MAXXWELL (ch) - All In (2011)
Label : Fastball Music
Sortie du Scud : 2011
Pays : Suisse
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 43 Mins
De Suisse, on retiendra surtout la neutralité militaire, le chocolat, la raclette et éventuellement les rœsti. Quel raccourci affligeant pour commencer une chronique…
Mais de Suisse viendra peut être aussi un certain renouveau du Heavy Metal. En témoigne ce second album fantastique de MAXXWELL, sorti en début d’année.
Faisant suite au déjà remarqué Dogz On Dope en 2009, cet album n’est que puissance, mélodie et fraîcheur d’interprétation. Je ne saurais retranscrire par des mots la sensation que procure l’écoute de All In, tant celle-ci donne l’impression d’avoir le groupe dans son salon, interprétant les titres avec conviction et débauche d’énergie.
Ici, point d’hybridation complexe, juste un plaisir de jouer évident, mis au service de compositions efficaces aux refrains entêtants. Pour faire simple et éviter de coincer le groupe dans une petite case réductrice, je dirais que MAXXWELL pratique un Hard Rock moderne, qui se permet toutes les digressions, sans pour autant devenir redondant.
All In alterne intelligemment les compos pétaradantes et les titres plus nuancés, avec le même bonheur, et synthétise tout ce que le Metal dit « d’origine » a proposé de meilleur ces vingt dernières années. De l’up tempo jouissif à la syncope lourde, MAXXWELL explore tout le spectre d’un Rock bien charnu, tout en y intégrant en permanence des harmonies bien senties, propres à retenir l’attention de l’auditeur, sans le flatter bassement.
On retiendra au niveau des influences de base le groove contagieux des frères Young à la guitare, l’osmose agression/mélodie de CREED, le parfum nostalgique de certains combos sudistes dans leur période la plus commerciale, mais ce qui frappe, c’est que MAXXWELL a assimilé toutes ces leçons pour en tirer une musique personnelle et quasi indéfinissable.
Les brûlots d’attaque prêts à mettre les salles à feu et à sang ne manquent pas, de la doublette d’ouverture magique « Dead End Street » et « Heads Or Tails » qui constituent le meilleur prologue qui soit, au « Hellride » que n’aurait pas renié un AC/DC des grands jours, en passant par la franchise de « Black Widow », tout est là pour vous faire secouer votre longue tignasse sans pour autant vous sentir crétin.
Les moments calmes qui donnent du volume à l’ensemble sont tout aussi importants, et la power ballade « Still Alive » remplit à merveille cet office, tout comme « Anything » aux effluves ALICE IN CHAINS très prononcées.
Le boogie bien plombé de « No Pain, No Gain », assure la partie diversité, et se place d’emblée comme un moment fort de cet album.
Avec une section rythmique sans faille qui pulse brillamment, une paire de guitaristes habiles et efficaces, et un chanteur convaincant, MAXXWELL nous offre là une réussite totale, apte à séduire un grand nombre de fans potentiels de musique rusée et jouée à l’envi. Pas de tentative hasardeuse de surfer sur une quelconque mode, pas d’opportunisme flagrant, juste un quintette séduisant, avec en poche un second album emprunt d’une indéniable maturité, qui donne une irrésistible envie de courir voir le groupe en concert.
Oui, il va falloir vous y faire, la Suisse maintenant, c’est aussi du Rock. Et si vous ne me croyez pas, je suis prêt à en faire tout un fromage.
Ajouté : Mercredi 18 Mai 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Maxxwell Website Hits: 10968
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