PSYTRONIX (FRA) - Arno Cormann, David Devone, Xavier Deroma (Mars-2006)
Success Of A Renewal ? a eu le mérite d’attirer notre attention. Et, même si PSYTRONIX ne fait pas encore l’unanimité, METAL-IMPACT a jugé utile d’en savoir plus sur cette jeune formation qui a le mérite de vouloir s’écarter des sentiers battus et de bâtir son propre univers musical en affichant, au passage, une forte détermination.
Are you ready to Rock, Périgueux ?!
Line-up : Arno Cormann (guitare et chant), David Devone (guitare), Xavier Deroma (basse), Lyle Monterrey (batterie)
Discographie : Gone With The Time (Album - 2000), Servilization (Album - 2002) ainsi qu'un maxi, Success Of A Renewal ? (Maxi - 2005)
Metal-Impact. La question traditionnelle : pouvez-vous revenir sur la formation du groupe et son histoire ?
Arno Cormann. PSYTRONIX a été crée en 1998 par Fred Villeneuve (ex- guitariste) et moi-même. Nous avons deux albums à notre actif, Gone With The Time (2000) et Servilization (2002) ainsi qu'un maxi, Success Of A Renewal ? (2005). Le style de PSYTRONIX reste à définir car même si nous donnons à notre musique l'appellation Rock-Metal, il serait réducteur de nous considérer uniquement de la sorte. Bref, après de multiples galères et changements de line-up, PSYTRONIX s'est un tout petit peu stabilisé et peut enfin exister au travers de quatre personnages et non d'un.
MI. Pourquoi ce nom : PSYTRONIX ?
Arno. Si je te dis que j'aurais aimé être psychiatre, tu me crois ? C'est pourtant la vérité. A l'époque où le nom m'a traversé la tête, je n'étais pas encore "passionné" par la psychologie mais inconsciemment, ça a du joué. J'ai même hésité entre PSYCRONIX et EPSYLON. Pour le premier, ça me faisait trop penser à une marque de bière et le deuxième sonnait trop “vieux groupe français des 80's” ! (rires).
MI. Quels sont les groupes qui vous ont poussé à faire de la musique ?
Arno. Pour ma part, je citerais GUNS’N ROSES, AC/DC et METALLICA.
David Devone. Idem.
Xavier Deroma. Idem. Ce sont ces groupes-là qui m'ont donné envie de faire de la musique. A l'origine, je voulais être batteur mais, mes parents trouvant cet instrument trop bruyant, je fus dans l'obligation de me rabattre sur la guitare que possédait mon père. Une vieille Elli Sound de 1967 qui sonnait très rétro, très vintage. J'ai fait mes armes sur cette relique que l'on peut comparer à une batte de base-ball ! Pendant plusieurs années, j'ai joué avec différents musiciens ce qui m'a, par la suite, motivé à chercher un groupe avec une ambition plus affirmée. Etant donné que j'avais commencé à faire de la musique avec Arno, il m'a proposé de remplacer leur bassiste avec qui ils ne voulaient plus jouer. D'ailleurs on en a discuté avant hier et on a l'intention de ressortir les premières démos de notre premier groupe qui date de 1993. Du bon gros Thrash... Non, je déconne !
MI. Aujourd’hui quelles sont vos principales sources d’inspirations ? PSYTRONIX a souvent été comparé à MEGADETH, est-ce pour cela que vous vous êtes écartés de ce style sur Success Of A Renewal ?
