La tournée de réunion des membres originels de BLACK SABBATH était l’occasion de sortir le produit à la mode : un bon vieux dvd. Mais le choix de montage final est assez particulier puisque ce film mélange le concert et les interviews au lieu d’en faire deux parties distinctes comme s’est habituellement le cas. Du coup, on a l’impression de regarder un reportage télévisé. C’est assez surprenant même si, le contenu des questions étant de qualité, l’intérêt est bien présent. Car le groupe se débarrasse bien vite des clichés (les motifs du split, les raisons du retour,...) pour se consacrer à des sujets plus pointus datant de la grande époque du groupe (enregistrement des albums cultes, la drogue, la magie noire,...). En revanche le montage devient franchement déplaisant lorsque les interviews débarquent en plein milieu des chansons, interrompant le concert.
En définitive, ce type de montage a pour but de faire oublier la brièveté du concert (un peu plus d’une heure). Mais le vrai problème est que ce film manque de sincérité : il a été réalisé au cours de six dates différentes et il s’agit d’un montage de ces différents concerts. Pas de scandale jusque-là, sauf qu’une même chanson peut avoir été filmée sur plusieurs dates ! Ainsi on peut voir le père Ozzy avec les cheveux secs lors du couplet, mouillés lors du refrain et... à nouveau secs ! On peut alors se demander jusqu’où a été la magouille !
Des scènes live, il ressort un apparent plaisir de se retrouver pour jouer ensemble quelques morceaux mythiques. Iommi a souvent le sourire, Geezer est déchaîné, même Ozzy se lâche en sautant partout, tel un crapaud et en montrant son cul ! Ce dernier (Ozzy, pas le cul) est continuellement à la limite de la justesse mais ce n’est pas pour ses qualités vocales qu’on l’aime...
La réalisation est très convenable ; elle est plutôt classique et s’adapte bien au rythme de ces papys du Metal.
The Last Supper est un document intéressant mais il fera immanquablement des frustrés du côtés de ceux qui attendent un vrai live. Ajoutons que pour profiter de la pertinence des interviews, il vous faudra bien maîtriser la langue de Shakespeare, car nos amis parlent avec un fort accent anglais (sauf Bill Ward) et aucun sous-titre ne vous viendra en aide.

Setlist :
War Pigs
N.I.B.
Electric Funeral
Fairies Wear Boots
Into The Void
Sweet Leaf
Snowblind
After Forever
Dirty Women
Black Sabbath
Iron Man
Children Of The Grave
Paranoid