THE FALLEN WITHIN (gr) - Intoxicated (2009)
Label : Coroner Records
Sortie du Scud : 14 décembre 2009
Pays : Grêce
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 39 Mins
THE FALLEN WITHIN, encore un jeune groupe tout nouveau, prêt à sortir son premier album, qui me tombe entre les oreilles. Mais, pas si récent finalement, puisque la formation grecque existe depuis déjà 2003. Après de multiples changements de line-up qui n’ont fait que retarder leur recherche musicale, ils ont tout de même atterri au Sound Symmetry Studio, sous la houlette du reconnu Bob Katsionis (FIREWIND), pour mettre en boîte toutes leurs idées sous le nom : Intoxicated. Cela signifie-t-il que leur musique est toxique, qu’elle s’infiltre dans les dédales visqueux de notre encéphale pour y déposer sa toxine au point de nous rester en tête pendant un temps infini ou, au contraire, qu’elle sécrète un venin qui inhibe petit à petit chaque nerf d’appréciation artistique ?
En tous les cas, la pochette colorée est une agréable mise en bouche mêlant les tons orangés aux tons verts et jaunes citron en un dégradé réussi, et permet à THE FALLEN WITHIN de partir sur de bonnes bases. « My Vanity » fait office d’introduction générale et se constitue de programmations prenant de plus en plus d’ampleurs, soutenues par des orchestrations. Une première approche des claviers qui se montreront bien moins excitants par la suite. En effet, le groupe base tellement sa musique sur cet instrument pour lui apporter davantage de modernisme et la démarquer de celle d’autres formations que les synthés se trouvent véritablement en excès sur l’album, pas un seul morceau n’en est exempt. Bien heureusement, Steve More varie ses partitions au possible et les nombreux bidouillages électroniques, samples mélodiques ou même solos (« Sound Of Destruction ») évitent le radotage, mais l’abus qui en est fait lasse rapidement, surtout si l’influence de BLOOD STAIN CHILD affiche une forte présence, comme sur l’intro atmosphérique du titre éponyme.
Outre cette surabondance Electro, la mélodie est également exploitée à outrance à travers le chant de Steve Al qui se montre très mesuré. Ce dernier appuie la quasi-totalité de ses refrains par des vocaux clairs particulièrement niais et, la plupart du temps, noyés derrière l’instrumentation. De plus, ces lignes vocales ne sont pas sans rappeler SOILWORK, ou ENGEL avec l’apport industriel, mais en une version plus insipide, et desservent nettement les compositions. Ainsi, les passages accrocheurs et mielleux apparaissent comme une priorité pour le groupe, à l’exemple du break acoustique de « The Great Fall », qui prend la forme d’une semi-ballade Rock mélancolique fastidieuse au sein d’un morceau correct, ou bien de « Endless Reality » qui démarrait brutalement pour, finalement, se transformer en un titre calme rempli de claviers et chant clair, avec un break violent n’ayant, du coup, plus rien à faire sur cette piste. On peut, d’ailleurs, remarquer le même problème d’incohérence avec l’outro « Timeworn » qui développe, par les nappes de synthé, une atmosphère angoissante croissante et aurait, alors, eu plus sa place en tant que premier titre.
Pour en revenir à Steve Al, même lorsqu’il se laisse aller à des passages plus extrêmes, son chant hurlé se montre poussif et, donc, pas des plus exceptionnels. Cependant, on appréciera un morceau comme « Last Breath », qui dispose d’un refrain hurlé accrocheur grâce aux boucles de clavier, ou encore « I Am Hate », le titre le plus agressif de l’album, même s’il a tendance à lorgner d’un peu trop près SLIPKNOT, avec un taux relativement nul de chant clair et des percussions déchaînées sur un mid-tempo massif. Ce qui constitue un des seuls intérêts de cet album. En effet, la rythmique se montre d’une efficacité redoutable et engendre des tempos soutenus. Batteur et bassiste parviennent à conserver une forte intensité et se déchaînent sur les breaks. Les guitaristes se montrent plus réservés et, hormis quelques solos et riffs offensifs, se contentent d’insuffler de l’énergie sur les passages agités, souvent en tirant leur jeu directement de chez IN FLAMES ou DARK TRANQUILLITY (« Extinction », « Intoxicated »). Ces influences qui sont, d’ailleurs, un problème assez majeur sur cet album puisque, en plus des groupes déjà cités, les compositions des Grecques semblent toutes familières et prévisibles. C’est pourquoi, malgré son excellent refrain doublé clair/hurlé et ses deux solos techniques remarquables, « The Great Fall » n’est pas ovationné puisque l’on sait pertinemment que l’on a déjà eu l’occasion d’écouter cela chez d’autres formations.
Alors, au final, la seconde hypothèse, celle de l’intoxication auditive nuisible, s’impose, sans conteste, à l’écoute de cet album qui se veut l’exemple titre de l’accumulation des clichés dans une optique commerciale. Il faut savoir que le manque d’originalité n’est pas un défaut en soi, lorsque le groupe sait faire bon usage de ses influences et se garder une efficacité appréciable. Cependant, THE FALLEN WITHIN s’est montré trop gourmand, et son apport excessif de mélodies à entraîné l’étouffement de la majorité de ses compositions.
Ajouté : Lundi 26 Juillet 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: The Fallen Within Website Hits: 9422
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