WHITESNAKE (uk) - Forevermore (2011)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 28 Mars 2011
Pays : Angleterre
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 64 Mins
Tout comme mon acolyte et néanmoins ami Nico The Spur, je suis fan de David Coverdale. Pas de WHITESNAKE exclusivement, non, juste du bonhomme, pour sa voix, sa mauvaise foi, et les frasques qui jalonnent sa carrière.
Côté musique, forcément, je m’en suis collé sous la dent, de Saints & Sinners à 1987, en passant par l’épisode PURPLE, j’ai écouté, réécouté, encore et encore, jusqu’à m’en coller des otites foudroyantes. J’ai même adoré ses clips, « Here I Go Again » et « Is This Love » en tête, et pas forcement pour Tawny uniquement.
Et comme le pote Nico, je m’étais réjoui en 2008 du come-back du serpent blanc, avant d’aller pleurer dans un coin, attristé par le caractère plus qu’anecdotique de ce Good To Be Bad indigne du maître.
Alors certes, on pourrait disserter des heures sur la viabilité d’une expression comme « Etre et avoir été », mais ce débat ne nous mènerait nulle part.
Soyons objectif, et jugeons Forevermore pour ce qu’il est. Un album à moitié réussi, ce qui reste relativement frustrant eut égard aux états de service des musiciens en lice.
Certains critiques ont osé dire que Forevermore offrait le meilleur des deux mondes, à savoir une combinaison entre le Blues torride de l’époque Moody/Marsden, et le Heavy clinquant de l’ère Vandenberg/Vaï. Il n’y a rien de plus faux. On peut, à la rigueur le rapprocher du SNAKE de la fin des 80’s, mais avec des pincettes, et en prenant bien soin de regarder où on le pose. Non, je dirais tout simplement qu’il est une digression sur Good To Be Bad, les approximations en moins. Alors attention, il n’y a rien de vraiment mauvais sur cet album, mais par contre, il y a beaucoup de fourre-tout dispensable et de remplissage inutile. Et il est souvent très difficile de savoir que c’est bien Coverdale qui est derrière le micro. Et oui Dave, à force de le faire virevolter comme un phallus enragé, tu as aussi oublié que l’on pouvait chanter dedans ! Et même si Doug et Reb tricotent toujours aussi bien, leur point de croix est parfois au service de compos en roue libre, comme si la technique suffisait à masquer le manque d’inspiration.
Tout n’est pas passable, bien sur, et certains titres valent vraiment le détour. Les chœurs puissants et le bon riff de « Tell Me How » sont contagieux. « Dogs In The Street » vaut bien « Bad Boys » dans le genre Heavy bien suintant. Le parfum délicat de « One Of These Days » évoque autant les EAGLES que Don HENLEY en solo, et reste pour moi le vrai moment fort de cet album. La country flavour de « Fare Thee Well » donne envie de chausser ses bottes et sa salopette pour aller rentrer les foins. Et les sept minutes délicates du titre éponyme, secouées par de fulgurantes pulsions arabisantes, peuvent faire penser à du ZEP moderne, et toujours aussi créatif.
En gros, tous les morceaux où le groupe, et surtout la paire Aldritch/Coverdale a pris un minimum de risques pour sortir des sentiers battus. Le reste ressemble parfois à un très médiocre démarquage d’EXTREME, période Pornograffiti, le génie de Nuno en moins, à savoir un Hard Rock vaguement groovy qui tourne en rond et finit par se mordre la queue. Ce qui, pour un serpent, est un tantinet gênant.
Mais ne reprochons pas à Coverdale son envie de se faire plaisir, et par extension, d’essayer de nous rallier à sa cause, sans aucune prétention. Il reste encore pas mal de combos qui rêveraient d’aligner autant de chansons sur un même album, sans jamais tomber dans le pathétique, voire le ridicule.
David ne miaule plus comme à la grande époque, et gageons que sur la prochaine tournée, les soutiens-gorge balancés sur scène se compteront sur les doigts d’une main.
En souhaitant vivement ne pas retrouver de gaines.
Ajouté : Mercredi 23 Mars 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Whitesnake Website Hits: 9805
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