WOE OF TYRANTS (usa) - Threnody (2010)
Label : Metal Blade Records
Sortie du Scud : 13 avril 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Brutal Death Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 41 Mins
Sont forts ces ricains ! Toujours présents à l’endroit où ils sont attendus, toujours ponctuels et faisant exactement ce qu’on leur demande. Moins bêtes que disciplinés, les WOE OF TYRANTS sont l’archétype même du truc assuré de cartonner. C’est couillu, c’est moderne, mais pas trop. Les amateurs de Death rétro pourront y trouver de bonnes idées, les férus de Deathcore tendance mélo-br00tal seront aux anges et enfin, ceux qui savent déjà qu’ils passeront leur chemin le feront en silence. Avec leur troisième album, Threnody, les petits gars de l’Ohio font peut-être l’erreur d’intervenir à un moment où cette scène commence à se regarder en chiens de faïence. Mais pour être tout à fait franc, il est plus facile de trouver de qualités que de défauts à cet album très bien orchestré.
Je ne pense pas que j’arriverais à vous convaincre facilement que cet opus vaut le coup plus qu’un autre et au fond, je ne sais même pas si c’est mon devoir. Parce qu’au fond, il faut vraiment être habitué au style pour découvrir toutes les nuances contenues dans ce travail. La première chose qui distingue WOE OF TYRANTS de ses homologues, c’est cette volonté de rendre les compositions recherchées. Les américains ne font pas juste acte de présence, en appliquant sans aucun feeling les recettes qui marchent. Il y a une prise de risques qui, ma foi, est évidente. Tyrants met un peu de temps à décoller et c’est véritablement « Venom Eye » (avec un solo signé Dustie Waring de BETWEEN THE BURIED AND ME) qui lance les hostilités. En fait, c’est surtout sur son successeur, « Tempting The Wretch », qu’on remarque les premiers vrais efforts de création, avec un chant stellaire, fantomatique, qui vient se greffer sur un Death bourru filant à 200 à l’heure. Jamais sans se départir de musicalité tout en s’édifiant sur une base rythmique très violente, ce CD déroule, alternant tantôt des bombes de Brutal Death avec effet vintage (« Creatures Of The Mine »), tantôt des pistes plutôt axées sur le Death mélodique ultra-véloce (« Threnody »). Le bel équilibre entre virtuosité, technicité et puissance est bien entendu exacerbé par une production cristalline. Et malgré la facilité de tomber dans le piège de l’instrumentale (plutôt orientalisée avec « The Venus Orbit »), WOE OF TYRANTS ne cède que rarement à la fainéantise. La fin du skeud est beaucoup plus anecdotique, flirtant entre les atmosphères de WINDS OF PLAGUE sur « Singing Surrender » et la méga branlette de manches épique sur « Descendit Ad Inferos (The Harrowing of Hell) ». A titre personnel, le cœur de cet ouvrage est vraiment digne d’intérêt même si j’ai regretté que les américains fassent de la broderie avant et après. Heureusement, c’est suffisamment bien exécuté et recherché pour s’inscrire dans une certaine continuité qui révèlera tout au plus un brin d’inégalité. Rien de grave.
Hélas, cet enregistrement d’une grande décence n’aura pas eu l’aura nécessaire pour s’épanouir en toute sérénité. Deux ans après sa sortie, il a déjà été oublié, probablement éclipsé par des noms plus ronflants aux ambitions moins valeureuses. C’est cruel mais c’est ainsi. Au moins, rien n’empêchera WOE OF TYRANTS de continuer la musique. Car sur ce qu’ils viennent de montrer, ils ont toute légitimité. Sont forts ces ricains quand même !
Ajouté : Mardi 20 Mars 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Woe Of Tyrants Website Hits: 8794
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