ADX (FRA) - Suprematie (1987)
Label : Sydney Productions
Sortie du Scud : 1987
Pays : France
Genre : Speed Metal Magique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 37 Mins
Pour commencer cette série sur le Hard français des années 80, il était impensable pour moi de choisir un autre groupe qu’ADX. On a beaucoup glosé depuis la reformation sur leurs prestations approximatives et leurs albums coups fourrés, mais il n’empêche qu’à l’époque, leur following était nombreux, et à juste titre.
Après deux albums plus qu’intéressants mais encore entachés de quelques défauts, ADX lâche en 1987 la bombe, qui allait leur ouvrir les portes de l’international. Un son à décorner les bœufs, doublé d’une motivation sans faille, le groupe de l’Oise met tous les atouts de son côté pour augmenter sa côte, et ça marche !
Après une intro qui met bien dans l’ambiance, on plonge directement dans les débats avec « Suprematie », petit bijou de Speed mélodique comme le pratiquent les allemands. Rien à redire, la machine tourne à plein régime, les riffs sont pointus, et le chant aigu de Phil hérisse les poils pour que Deuch et Dog nous les coupent encore mieux.
Il est important avant d’aller plus loin de souligner l’impeccable travail de la rythmique sur cet album, qu’elle soit lourde ou rapide, car c’est elle qui tient les morceaux et qui leur permet de décoller vers des hauteurs incroyables.
A propos de Heavy, « Le Jugement De Salem » en donne un bel exemple, plus Acceptien que la moyenne, avec des parties de guitares remplies de détails incroyables, qui animent un nombre impressionnants de breaks, et qui savent se faire lourdes à l’occasion de chœurs passionnés sur le refrain. Du sur mesure !
Mais l’enclume n’a pas fini son discours, puisque résonne maintenant l’imparable « Notre Dame De Paris », un moment fort de l’album (qui restera d’ailleurs un des classiques d’ADX, et donnera lieu à un clip). Hugo version ADX, ça donne un hymne irrésistiblement Acceptien, une fois de plus, dans la veine des meilleurs titres de Russian Roulette. Mélodie magique, tempo d’acier, on craque, et en plus on en est fier. Le break inventif clôturant le morceau, aux accents très moyenâgeux, rappelle la trademark du combo, et sa passion pour l’histoire.
Mais pas le temps de s’émerveiller plus longtemps, car « Victime » bastonne sec juste derrière, et préfigure la vague de speed de la fin des 80’s, SCANNER en tête. La comparaison avec HELLOWEEN, qui a l’époque sort aussi son chef d’œuvre, The Keeper Of The Seven Keys Part I est inévitable, et on se rend alors compte qu’ADX aurait pu aller beaucoup plus loin que prévu.
La deuxième face débute sur l’instrumental épique « Les Secrets De L’olympe » qui déroule tout le savoir faire des frenchies, et la mini reprise du thème de « Peur Sur La Ville » ne fait qu’accroître son potentiel de séduction. Une fois de plus, ça pulse, ça réveille, et ne laisse aucun temps mort gâcher la fête.
La grosse surprise de l’album, c’est bien sur le superbe « Broceliande », à l’intro quasi mystique et féerique, et au refrain fédérateur, qu’Alexandre Astier a du écouter un jour ou l’autre pour créer sa série. Il se dégage de ce titre comme un parfum occulte, malgré l’omniprésence de la mélodie, et une fois de plus, la multitude de thèmes développés est impressionnante, tout en ne nuisant aucunement à l’homogénéité de la chanson. La voix de Phil est puissante, et en restant dans les médiums il assure une assise indispensable à l’atmosphère recherchée.
On reste dans la brume avec « La Peur Et L’oubli », qui prouve une fois de plus l’habileté incontestable d’ADX à composer des refrains aguicheurs, tant au niveau musical qu’au plan des textes. « Enterré vivant, enterré dans la peur et l’oubli », putain, ça tue pas ça (sans mauvais jeu de mot !) ?
Avec, en cerise sur le cake des soli impertinents, largement à la hauteur des cadors de la six cordes, et une double grosse caisse qui ignore ce que limitation de vitesse veut dire.
On se finit avec « L’ordre Sacré », qui rappelle un peu TRUST par moments, avec ses chœurs revanchards et son riff soutenu au maximum.
Alors, que dire ? Pourquoi ADX a-t-il sombré corps et âme après un live d’anthologie et un album en anglais pour Noise Records ?
Pourquoi un groupe qui avait toutes les armes en main pour conquérir un marché international n’a-t-il su concrétiser tous les espoirs qu’on avait en lui ?
La faute d’être né dans le mauvais pays ?
Peut être…et c’est dommage.
Mais il n’est jamais trop tard pour réécrire l’histoire comme le faisait si bien Phil, et il ne tient qu’à vous de vous replonger dans ce qui restera sans doute le meilleur album de Hard français, toutes époques et tous styles confondus.
« Une croix posée sur le cœur, demain ce monde sera le mien ».
Si seulement cela avait pu être vrai !
Ajouté : Mardi 21 Avril 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: ADX Website Hits: 15345
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