BEATRIK (it) - Journey Through The End Of Life (2002)
Label : Serpens Caput Productions
Sortie du Scud : Décembre 2002
Pays : Italie
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 34 Mins
Profondément enfoui dans les plus abyssales méandres de ce monde froid et hostile appelé underground se cache BEATRIK. Les bougres auraient d’ailleurs pu y rester définitivement, tombant dans l’oubli comme beaucoup de leurs camarades. Mais il aurait fallu pour cela qu’ils livrent un brûlot crade que seul le concile de « l’Elite du Black Metal » (groupuscule désormais six pieds sous terre) aurait jugé apte à intégrer la horde. Tant et si bien que les italiens s’accorderont à faire l’inverse. S’appliquant tant et si bien que ce premier test (après deux démos) qu’est Journey Through The End Of Life ne s’oublie pas de si tôt.
En effet, BEATRIK cumule ici tous les rudiments qui ont fondés le mythe noir. Guitares distordues doublées d’un jeu de basse efficace, batterie pesante et chant primitif utilisé suffisamment singulièrement pour un faire un atout plutôt qu’un boulet. Reste à savoir si les compos réussiront à être assez diversifiées ou du moins travaillées pour surprendre comme il se doit un féru du genre. L’entame ravit agréablement. La chanson initiale semble avoir été écrite dans un état second car extrêmement violente et torturée. Elle trouve en « To Feel The End Near » son jumeau apollonique. Intervient alors « The Charon’s Embrace », une des pistes majeures de ce scud avec « Last Dawn ». Toujours dans une atmosphère glaçante et dépressive, les musiciens ont l’ingénieuse idée d’inclure des riffs hypnotiques qui embellissent considérablement le travail d’ensemble. En tout cas, la volonté de ne pas pondre une énième offrande soporifique est distinctement perceptible. Des détails techniques et mélodiques mettent ainsi la puce à l’oreille sur les intentions des transalpins qui ne jouent pas d’artifice et de « ivoles » pirouettes pour flatter leur petit ego. Journey Through The End Of Life se termine pour ceux qui détiennent la version LP avec une reprise de « Spell Of Destruction » de BURZUM. Une cover correcte même si la création (et les créations en général) de Varg Vikernes reste(nt) définitivement intouchable(s). Rien ne vaut l’original mais l’intention et louable. Les autres ne manqueront pas grand chose et verront leur investissement se conclure d’une piste portant le nom de l’œuvre et globalement à la hauteur de cette dernière.
BEATRIK cadre son premier tir avec talent et livre un CD sans froufrous ni fioritures d’une durée tout juste suffisante à chasser l’ennui tout en évitant l’overdose. Quelques conditions sine qua non qui ont contribuées à un moment musical intense et à un plongeon dans une enivrante narcose. Le retour en enfer à été douloureux.
Ajouté : Mardi 08 Juillet 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Hits: 11159
|