Près de onze ans. Toute une jeunesse. Voilà ce qu’il aura fallu attendre pour que RAZOR OF OCCAM nous livre enfin un premier album tout chaud sorti des écuries de Metal Blade Records. Avec deux membres de DESTROYER 666 à sa tête, ce groupe puise ses origines en Australie, à Adélaïde, avant d’immigrer vers l’Angleterre, dans la capitale londonienne. Mais les membres du combo ne sont pas des novices pour autant et exercent leur passion au sein de diverses formations comme DRAGONHEART, SAVAGE MESSIAH, SCYTHIAN ou AGATUS depuis plusieurs années déjà. Puis d’ailleurs, point de raillerie, puisque les australo-anglais ont également deux EP’s et deux démos au CV de ce projet. Toute l’attraction de cet Homage To Martyrs résidera dans leurs capacités à s’étendre sur la durée.
Le full-lenght démarre très fort avec « Altar Of Corurption » dans une veine Black Metal de la plus pure tradition nordique. LORD BELIAL est évoqué sans détour dans le refrain de même que la manière de gratouiller est un culte à LEGION OF THE DAMNED. Ces guitares sont d’ailleurs décorées de passages qui balancent entre Death technique et Thrash moderne assez régulièrement. Malheureusement, les chansons défilent bien vite sans qu’une réelle saveur n’y soit apportée. RAZOR OF OCCAM reste dans ses retranchements et par manque d’organisation ou de logique, offre un bien amer constat à ses propositions : elles se ressemblent toutes. Les riffs suivent une ossature toujours très Black/Thrash, la batterie fait son boulot à grands renforts de blasts servis trop généreusement et le chant de Matt n’a rien de fabuleux. Bref, c’était surprenant au début puis ça à tendance à se complexifier inutilement. D’un point de vue purement personnel, je me serais bien passé de « Day Of Wrath » par exemple qui n’a strictement aucune utilité sur le plan artistique. J’évoquais auparavant LEGION OF THE DAMNED pour les grattes mais la comparaison s’avère plus poussée que cela. Les musiciens semblent faire un remake de leur Cult Of The Dead qui m’avait terriblement déçu. Sauf qu’ici, la désillusion est moins grande car d’eux je n’attendais rien. Néanmoins, RAZOR OF OCCAM a tapé dans le cœur de la cible au niveau de l’agencement de ses œuvres. Huit tracks pour à peine plus d’une demi-heure, le service est idéal. A moins, on aurait pointé du doigt un manque d’arguments et à plus on se serait plaints du carnage. D’autant que la fin du scud est bien plus agréable que son entame. Le chant de Matt se fait moins présent et les cadences deviennent plus marquées, plus dansantes (« Pattern On The Stone »). Quelques petits solis se font entendre, deux ou trois airs nous trottent dans le crâne et tout le monde se quitte avec le sourire.
Enfin presque. Le mien est un peu jaune car RAZOR OF OCCAM ne m’a pas montré grand-chose sur le plan émotionnel. La technique, la production étaient dans leur camp mais il manque une étincelle qui pourra les faire décoller plus haut. Pour le moment, on se cantonne à un album qu’on écoute une fois, qu’on range, qu’on ressort « pour essayer » et sur lequel on se jure de ne plus s’y reprendre. Le prochain coup devra sans doute être moins stéréotypé.