SODOM (de) - Tapping The Vein (1992)
Label : Steamhammer / SPV Records
Sortie du Scud : 1er aout 1992
Pays : Allemagne
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 46 Mins
Inarrêtables ! Rares sont ceux à avoir encaissé aussi bien que SODOM la déferlante de Death Metal qui s’est abattue sur la scène extrême au début des années 1990, reléguant le Thrash a un style désormais convenu et redondant. Très peu enclins à se voir détrôner du sommet de l’Olympe métallique par des petits gars consommateurs de Krisprolls, notre trio préfère réitérer une menace déjà prononcée sur Better Off Dead, deux ans auparavant : ça va être sanglant ! Et c’est là où l’on attendait un coup de mou que les allemands passent avec succès la vitesse supérieure grâce à un embrayage huilé et une vision de la situation claire comme le cristal. Andy Brings succède à Hoffman au poste de guitariste et, chose peu conventionnelle, restera en place le temps de deux albums. La mayonnaise a décidément toutes les peines du monde à prendre avec les guitaristes qui voient leurs baux rompus à tout-va. Cela n’empêche néanmoins pas SODOM de conserver un rythme très productif, puisque Tapping The Vein demeure leur cinquième album depuis mai 1986 et Obsessed By Cruelty.
La cover est des plus explicites. Ce soldat hypertrophié se dope probablement à l’adrénaline d’un combat sanglant sur fond de conflit international. Les teutons conservent donc leur thème favori : la guerre. Et ils ne sont pas prêts de le lâcher. La plaidoirie s’ouvre avec « Body Parts » qui exprime très tôt la violence générale que peut inspirer le sujet traité. Witchhunter qui effectue sans le savoir sa dernière bataille avant un retour éclair en 2007 et un décès précoce, appuie sur la gâchette avec beaucoup de fureur, déclenchant une rafale de mitraillette et imposant une cadence militaire. SODOM abandonne toutes les innovations fluettes entrevues précédemment à grands coups de reprises Hard Rock et nous offre un Thrash Metal de sa meilleure cuvée tout en sachant que l’auditeur boira le calice jusqu’à la lie où le coma éthylique. Pas loin de provoquer l’overdose, le trio ne tombe cependant jamais dans l’exagération et se voit suffisamment habile pour varier ses tempos dans des zones aussi lancinantes qu’hallucinogènes (« One Step Over The Line »). Il n’y a pas le petit brin de folie qui modifie une destinée mais SODOM n’en a pas vraiment besoin, la sienne est toute tracée. Les trois compères se contentent de reprendre les structures les plus efficaces, les mêmes qui continuent d’entretenir le mythe, en ajoutant ponctuellement quelques solos mauvais comme la peste (« Wachturm »). Pourtant, il semble qu’inconsciemment, les allemands incorporent parfois quelques éléments Death sur certains morceaux comme la batterie sur la piste éponyme ou les riffs vraiment très brutaux de « Skinned Alive ». Rien d’alarmant car ce petit écart de conduite amène un poil de diversité à des moments opportuns.
SODOM affine son style, devient plus brutal tout en conservant un esprit renfrogné et authentique. Ces mecs là ont la classe ! Ils donnent l’impression de pouvoir continuer éternellement dans cette voie sans jamais tomber en panne d’inspiration ou d’envie. C’était l’époque où le Thrash en avait encore sous la semelle et surtout dans le pantalon. Nostalgie, entrez dans la légende !
Discographie Complète de SODOM :
In The Sign Of Evil (Mini Album - 1984),
Obsessed By Cruelty (Album - 1987),
Persecution Mania (Album - 1987),
Agent Orange (Album - 1989),
Better Off Dead (Album - 1990),
Tapping The Vein (Album - 1992),
Get What You Deserve (Album - 1994),
Masquerade In Blood (Album - 1995),
'Til Death Do Us Unite (Album - 1997),
Code Red (Album - 1999),
M-16 (Album - 2001),
Sodom (Album - 2006),
The Final Sign Of Evil (Album - 2007),
In War And Pieces (Album - 2010),
Epitome Of Torture (2013)
Ajouté : Dimanche 29 Août 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Sodom Website Hits: 11447
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