Après quatre essais instrumentaux, les lyonnais de MZ (du nom des deux créateurs, Markus et Zan) ont passé une vitesse en 2007 avec l'enregistrement de leur premier album chanté. Sortant d'un style aussi technique que marginal, et évoluant enfin au grand jour sous la houlette d'un nouveau frontman, Jean-Jacques Fanciulotti, MZ recueille avec Nostalgic Heroes une pluie d'éloges bienvenue. Pour la notoriété évidemment, on repassera... Le combo continue d'enflammer les planches entre Lyon et Saint Etienne, et se révèle groupe de scène, avec en plus de leur répertoire, quelques emprunts à leur principale influence, YNGWIE MALSTEEN entre autres reprises.
Il était sans doute temps de marquer le coup, d'immortaliser un peu du feeling dégagé en concert, de réaliser une sorte d'instantané live, authentique et fidèle. Ce Live 2008 est un témoignage on ne peut plus réussi de ce pourquoi MZ existe. Sans tricher, le groupe a capturé un des nombreux shows donnés au Lyon's Hall cette année-là. La setlist laisse la part belle au seul album avec chanteur, plus accrocheur en concert. L'occasion de constater que « Before Sun Goes Down », « Nostalgic Heroes » et surtout le puissant « Last Of A Long Line » sont aussi efficaces qu'en studio, et que la technique du quintet ne s'arrête pas aux portes de celui-ci. « Polytheist » donne à Markus Fortunato (basse) l'occasion de briller à la six cordes, alors que Zan Dang s'illustre quant à lui sur une adaptation de Beethoven. Ils sont peu en France à décliner le néoclassique comme MZ. Entre soli rapides et précis, maîtrise instrumentale impeccable et mélodies imparables, difficile de trouver à redire à l'interprétation des musiciens. Notons trois reprises du gros shredder suédois, les tubes « Liar » et « You Don't Remember, I'll Never Forget », et le plus obscure mais diablement efficace « Crash And Burn » issu de « The Seventh Sign », sur lequel Jean-Jacques n'a rien à envier à Mike Vescera... C'est sur une ambitieuse cover de « Show Must Go On » de QUEEN que s'achève le concert, qui marque autant par la qualité de la performance que par la véracité de l'ambiance, l'authenticité du rendu de ce moment, dans la chaleur et l'excitation palpable d'une salle de concert, et ce grâce à une production qui est à saluer.
En bonus, trois nouvelles compos : « Storm On The Ocean » aux grosses orchestrations, grandioses, et au thème bien senti, « Sanctus Benedictus » aussi complexe dans sa structure que brillant par ses lignes vocales notamment, et une reprise inattendue voire improbable du thème de « L'étrange Noël de M. Jack », « This Is Halloween », surprenante mais crédible et foncièrement originale. Disque après disque, voilà un groupe qui fait son chemin, accumulant expérience et maturité, et qui mérite grandement la reconnaissance qui découle progressivement de ses récents faits d'armes. A suivre attentivement donc.