…AND YOU WILL KNOW US BY THE TRAIL OF THE DEAD (usa) - The Century Of Self (2009)
Label : SuperBall Music / SPV
Sortie du Scud : 23 février 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Marmite Heavy / Indie / Emo bouillonnante
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 54 Mins
Voici un album résolument novateur et pour le moins impressionnant. Avec un tel patronyme aux limites de la bienséance orale, les TRAIL OF THE DEAD, comme il convient de les nommer pour gagner du temps, n’ont pas mis tous les atouts de leur côté pour que nous puissions les appréhender avec tout le confort nécessaire.
Mais il faut parfois faire des efforts certains pour pouvoir apprécier ce qui parait distant, et il est sur qu’il faut ouvrir un bon millier d’huîtres parfois pour tomber sur une perle.
La construction de The Century Of Self est assez étrange en soi. L’album débute par un feu d’artifice de guitares assassines, d’arrangements touffus, et de lignes vocales absconses. Très Indie dans l’esprit, avec ces structures bancales et éthérées, la musique évoque tantôt le fantôme d’un SONIC YOUTH apaisé musicalement, mais encore plus torturé psychologiquement, tantôt MILK ou SUGAR pour sa capacité à fondre un climat très sombre dans une rivière de mélodies cristallines.
La voix, parfois très marquée par le Richard Patrick de FILTER, mue, évolue dans des sphères assez étranges, et déconcerte à tout moment.
Pour les oreilles sevrées de Couplet/Refrain/Couplet/Refrain/Pont/Solo, la tâche va être difficile. Pour les amateurs de son compact et clair, encore plus. Cet album est à ce point étrange qu’il pourrait avoir été enregistré dans les années 70, sans pour autant perdre de son impact. Un morceau comme « Isis Unveiled » tient autant de l’hymne au LSD que de la comptine pour enfants.
Mais il est bon parfois d’être désorienté et de perdre tous ses repères pour pouvoir s’égarer dans l’inconnu et en revenir dépaysé…
« Halcyon Days » sonne presque celtique, la brume en plus, qui obscurcit votre libre arbitre. Voyez le comme une longue ode à la créativité, avec ses harmonies vocales irréelles.
Et puis, tout à coup, la puissance disparaît presque totalement pour faire place à une atmosphère feutrée, en plein milieu de l’album, comme pour mieux nous abandonner un peu plus dans notre ballade.
A partir d’ « Island Sea » et de son intro délicate au piano, les couleurs changent, et le panorama revêt ses couleurs les plus nuancées. « Luna Park » et sa guitare acoustique délicate accentue le propos et la cassure est totale. Le groupe, dans une constante recherche d’accords inhabituels, de spontanéité réfléchie arrive à nous convaincre de toute la pertinence de sa démarche.
Et loin de tout marasme électrique, nous voguons en plein océan pop/folk hypnotique, itinéraire mystique que U2 nous a autrefois conseillé sur la seconde face magique de The Joshua Tree.
On pourrait même évoquer sans passer pour un ignare un ARCHIVE enfin exorcisé de ses démons, à l’occasion de « Insatiable (One) »…
Oui, The Century Of Self, est ainsi extrêmement difficile à classer. Je ne pourrais écrire ici qu’il s’agit de Stoner, de Hard Rock racé, ou d’Indie malicieux, car je n’en sais rien.
Et mieux, je ne veux pas savoir. Contentez vous comme moi d’écouter cette musique, et de vous laisser emporter, loin, très loin.
Quitte à ne pas revenir.
Ajouté : Mardi 23 Mars 2010 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: …And You Will Know Us By The Trail Of The Dead Web Hits: 10468
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