SYBREED (ch) - The Pulse Of Awakening (2009)
Label : Listenable Records
Sortie du Scud : octobre 2009
Pays : Suisse
Genre : Cyber Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 74 Mins
Quand on aime les clichés, on a coutume de dire que le troisième album est celui de la maturité. Par les temps qui courent, je dirais surtout que c’est celui de la pérennité. Combien de groupes Metal apparus au siècle du téléchargement peuvent se targuer d’avoir survécu assez longtemps pour sortir ce fameux troisième album ? Déjà bravo à SYBREED pour être arrivés jusque là. On peut désormais affirmer que nos cyber-suisses font partie des groupes qui comptent… Et tant pis pour ceux qui rêvent de couper la mèche Emo de Ben avec une tronçonneuse ! Quant à la maturité, elle était déjà bien présente sur le premier album. The Pulse of awakening n’est donc pas pour le groupe un moyen d’affirmer son style mais plutôt de le faire évoluer en douceur, histoire de ne pas trop se répéter d’un album à l’autre. D’habitude, les artistes n’aiment pas qu’on leur colle une étiquette, qu’on les range dans une case forcément trop étroite. Apparemment, ce n’est pas le cas de SYBREED qui va même jusqu’à faire le boulot des journalistes en définissant son style comme de la « Death wave ». Merci les gars, c’est sympa de nous mâcher le travail, mais si ça ne vous dérange pas, on va essayer de creuser un peu…
Alors pour la (new) Wave, rien de bien surprenant. Quel groupe apparenté Indus ne s’est pas fait la main sur une reprise de DEPECHE MODE ou de KILLING JOKE ? On ne s’étonnera donc pas en voyant apparaître « Love Like Blood » sur la tracklist, chef d’œuvre intemporel sur lequel les français de OUT s’étaient déjà cassé les dents il y a quelques années. On ne sera pas plus surpris en découvrant une reprise encore une fois inférieure à l’original, même si le massacre est largement évité. L’émotion n’y est pas. C’est efficace mais trop propre, trop attendu, trop produit. Heureusement, SYBREED se montre bien plus convaincant sur ses propres compos, en particulier sur le bien nommé « Doomsday Party ». Très New Wave, c’est LE tube de l’album. Son rythme dansant ne sera pas du goût de tout le monde, mais comment ne pas succomber à ce break inoubliable prouvant au passage que Ben est capable de descendre dans les graves avec une réelle prestance !
Ok pour la composante New Wave ; mais alors le Death, mieux vaut avoir des oreilles bien affutées et une bonne dose d’imagination pour le déceler ! Il y a bien « I Am Ultraviolence » qui bourrine plus que la moyenne, mais le reste de l’album est bien trop clean pour mériter ce qualificatif. En fait, les courtes séquences agressives qui émaillent la majorité des morceaux évoquent davantage un Black Metal symphonique ; en cause, la production extrêmement léchée et synthétique, ainsi que le registre vocal de Ben, plus Dani Filth que Chris Barnes. On trouve même sur « Lucifer Effect » et la superbe ballade « From Zero To Nothing » des arrangements symphoniques du plus bel effet qui nous envoient directement chez DIMMU BORGIR.
Décidément très malin, le groupe a donc su élargir ses influences tout en conservant sa ligne directrice initiale, accouchant une fois encore d’un album très réussi et taillé pour conquérir de nouveaux fans sans perdre ceux de la première heure. Il y a bien quelques baisses de régime (« Meridian AD », compo bancale et sans le moindre élément intéressant) mais dans l’ensemble, SYBREED nous donne ce que l’on était venus chercher: du bon Metal, moderne, puissant, mélodique, technique et bien produit. Vivement le prochain !
Ajouté : Lundi 18 Avril 2011 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Sybreed Website Hits: 10372
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