Les ribozymes (contraction de acide ribonucléique et enzymes), sont des ARN qui possèdent la propriété de catalyser une réaction chimique spécifique. A ce titre, ce sont donc formellement des enzymes. Voilà une définition exhaustive du nom de ce groupe norvégien, qui ne manquera pas de déclencher une réaction d’enthousiasme dès que vous l’aurez glissé dans le tiroir CD.
Peu d’infos sur ce groupe, ce qui n’est pas pour me déplaire, puisque la musique parlera d’elle-même et ne sera pas précédée d’une quelconque réputation. Et question musique, RIBOZYME se défend plutôt bien.
Ne vous laissez pas influencer par le caractère archi convenu des premiers titres du CD, car comme à l’accoutumée, les meilleures cartouches sont tirées vers le milieu de l’aventure.
Et même si en piste 2, « Climbing Sidewalks » à de quoi séduire, c’est à partir de la piste 4, « Threshold » et ses légers relents punk que les débats s’ouvrent réellement. S’ensuit le magnifique « Blacklist Mercy », titre hautement atmosphérique, qui dégage un mystère envoûtant, de par ses mélodies étranges et éthérées. « Acceleration Atheist » continue dans la même veine, sorte de ballade à la ALICE IN CHAINS avec arrangements electro et harmonies doucereuses. Le riff d’intro de « Finding The Damage » vous débouchera les esgourdes, tandis que « Dislocate » contentera vos envies de mélodies entraînantes. Les deux derniers titres n’infirment pas la tendance puisqu’ils sont aussi indispensables que le reste. Le tout se termine donc sur quelques accords de piano, qui permettent de doucement revenir à la réalité, après ce voyage inattendu au pays des Fjords.
Notez bien qu’il n’y a rien de foncièrement original sur Blacklist Mercy, et que les recettes employées ont déjà été moult fois usités, mais l’amalgame crée par RIBOZYME est d’un équilibre rare, et une émotion indéniable se dégage de l’ensemble des titres. Je me suis plus d’une fois surpris à dresser l’oreille ou à repasser un passage juste pour le plaisir.
Et le plaisir en musique est fondamental.