Scud : 12 mars 2012
Pays : France
Genre : Death Metal technique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 39 Mins
La sortie d’un nouvel album de GOROD est, par définition, un dossier épineux. Celui-ci a, comment dire, une saveur toute particulière. Trois ans se sont écoulés depuis l’impressionnant Process Of A New Decline qui n’avait pas mis longtemps pour élever nos français à un rang supérieur que celui des simples promesses. Très chers amis, nous pouvons être fiers d’avoir des porte-drapeaux de leur calibre. Nous pouvons jubiler car en vérité, notre terreau est l’un des plus fertiles. Celui qui refuse de concevoir cette sortie comme une preuve tangible de notre puissance a manqué un épisode. Mais revenons-en à l’essentiel. Depuis notre dernière rencontre, Guillaume a déserté le micro et c’est Julien de ZUBROWSKA qui a sauté sur l’occasion. Même destin pour Arnaud qui a laissé un des deux postes de guitariste à Nicolas. L’analyse de la pertinence de ces changements va suivre.
Le bifton s’appelle donc A Perfect Absolution et, dans son concept, se démarque assez nettement du délire Sci-Fi des premiers opus puisqu’il nous embarque dans le vieux Kiev de 945 en retraçant avec minutie l’assassinat du roi Igor et la vengeance ingénieuse de sa femme Olga. L’histoire est passionnante et je vous invite d’ailleurs à en prendre connaissance sous des formes plus précises. En ce qui concerne l’évolution au sens strictement musical du terme, là aussi, il y a des choses à raconter. Cet album est-il une progression ou une régression ? Pour dire vrai, je n’arrive pas à me décider. Il est clair que GOROD affiche un jeu de plus en plus mature mais aussi de plus en plus rangé. Et c’est une respiration alternant constamment le chaud et le froid qui a soufflé dans ma nuque. Le tiraillement ici intervient assez rapidement. Les Bordelais montrent très vite l’envie de ne pas renier leur passé, en continuant de s’appuyer sur ce Death technique tout en touché, bavard sans être volubile. Les guitares s’entrechoquent dans des échanges vifs et musclés qui laissent paraître un feu d’artifice de couleurs, de textures, d’émotions dans un dialogue riche de mille et une idées. Très travaillé, très composé, se rapprochant parfois de la justesse d’un opéra dans des accords ajustés au millimètre, ce disque pose un contraste discret d’avec Process Of A New Decline. On y trouve moins de folie, moins d’étincelles et c’est bien triste à dire, mais seule « Elements And Spirit » saurait se fondre dans la tracklist du disque précédent. Les différents autres travaux ne font pas vraiment tâche, mais à part déployer de long en large une incroyable palette de technicité entremêlée à quelques fulgurances tapant dans le Jazz-Fusion et la World Music, elles n’ont pas le rendement qu’on attendait. Alors bien sur, impossible de ne pas parler du génie évident de « The Axe Of God » et de ce passage très émouvant qui marie chœurs aériens et guitare rythmique au top, de la présence impeccable de la basse, souvent magnifiée par un mixage très pro ou encore de la performance tout à fait acceptable de Julien, qui évolue dans un registre beaucoup plus réparti que Guillaume et qui du coup, oriente les vocaux vers davantage de diversité. Mais quand même, il y a un goût d’inachevé. Il y a un obstacle à la fluidité et le pire, c’est que je n’arrive pas à mettre un nom dessus. Il y a un feeling différent mais tout semble fait pour qu’il passe inaperçu. C’est peut-être de la scotomisation mais c’est peut-être aussi une vérité.
Peu importe, je sais que vous n’aurez pas besoin de moi pour vous faire un avis sur un disque qui parle de lui-même. Mon ressenti personnel m’encourage à poser un verbe élogieux sur ce très bon album, tout en gardant un peu de retenue. Car pour la première fois, il y a non seulement un excellent travail réalisé en façade, mais également une présence un peu plus malveillante qui s’est installée sous les plinthes. Le meilleur conseil que je puisse vous donner et que je n’ai pas su m’appliquer, c’est d’aborder cette œuvre sans prise de tête. Sans quoi, A Perfect Absolution deviendrait rapidement mauvais pour vos nerfs.
Ajouté : Mardi 17 Avril 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Gorod Website Hits: 10252
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