Après moult démos (cinq en l’occurrence), WOSLOM s’est enfin décidé à faire le grand saut ! Il était temps… Actifs depuis 1997, une éternité, jamais les brésiliens n’avaient mis leur menace à exécution. Voilà qui est désormais fait avec Time To Rise, un premier album qui aura fait mijoter leurs fans de longues années. Sachant qu’un brésilien sur cinq vit avec moins de deux dollars par jour, il est inutile de préciser qu’en treize années d’attente, les Headbangers Dô Brazil auront eu le temps d’économiser pour s’offrir cette galette. Officiant dans un Thrash Metal très accessible, tirant vers le Heavy, le quartet n’aura visiblement aucun mal à conquérir son public. Les neuf titres qui composent ce disque sont agencés dans un ordre d’une logique implacable, créant la fluidité nécessaire pour nous embarquer dans leur vaisseau.

Au vu de la pochette, de leurs dégaines de chevaliers téméraires et émérites, on pouvait s’attendre à quelque chose qui défie les lois de la musicalité. Une fois de plus, les clichés ont la dent dure ; il n’en est rien. WOSLOM rentre dans son disque pied au plancher et montre patte blanche. Pas d’ambigüité possible, pas de mélanges stylistiques foireux, rien que le strict nécessaire. Leur riffothèque s’approvisionne généreusement dans le répertoire des grands de ce monde, tels que SLAYER ou BOLT THROWER. Avec peu de moyens, ces garçons parviennent à construire des chansons cohérentes, qui conservent l’ossature classique intro / couplet / refrain / solo / refrain. A défaut d’être ultrasonique, leur musique est avant tout réfléchie et organisée. Il est parfois étonnant de constater que certains groupes, distants de plusieurs milliers de kilomètres, se ressemblent comme deux gouttes d’eau. WOSLOM doit être dans son pays aussi populaire que NEURASTHENIA en Italie et pourtant, ces deux entités sont siamoises. Que ce soit au niveau des instruments, comme les motifs de basse ou les solos en passant par le chant au grain absolument identique, voilà comment deux combos se retrouvent liés à l’oreille d’une même personne. Mais au-delà du fait qu’ils se soient trouvé un alter égo transalpin, ce dont tout le monde s’en fout au final, les sud-américains ne doivent rien à personne en ce qui concerne l’ergonomie de Time To Rise. La prise en main est intuitive, le temps d’adaptation inexistant. WOSLOM joue proprement, mais abuse parfois de ces interminables solos qui réfèrent immanquablement au Heavy Metal. Les compos, à l’image justement de ces solos, s’étirent parfois en longueur, pouvant atteindre jusqu’à dix minutes, et ce à deux reprises. Que ce soit « Checkmate » ou « Power & Misery », rien ne justifie cette « exagération », d’autant qu’il n’y a pas vraiment d’intérêt musical, dans la mesure où il ne s’y passe pas grand-chose. On sent que les intentions sont louables mais WOSLOM pêche sur la fin par excès de confiance et tombe dans la facilité, ce qui, vous en conviendrait, n’est jamais bon signe. Les qualités qu’on avait appréciées au début, à savoir simplicité et limpidité, se métamorphosent finalement en petites imperfections qui rendent les dernières minutes soporifiques.

En résumé, on passe du chaud au froid avec cet album. Enthousiasmant à son commencement, Time To Rise finit un peu en queue de poisson. WOSLOM, qui apparaissait comme un élève doué et bosseur au premier trimestre s’est relâché pour finir son année scolaire avec des résultats en dents de scie. Sur l’ensemble de son œuvre, il serait injuste de lui coller un avertissement mais également présomptueux de lui accorder les félicitations. Un encouragement suffira.