Arno. Premièrement, je suis heureux que tu reconnaisses et considères Success of a renewal ? comme un disque avec une identité personnelle et non comme du plagiat. Deuxièmement, les sources d'inspiration de PSYTRONIX sont assez diverses. Personnellement, j'écoute pas mal de trucs des 70's comme LED ZEPPELIN, PINK FLOYD, SUPERTRAMP, STYX, RUSH ou encore WISHBONE ASH. Je suis aussi très friand du trip-hop à la PORTISHEAD, MORCHEEBA, MASSIVE ATTACK, etc. Ainsi que de la musique traditionnelle de l'Est. Récemment, j'ai découvert un morceau de Joe Dukie mais impossible de trouver un album complet. C'est un mélange de Reggae, de Latinos et de Soul, à la mélodie envoûtante et sublime. Je me rappelle qu'à l'époque de Gone With The Time, on ne sortait que des riffs typiquement Metal. Nous étions complètement absorbés par ce style ! On se marrait bien mais sincèrement, ça m'a vite gonflé. J'ai eu comme un déclic, une voix qui me disait de ne pas rester bloqué dedans, que je perdais énormément à m'enfermer dans un carcan. La démarche de Success Of A Renewal ? a été de ne pas faire du MEGADETH coûte que coûte et de proposer une musique accessible et mélodique avec une dynamique Rock and Roll. Nous y sommes arrivés et c'est la seule chose qui compte. Maintenant, si certains trouvent que nous faisons encore du Megadeth-like, je ne peux rien pour eux, ils sont carrément irrécupérables...
David. ...notre univers musical s'est élargi. On n’a plus dix-huit ans et le Metal au sens strict du terme n'est plus vraiment notre sacerdoce. Ce qui, bien évidemment, n'exclut pas que nous ne ferons plus jamais de morceaux de ce genre. Je reste encore convaincu, personnellement, que tout n'a pas été fait dans le Metal, mais là ou je rejoins Arno c'est que la dénomination du style est péjorative et a tendance à limiter le champ d'action.
MI. Comment définissez-vous la musique de PSYTRONIX maintenant ?
Arno. Tout ce que je peux te dire c'est que PSYTRONIX ne veut pas continuer à nourrir ses fantômes. Nous avons certes débuté par le Metal mais ce style ne m'inspire plus autant qu'auparavant. J'ai l'impression que le Metal, tout comme peut l'être le Reggae, est une musique limitée, tellement typée qu'il me parait difficile pour un groupe de se permettre de placer un thème à la trompette ou au xylophone sans être montré du doigt. Puis le comportement de certains metalleux me gonfle. Je n'aime pas cette image du mec qui pogote avec une bière à la main en demandant aux musiciens sur scène de jouer du gras ! C'est un cliché j'en conviens, mais le fait d'en avoir rencontré quelques-uns a du probablement contribuer à mon détachement avec le Metal. Le Metal c'est un peu comme le Fado : c'est une musique sublime et très mélancolique mais les thèmes se ressemblent plus ou moins. Cependant, cela n'en reste pas moins une musique très intéressante. Je ne veux pas comparer le Metal aux musiques traditionnelles mais quand tu écoutes certains groupes, tu comprends que la boucle est quasiment bouclée et puisque je n'aime pas les musiques extrêmes, je ne vois pas ce que PSYTRONIX a à foutre dans ce style ! (rires)
MI. Selon vous, qu’est-ce qui distingue PSYTRONIX de la foule de groupes qui sortent sans cesse ?
Arno. Le sérieux et l'abnégation sûrement.
David. Que nous venons de Perigueux ! (rires) Mis à part Patrick Hernandez, Alexandre Delperrier et Roland Giraud, aucune star ne vient de cette ville. Et quelles stars !!! Nous sommes, pour ainsi dire, les premières Rock-stars de Perigueux !!! (rires).
MI. Vos textes sont soignés, comment les travaillez-vous, quels sont les sujets qui vous inspirent ?
Arno. Tout et rien. Autant un sujet grave peut m'inspirer tout comme un détail peut me faire partir dans un trip incompréhensible. “Give No Quarter” par exemple est un putain de morceau qui défoule. Cela ne parle pas de misère ou de famine. C'est uniquement de la pure violence gratuite et un réel désir de transgresser. Ni plus ni moins. Actuellement, Xavier écrit pas mal de textes assez historiques. Il est très inspiré par l'Empire Romain et, pour être honnête, il y a certaines histoires qui sont en parfaite symbiose avec notre époque. Avec toutes ces histoires de trahison et de conspiration, on n'est pas si dépaysé ! Aussi, je suis en train de développer un concept assez politisé qui s'apparente à un plaidoyer pour le "communisme marxiste". Non que je sois une sorcière ambulante, mais cette idéologie m'intéresse fortement. J'ai juste envie de me servir d'un homme réactionnaire, de l'instrumentaliser lui et sa cause afin de la rendre honorable et éloquente. C'est un peu compliqué à expliquer dans le cadre d'une interview de ce genre. Quand il sera finalisé, j'essaierai d'être plus loquace !
