HERMH (pl) - Cold+Blood+Messiah (2009)
Label : Regain Records / Underclass
Sortie du Scud : 25 février 2009
Pays : Pologne
Genre : Black Metal Symphonique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 39 Mins
« Quel horrible gamin ! ». Tels ont été les premiers mots de ma promise quand j’ai eu l’audace de lui montrer de quels genres d’énergumènes je dois parfois me farcir le CD. Cependant, je ne doute pas que les polonais d’HERMH auraient pris ça pour un compliment. D’un point de vue personnel, si cette cover n’est pas mal pensée, elle reste néanmoins beaucoup trop gavée de clichés et de symboles qui laisse augurer que les polish’s partent en croisade contre le christianisme. Dans un ordre imprécis, nous pouvons remarquer la foudre qui s’abat sur un mémorial (étrangement similaire au Golgotha), un vol de corbeaux, un crucifix en flammes, les lettres « IHS » (Iesus Homo Salvator en latin – Jesus Homme Sauveur en français) brodées sur l’aube du gamin (ou de la gamine d’ailleurs ?), un serpent (animalisation du Mal) qui parcourt l’habit religieux et la main droite de l’enfant dépliée et indiquant le chiffre 3, tel le Christ représentant la Sainte-Trinité. Il en devient donc naturel qu’avec autant de suggestivité, les aprioris vont bon train concernant l’intérieur du fourreau.
Ce que je considère comme une erreur de novice n’en est finalement pas une, puisqu’à mon grand étonnement, HERMH a seize années de métier et trois albums (plus des démos, des EP’s, un DVD) au compteur. Sérieusement, cet acharnement devient de plus en plus ridicule. Défendre ses idées est une chose. Le faire en tirant à boulets rouges sur son ennemi en est une autre. Peut-être feraient-ils bien de la ramener un peu moins puisqu’au niveau des morceaux, c’est pas la joie non plus. La grosse majorité des compositions se déroulent dans une ambiance gothique, malsaine et pesante. Rares sont les pauses et quand elles arrivent, en plus d’être courtes, elles sont ratées (« Gnosis »). Cold+Blood+Messiah fait l’apologie de la violence, de la brutalité et de l’antéchrist à travers un Black Metal mal exécuté, saupoudré d’orchestrations symphoniques qui n’arrivent pas à la cheville d’un DIMMU BORGIR. D’ailleurs, qui peut se vanter d’y arriver ? Alors je revois mes dires, ce Black là n’arrive pas à la ceinture d’un TVANGESTE ou d’un VESANIA. C’est un recyclage brouillon de la grande époque « borgienne », avec des effluves Thrash à la manière de FALL OV SERAFIM, des couches de claviers inutiles et trop abondantes qui rappellent BISHOP OF HEXEN. Dans le gras, on se rapproche aussi d’un DARK FORTRESS, d’un AGATHODAIMON, la qualité en moins. L’agressivité est constante, mal calculée, mal dosée. Bart à beau s’évertuer à vouloir faire dans un chant lyrique pour accompagner les passages atmosphériques, son timbre n’a définitivement aucun impact. Les autres vocaux, caractéristiques de la mouvance Black sont d’une banalité rageante. Konrad maitrise ses fûts avec de grosses difficultés et se laisse trop aller au niveau des blasts-beats, c’en devient énervant. J’aurais aussi pu parler de la basse si je l’avais entendue. Il faudra attendre les dernières secondes du dernier morceau (« In My Flesh I See God ») pour entrapercevoir la lumière, au gré d’une fine incartade mélodique. Ce jet est bien trop caricatural pour s’avérer sérieux. Et les quelques cantates latins sur « Eyes Of The Blind Lamb » ou les chœurs sur « I Bring You Fear » ne jouent pas en la faveur d’un regain de raison.
Disons les choses comme elles sont, Cold+Blood+Messiah est une addition dont le résultat est une purée insipide qui se cache derrière un parpaing de lieux communs. Comment voulez-vous paraître crédible dans ces conditions ? Arrêtez les poncifs les gars, ça ne vous sert pas à grand-chose. Et c’est quoi ce délire de mettre des « + » dans les noms d’albums ?
Ajouté : Mercredi 08 Avril 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Hermh Website Hits: 13057
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