SUBHUMAN (it) - Profondo Rozzo (2009)
Label : Maple Metal Records
Sortie du Scud : 21 août 2009
Pays : Italie
Genre : Death / Thrash Metal brutal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 36 Mins
« Profondo Rozzo »… j’entends en cette locution le doux phrasé transalpin qui m’a bercé un an de ma vie et déjà, une forme d’affinité semble naître entre SUBHUMAN et moi. La biographie est flatteuse, peut-être un peu trop puisqu’elle nous indique que le quintet italien est considérée dans son pays comme une des formations les plus en verve du moment, notamment depuis la sortie en 2005 de leur premier EP (Delirio n°1) qui provoqua un vrai bouleversement pour la scène extrême locale. Les adjectifs qui qualifient le son du combo sont des plus fayots… dans le sens où SUBHUMAN semble être une force de la nature révolutionnant en profondeur le Metal italien. Alors oui, j’avoue qu’il m’avait déjà semblé entrevoir une pointe de patriotisme exacerbé lors de mon long séjour dans le Piémont. Le pseudo-culte se créant autour du groupe m’a donc simplement fait sourire, connaissant les grands talents de comédie du peuple italien. Puis l’écoute de leur premier album, Profondo Rozzo a changé ma vision des choses.
Je ne saurais vous expliquer clairement pourquoi. Contentez-vous humblement de savoir que la glorification effectuée en annexe est passée du statut d’« exagérée » à celui de « justifiée ». Car oui, le Thrash/Death explosif de nos amis possède effectivement, toutes les qualités décrites. Et son poids au sein de la scène italienne pourrait en effet correspondre à un changement en profondeur. L’éponyme fait retentir dans ses premiers instants un énorme solo de guitare façon Heavy Metal qui, il faut le dire, est un peu efféminé et représente assez mal le gros Metal burné qui va nous être servi. Heureusement, tout devient plus sombre quand Zula, de sa voix singulière, nous hurle dans les oreilles. Les cordes deviennent soudainement sanglantes (DEVOURMENT ?) et acheminent l’auditeur dans un sentier où bourgeonnent les fleurs du Mal : brutalité, agressivité, nervosité, violence pour des morceaux ciselés dans la roche. SUBHUMAN est aussi un groupe qui a des choses à raconter. Chaque chanson à une signification, un message à faire passer. « Infamia E Potere » dénonce les pouvoirs accordés aux dirigeants de l’Eglise pendant que « Odio Chiama Odio » (« la haine appelle la haine ») pointe du doigt les combats de chiens clandestins et que « Mafia », comme son nom l’indique, crache sur l’organisation du même nom. Pour l’anecdote, « Nata Troia » (« néé pute ») s’ouvre avec un sample d’un film de Laura Panerai, une actrice porno qui avoue qu’elle aime « baiser et être baisée », preuve que SUBHUMAN a de la suite dans les idées. Les italiens sont donc encrés dans une dynamique de révolte. Pas question de rester passifs ! Et justement, ce Thrash/Death Metal contribue grandement à ce besoin d’expression. Le débit impressionnant de Zula au micro, qui alterne avec aisance grunts Death avec des screams de mouvance « –core » augmente exponentiellement le quota de phrases assassines, le tout en italien, s’il-vous-plaît ! Derrière lui, les musiciens effectuent aussi une grosse partition, particulièrement Francesco qui blast juste ce qu’il faut pour flirter avec les limites de l’insupportable, sans jamais les franchir. Franchement, je suis resté complètement bluffé par la dextérité et la facilité avec laquelle SUBHUMAN vient venir donner des leçons de musique aux peuples environnants. C’est d’une effronterie sans nom… mais c’est tellement bon ! Pourtant, les compositions restent globalement homogènes. Je pense que Profondo Rozzo doit être considéré avant tout comme un ensemble, compact et granuleux, plutôt que comme l’expression d’un quelconque génie musicale.
Le Metal n’est qu’un prétexte… un prétexte pour transmettre un message ! Ce message étant d’une violence extrême (viols, meurtres…), autant l’accompagner d’une musique violente ! C’est là que SUBHUMAN se montre vraiment indécent. Le naturel avec lequel a été composé Profondo Rozzo déstabilise, au point de se demander si la violence musicale est un sens inné chez certains ? Bien évidement, ce ne serait pas juste. Un simple séjour en Sicile suffit alors pour constater que la justice à depuis fort longtemps, pris trois balles dans le dos… « Odio chiama odio ». Tout se justifie.
Ajouté : Vendredi 30 Avril 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Subhuman Website Hits: 11352
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