Des groupes comme AT VANCE, on pourrait en trouver des centaines.
Mais des albums comme Only Human, pas sûr.
Ce combo allemand a fait ses grands débuts avec No Escape (1999), album prometteur de Power Metal racé, mélodique et teinté de néo-classique (« All For One, One For All »). Il doit aussi sa renommée à ses reprises fréquentes d’ABBA et autres covers bienvenues (« Eye Of The Tiger » de SURVIVOR ou « Logical Song » de SUPERTRAMP). En fait, AT VANCE est le fruit de la collaboration entre deux musiciens charismatiques et talentueux : Olaf Lenk, fabuleux guitariste technique fortement influencé par Ritchie Blackmore et Yngwie Malmsteen, et Oliver Hartmann, chanteur au timbre similaire à celui de David Coverdale, à l’inverse de la plupart des frontmen de Power Metal qui chantent habituellement comme des clones de Michael Kiske (ex-HELLOWEEN). Mais si, vous savez, avec les couilles coincées dans une porte … Rien que la voix bluesy d’Hartmann fait de ce Only Human un album hors du commun, bien avant les apparitions discographiques de Jorn Lande dans le même registre.
Et puis il n’y a pas de grand album sans grandes chansons, ces titres entêtants qui vous restent dans le crâne des mois et des mois, comme les énergiques « Only Human », « Witches Dance » et « Fly To The Rainbow ». Tradition du Power mélodique oblige, on n’échappe pas aux duels guitare/clavier entre Lenk et Ulli Müller, même si dans l’ensemble, c’est le père Olaf qui se paie la part du lion. Il se permet même une petite démonstration de ses talents sur l’adaptation du « Printemps » des Quatre Saisons de Vivaldi (une habitude chez Lenk et sur les albums d’AT VANCE) et sur le très court « Solfeggieto ». Les autres membres du groupe ne sont pas en reste, et la section béton Jochen Schnur (basse) / Jürgen Lucas (batterie) n’a rien à envier aux Jari Kainulainen / Jörg Michael (STRATOVARIUS) de la grande époque ! AT VANCE penche parfois du côté du Metal progressif avec le superbe « Sing This Song », qu’on voudrait reprendre en chœur jusqu’à la fin de la nuit … La fin du disque prend une tournure mélancolique et désespérée sur la ballade « Wings To Fly », où Hartmann fait preuve d’une sensibilité touchante.
Enfin, en guise de bonus, c’est le « I Surrender » de RAINBOW qui passe à la moulinette AT VANCE, et là c’est bien simple : cette reprise est hallucinante de qualité et pulvérise même l’originale !
Depuis, Oliver Hartmann a quitté le navire et vogue à ses aspirations solitaires (un Hard FM / Blues plus qu’honorable, quand il ne s’amuse pas avec GENIUS ou AVANTASIA), tandis qu’AT VANCE ne s’est jamais remis de son départ (malgré un intérim assuré un temps par Mats Leven, ex … Malmsteen !).
Seulement humain, mais surnaturel quand même.