Xavier. Ce sont généralement des thèmes personnels mais n'étant pas un fin parolier, j'ai besoin du concours d'Arno pour la formulation, la syntaxe et le développement de certaines idées qui me paraissent trop floues.
Arno. Cela étant dit, je ne pourrais jamais chanter un texte avec lequel je ne peux pas m'identifier ou m'approprier les allégories définies par l'auteur. Le problème d'un texte, c'est qu'il n'engage qu'une personne. Imaginons que Xavier ou David soient défendeurs d'une cause que je ne partage pas et que l'un d'eux me soumette un texte, je risquerais de me retrouver dans l'embarras. Ce qui peut être intéressant dans ce cas-là, c'est de créer une situation conflictuelle au sein même du texte et de manipuler l'auditeur.
MI. Comment écrivez-vous ? Qui fait quoi ?
Arno. Il n'y pas de règles ou plutôt plus de règles. Au commencement de PSYTRONIX, il était hors de question que Danny (Zimerman, ex-batteur) et Faybe (Bialg, ex-bassiste) composent une seule note. D'ailleurs, ils n'étaient pas du tout intéressés par l'écriture ce qui, d'un côté, arrangeait aussi bien Fred (Villeneuve, ex-guitariste) que moi. On ne voulait surtout pas être "envahis" par les autres. C'était de la vraie parano ! Nous en sommes même venus à nous méfier mutuellement. Cela prenait des proportions pathétiques si bien que Fred a pris la décision de quitter le groupe. D'un côté, je me sentais complètement aux abois mais j'ai vite compris que j'étais enfin libre de faire ce que je voulais. J'ai écrit Servilization dans la foulée. Cet album a tellement été un labeur incommensurable que j'ai fini par péter les plombs. Ce fut une vraie rupture et j'ai fini par réaliser que le travail de groupe devait être une priorité à partir du moment où les musiciens marchent main dans la main et dans la même direction. De fil en aiguille, j'ai rencontré des musiciens avec qui je voulais faire des choses mais qui était de purs branleurs. Le PSYTRONIX d'aujourd'hui, même s'il est assez perturbé par divers événements que je ne citerais pas pour ne vexer personne, est quand même bien plus cool que celui du début.
David. Comme l'a dit Arno, il a composé jusqu'ici la majeur partie du répertoire de PSYTRONIX. Actuellement, on travaille différemment et chacun apporte ses idées, on fait pas mal de "jams", on essaye beaucoup de choses, sans réellement avoir de directives, ni de limites. Une fois que les principales idées seront plus claires dans nos têtes, on les posera sur bande afin de travailler les arrangements pour les faire évoluer.
Arno. Concernant la directive musicale, dite "directive Cormannstein" (rires), nous écrivons pas mal de trucs mais nous discutons généralement sur l'ambiance que nous allons développer. Même si rien n'est défini, nous savons par exemple que pour le prochain disque, nous allons y inclure des sonorités empruntées au folklore russe. On se pose souvent autour d'un café, afin de faire un "tri psychologique" sur le maximum d'idées qui traversent nos esprits. Cela me paraît indispensable pour faire un disque suffisamment cohérent.
Xavier. J'ai toujours considéré la musique comme une partie de ping-pong. Ce qui est génial c'est de pouvoir rebondir sur l'idée d'un autre, sur les thèmes proposés afin de les distordre, de les étayer, de les confondre avec sa propre perception des choses, ses propres émotions, sa sensibilité et surtout son imagination.
