SYMPHONY X (usa) - Iconoclast (2011)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 17 Juin 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Power Metal progressif
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 63 Mins
En 1997, SYMPHONY X endossait avec le sublime Wings Of Tragedy le renouveau du Metal progressif et néo-classique. Techniquement très au point, le quintet osait même de métisser le Metal d’Yngwie Malmsteen avec des chœurs si chers à QUEEN, le tout dans un déluge de démonstrations toutes plus époustouflantes les uns que les autres (soi dit en passant, le guitariste Michael Romeo a largement dépassé le Maître Yngwie), avant que ne viennent s’ajouter quelques touches dites orientales dès l’album V – The New Mythology Suite.
Mais très vite, les gars de SYMPHONY X ont compris que leur bagage de musiciens hyper-compétents ne pourrait les empêcher de tourner en rond. Alors SYMPHONY X a durci le ton. Même le chanteur Russell Allen s’est découvert des prouesses vocales plus mordantes. Dès The Odyssey (2002), et c’est encore plus flagrant sur Paradise Lost (2007), les riffs de Romeo n’ont jamais été aussi tortueux, les structures des morceaux aussi cassées. Et autant vous le dire tout de suite, le nouvel opus intitulé Iconoclast, est le logique prolongement de ses prédécesseurs.
Pourtant, la galette débute avec une pièce épique de presque 11 minutes, le fameux titre éponyme : il faut attendre plus de 2 minutes d’introduction gorgée de chœurs imposants avant d’entendre Russell Allen. La suite du morceau se résume en un mot – ENORME – puisque se succèdent tous les éléments du SYMPHONY X qu’on adore, à savoir soli d’anthologie, refrain mélodique et breaks rallongés pour mieux étaler le savoir-faire de chacun.
Par la suite, « The End Of Innocence » donne dans le SYMPHONY X à l’ancienne (excellent, donc) et semble tout droit sorti de V – The New Mythology Suite, alors que le trio « Dehumanized » / « Bastards Of The Machine » / « Heretic » va en surprendre plus d’un … Voilà une idée bien étrange que d’enchaîner ces trois titres. SYMPHONY X ne perd pas en puissance, ni en dynamisme, certes, mais comment décrire un « Dehumanized » trop agressif et dénué de tout moment fort ? A la limite, le quintet aime à sonner Heavy Metal sur le break de « Bastards Of The Machine » pour introduire le duel Romeo (guitares) / Pinnella (claviers), c’en est même jouissif. Pourquoi pas. Mais pourquoi priver ces bases typées Metal du charme magique qui habitait les vieilles productions du groupe américain ?
De ce fait, « Children Of The Faceless God », encore une fois empreint de sonorités arabisantes et de rythmiques très lourdes, apparaît comme le passage le plus travaillé et le plus mélodique de cet Iconoclast. Car le refrain porté par Russell Allen est simplement somptueux. On aurait aimé que SYMPHONY X livre une copie remplie de titres comme celui-ci.
A l’inverse, la pression retombe quand un « Electric Messiah » n’amène rien d’exceptionnel, à part quelques éclairs de génie trop brefs pour être vraiment savourés, et je ne vous cacherai pas qu’il s’agit de moments purement instrumentaux. N’enlevons rien au talent de Russell Allen puisque c’est lui qui sauve « Prometheus » d’un envoi direct aux oubliettes. A l’image de sa pochette, SYMPHONY X a aujourd’hui la fâcheuse manie de proposer une musique trop froide, trop clinique, à la précision certes chirurgicale, mais parfois sans âme et c’en est désarmant.
Fort heureusement, Iconoclast s’achève aussi bien qu’il avait débuté, par une autre pièce épique, « When All Is Lost », sorte de « The Accolade » toujours aussi bien foutu, mené par le piano et les claviers de Michael Pinnella. On y décèle un air de tragédie, de désespoir, quelque chose de magique et triste à la fois et qu’on n’avait pas ressenti depuis des lustres en écoutant SYMPHONY X. Quand on se laisse porter par un morceau pareil, tous les autres groupes Metal progressif peuvent aller se rhabiller.
Voilà qui donne encore plus de regrets si on évoque le potentiel palpable de Iconoclast. Un peu à l’image de The Odyssey, qui trahissait un groupe tiraillé entre son envie de brutaliser la chose et son héritage qui de toutes façons ne s’estompera jamais. Quel dommage que SYMPHONY X ne sache pas toujours exploiter ces deux facettes à bon escient.
Ajouté : Mercredi 10 Août 2011 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Symphony X Website Hits: 9408
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