AVA INFERI (pt) – Blood Of Bacchus (2009)
Label : Season Of Mist
Sortie du Scud : 25 mai 2009
Pays : Portugal
Genre : Gothic / Doom Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 54 Mins
Dans la vie, c’est bien connu, il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même. Alors cette fois, c’est la bonne ! AVA INFERI va passer à la moulinette, puisque pour la première fois depuis un bon mois, je me sens d’attaque à me farcir ce palet qui ne m’inspirait pas le moins du monde avant. Il y’avait juste le mot « Bacchus », dieu romain du vin et des orgies (pour caricaturer) qui me mettait la puce à l’oreille. N’allait pas y voir pour autant une passion de votre dévoué serviteur pour les multi-pénétrations arrosées mais simplement un intérêt banal pour la mythologie. Pour en revenir à nos moutons, qui risquent fort d’être sacrifiés ce soir, AVA INFERI c’est une combinaison insolite entre le sang chaud de trois portugais (dont une portugaise) pure souche et le sang glacé de monsieur Rune Eriksen, plus connu sous le nom de Blasphemer quand il tripotait encore les cadavres sous MAYHEM. Je ne sais pas vous mais moi, c’est le dernier que j’aurais imaginé sur une plage ensoleillée de Lisbonne à siroter un Porto et à taper des tapas à la morue séchée.
Au-delà de cet aspect purement humoristique, bien entendu que ce nom est un renfort de poids pour ce groupe qui, mine de rien, en est avec Blood Of Bacchus à son troisième album depuis 2005. Par contre, le trip dans lequel évolue AVA INFERI est plus difficile à cerner. C’est une ode ouverte à la beauté, à la nature, à l’amour et à la vinasse, visiblement. Ne vous attendez donc pas à un opus qui va charger à deux cent à l’heure car ici, on est plus proche du deux de tension. Les morceaux sont d’une lourdeur extrême et pénible. Honnêtement, Blasphemer est complètement sous exploité ! N’importe quel manche peut sortir les mêmes riffs étirés et mollassons. Alors heureusement que c’était mentionné que Rune Eriksen faisait partie intégrante du line-up, sinon c’aurait été impossible de le deviner. Il faut croire que le cocktail portugaiso-norvégien est assez indigeste. Je le répète, c’est très décevant. Cependant, ceux qui me connaissent savent que je préfère les bûcherons mais aussi que dans le but de rester objectif, il est essentiel pour moi de m’immiscer dans la peau d’un connaisseur. Et le fan de DRACONIAN que je suis, entre autres, trouve ce disque plat et fade. Certes, s’il est indéniable que la formation a cherché à transmettre des émotions, j’y suis resté quand même sacrément imperméable. Pourtant, je me sais assez ouvert d’esprit. Mais Dieu que ces 54 minutes m’ont parues longues. Peut-être que « Be Damned » et « Tempestade » ont été les meilleurs moments. Le fait qu’ils se succèdent y est aussi pour beaucoup. Au moins, on sort un peu de sa somnolence, les guitares sont un peu plus « rentre dedans ». Pas trop quand même, il ne faudrait pas réveiller Mère Nature. Aussi, impossible d’aborder ce somnif… (oups !)… ce Blood Of Bacchus sans parler de notre berceuse en chef, miss Carmen Simões. A l’évidence, cette cantatrice a de grands talents au micro, sa voix étant d’une grande pureté. Mais c’est toujours le même problème, elle semble errer comme une âme en peine dans une forêt de mélancolie. On croirait presque à une matérialisation gothique de la Dame Blanche avec ses cris de sorcière sur « Last Sign Of Summer ». Joli mais sans plus. Je demande cependant à réentendre, pourquoi pas avec des musiciens plus dynamiques ?
De mémoire, il y’a bien longtemps que la notion de temps ne m’avait pas parue aussi longue. Les portugais ont produit avec le sang de Bacchus un vrai boudin. Ce disque est une œuvre qui ne sera appréciée que dans certaines conditions d’écoutes. Aujourd’hui il fait beau, les oiseaux chantent, il y’a du mouvement dehors. Mais qui sait, demain sera peut-être un jour pluvieux et morne ?
Ajouté : Mardi 02 Juin 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Ava Inferi Website Hits: 11501
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