Avec plusieurs albums moyens au compteur ces dernières années, sans parler d’occasions manquées ou de tentatives de rabibochage douteuses (avec HELLOWEEN…), GAMMA RAY suscite bien des interrogations, voire même une certaine résignation. Comme si ce dinosaure, car c’est un dinosaure qui a en son temps su pondre des hymnes magnifiques de Heavy Metal (« One With The World », j’en tremble encore) et des galettes mémorables (Land Of The Free, Somewhere Out In Space, PowerPlant), donnait le sentiment d’appartenir définitivement au passé.
Et puis, bien sûr, comment ne pas évoquer cette fâcheuse manie de s’inspirer outrageusement des classiques d’antan, d’autres dinosaures comme JUDAS PRIEST ou IRON MAIDEN. C’était déjà flagrant sur No World Order (un « Solid » calqué sur le « Rapid Fire » de JUDAS PRIEST) ou de Land Of The Free II (« Opportunity » pompé sur « The Clairvoyant de MAIDEN). Pire, le père Hansen se singe lui-même, puisqu’il aime se répéter et maîtrise le copier/coller des « Future World » et autres « I Want Out ». Et alors là, les exemples sont trop nombreux pour être tous cités …
Donc, GAMMA RAY débarque dès le début 2010 avec un To The Metal ! qui a le mérite d’annoncer la couleur. Bien que le titre d’ouverture soit très surprenant : « Empathy » monte en puissance et accouple étrangement LORDI à DEATHSTARS pour un résultat des plus déroutants. La suite peut décourager les plus motivés. Michael Kiske est de la partie sur le traditionnel et sans surprise « All You Need To Know ». Cette collaboration n’a rien d’exceptionnelle puisque l’ancien chanteur d’HELLOWEEN était déjà de la partie sur le « Time To Break Free » de Land Of The Free. C’était il y a 15 ans, alors question évènement, on a fait mieux quand même. Quant à « Time To Live », il démontre que GAMMA RAY retombe vite dans ses travers, dans la mesure où Hansen pourrait chanter « I Want Out » lors du refrain, cela n’aurait rien de choquant …
Il serait trop long, de toutes façons, d’énumérer toutes les similitudes que l’on peut trouver sur To The Metal !. Beaucoup trop long. L’intro de « Rise » lorgne du côté d’IRON MAIDEN, sans état d’âme. « Shine Forever » a des airs de « Painkiller ». Les solos de « Deadlands » portent la mention la mention « copyright Ritchie Blackmore / DEEP PURPLE ». Alors, manque d’inspiration devenu permanent ? Ou hommage appuyé aux gloires du Heavy Metal ? Où veut en venir exactement Kai Hansen ?
Le titre de l’album et le morceau éponyme désignent la première solution. Admettre que « To The Metal » fait légèrement penser au « Metal Gods » de JUDAS PRIEST tient du doux euphémisme. Malgré tout, avec ce riff imparable, ces chœurs puissants, comment résister à tant de facilité ? Parce que franchement, ce « To The Metal », qu’est ce que c’est bon ! Et là est tout le paradoxe. Peut-être préfère-t-on voir GAMMA RAY évoluer en terrain connu. Ce « Rise », symbole d’un Power Metal accéléré, comme on l’aime, avec un bon refrain accrocheur. Ce « Mother Angel », mid-tempo à la « Fire Below » (No World Order), doté d’un refrain magnifique et d’un superbe solo. Et ce « Deadlands » qui arrache tout ...
Après écoute de To The Metal !, la question demeure. GAMMA RAY est-il devenu une parodie ? Un tribute-band ? Est-il rentré dans le moule de ces groupes qui finissent toujours par pondre le même album ? To The Metal ! n’est surtout pas un mauvais disque. Certes, Kai Hansen montre quelques signes de faiblesse au micro (« Time To Live »). L’originalité n’a rien d’une ligne de conduite. Mais To The Metal ! dispose quand même d’arguments convaincants et ses moments de bravoure.

Tracklisting :
1 – Empathy
2 – All You Need To Know
3 – Time To Live
4 – To The Metal
5 – Rise
6 – Mother Angel
7 – Shine Forever
8 – Deadlands
9 – Chasing Shadows
10 – No Need To Cry