MI. Vous semblez surpris que Metal Impact ait fait une bonne chronique de Success Of A Renewal ? Les autres chroniques étaient donc si mauvaises ?
Arno. Sincèrement, je me méfie de certains chroniqueurs. Je ne considère pas la chronique comme un métier. Seul l'investigation l'est, ce qui m'amène à dire qu'un mec qui écrit un article sur un groupe ou sur un film sans avoir pris le temps de se renseigner sur le sujet et de connaître un minimum le créateur est un mauvais chroniqueur. Je ne veux pas être réducteur cependant. Un mec comme toi ou comme un de chez Crossrocks fait de la chronique par passion et par plaisir. Il n'a à priori aucune ligne éditoriale, ce qui engendre une liberté d'action et de ce fait, je trouve ça plus que sain. Je ne veux pas être l'image du gars qui tombe dans la parano mais même si une chronique parait plus libre qu'un article, je n'aime ni les formules toutes faites ni les essais littéraires à la Télérama.
Xavier. Les deux premiers albums de PSYTRONIX auxquels on a reproché une certaine similitude avec MEGADETH n'ont plus rien à voir avec ce que fait le groupe aujourd'hui. Je veux bien accepter ce genre de critiques pour les albums précédents mais de là à ne se focaliser que sur ça au détriment de la qualité intrinsèque du disque, je trouve ça complètement déplacé. Dans l'agencement des chansons, ça n'a plus rien à voir avec le Metal traditionnel que peut proposer MEGADETH tant au niveau de la durée des chansons que de la façon d'arranger, de coordonner les sonorités ... Success Of A Renewal ? est quand même plus proche d'un PEARL JAM que d'un METALLICA ou d'un MEGADETH. De toute façon, on peut débattre sur le sujet à l'infini, nous ne pourrons pas convaincre nos détracteurs. Chacun est libre de juger à sa manière mais je ne supporte pas que l'on stigmatise un groupe en le considérant comme un sous-produit.
David. Souvent, sur les webzines et magazines français, nous ne sommes jamais réellement bien vus. On ne pratique pas le copinage à vrai dire ce qui est probablement handicapant. A l'étranger, nous avons plus de soutien qu'en France ! Les Polonais ou les Espagnols, par exemple, raffolent de notre musique. On reçoit des tonnes de mail venant de l'étranger pour nous demander où l'on peut se procurer les albums du groupe. Etant donné qu'aucun label au jour d'aujourd'hui ne nous distribue, on se voit dans l'obligation de refuser des ventes. Le paradoxe est total et cela confirme ce que je pensais depuis longtemps, la France n'est pas un pays porteur en matière de musique.
MI. Quels compliments et quels reproches vous fait-on généralement ?
David. Les reproches tournent en règle générale autour de la production. Peu de gens s'imaginent comment un disque s'élabore du début jusqu'à la fin. Quand on écoute un disque, on ne prend rien en ligne de compte. Cela doit le faire d'entrée sinon on jette, surtout qu'avec internet et le peer to peer, on a tendance à considérer la musique comme un vulgaire produit. Il y a aussi un reproche qui revient souvent qui concerne la ressemblance musicale avec un groupe très connu. C'était peut-être le cas il y a 5 ans mais franchement, en 2006, je défie quiconque de me mettre un disque sur une table et de me certifier que tout ce qui est enregistré là dedans ressemble à rien qui ne s'est déjà fait. C'est un faux "débat" car en effet, quand Arno chante, on lui reproche de ressembler à Dave Mustaine alors que tous les guignols qui chantent à la Michael Kiske n'ont quasiment aucun reproche à ce niveau-là. Je pourrais te citer aussi le Death-Metal ou encore le Black Metal. La liste est longue. Durant l'enregistrement de Success of a renewal ?, j'étais là quand Arno enregistrait et je peux t'assurer qu'il ne se force pas à chanter comme Dave Mustaine. C'est sa voix et même s’il s'en est influencé pour la construire, on n'échappe jamais à la règle. Pour ce qui est des compliments, on entend assez souvent des gens dire que l'on pratique une musique relativement originale et on nous considère même comme des ovnis dans le paysage musical actuel, ce qui est assez flatteur.
Arno. C'est assez difficile pour moi d'entendre ce genre de compliments car ça flatte mon ego et j'ai toujours peur de me reposer sur mes acquis alors que le groupe doit encore évoluer. Mais bon, bref, je préfère entendre ça plutôt que : "“Casino Royale Hotel” est du BONFIRE revisité !".
MI. Vos pires galères ?
Arno. PSYTRONIX! Ce groupe en soi est une galère. David et moi-même pensons sortir un livre sur notre histoire. Nous pensions à l'intituler : "Failure Of A Renewal ?". J'ai quelques anecdotes sous le coude si ça t'intéresse. Durant le mixage de Servilization au Master Studio, Fred Villeneuve et moi avons été contraint de dormir dans le coffre d'une bagnole pendant quinze jours. Le matin, quand on avait la chance de pouvoir se laver, c'était à la Vittel ! Ensuite, se taper 8 heures de mixage à ré-écouter toujours le même morceau, tu deviens tout simplement un zombie ! Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres mais je peux te jurer que ça te donne la rage !
MI. Vos grands moments de bonheur ?
David. Cela va être très bref. De mon côté, j'opte pour l'enregistrement de la batterie de Success Of A Renewal ? qui s'est déroulé dans de bonnes conditions. On se croyait à Malibu ! Mais malheureusement, cela n'a duré que dix jours !!! (rires)
Arno. C'est clair ... l'enregistrement de Gone With The Time a lui aussi été très folklorique. Faybe (Bialg, ex-bassiste) dormait tout le temps pendant que Fred (Villeneuve, ex- guitariste) et moi enregistrions ses parties de basse. Le soir, on cherchait des aires de repos pour squatter avec notre camping-car. Un soir, en sortant du studio, des gens nous avaient conseillés d'aller au coin d'un lac dans la banlieue de Limoges. Arrivés sur place, nous étions heureux d'avoir trouvé un squat gratis. Au bout de quelques minutes, on a commencé à voir des voitures se garer et des mecs sortir pour se faufiler dans un bosquet. Curieux manège ; on a finalement capté que c'était un rassemblement d'homosexuels ! Voyant quatre mecs dans un camping-car, ils se sont frottés les mains. On a pas cherché à comprendre, on s'est vite barré pour ne pas prendre un coup de queue ... euh de chevrotine ! (rires)
MI. Envisagez-vous de sortir un album prochainement ? Ou en est votre deal avec Brennus ?
Arno. Disons, que c'est la seule chose qui nous reste puisque ces derniers temps nous ne parvenons pas à trouver suffisamment de dates afin d'assurer une bonne promo et donc de faire parler de nous. Nous sommes en train de bosser sur des nouveaux morceaux. Ils ont un potentiel assez intéressant et je suis confiant pour l'avenir. Reste à trouver un deal correct car, tant que nous agirons en auto-production, nous ne décollerons pas. Et pour avoir un bon deal, il faut tourner. C'est un putain de cercle vicieux. Mais malgré tout, je crois encore au coup de cœur et nous avons quelques idées quant au "traitement" promotionnel que nous donnerons au prochain disque.
David. Il est évident que l'on ne va pas lâcher le morceau aussi facilement. Je suis Pitbull ascendant Fox-Terrier ! (rires) Il ne faut pas oublier qu'il y a quand même un point très positif, c'est que Xavier a apporté un putain de renouveau dans le groupe. On va d'ailleurs sûrement appeler le prochain album Deroma For A Renewal ? ! (rires). On est dans la période la plus excitante car on sait que l'on veut faire un disque mais nous ne pouvons pas trop tirer de plan sur la comète. L'album n'en reste pas moins une ébauche et de toute façon, je ne veux pas trop m'avancer. Arno risquerait de me punir ! (rires)
MI. Est-ce difficile de trouver des plans concerts etc. à Perigueux d’où vous êtes originaire ? Il semblerait que vous ne tourniez pas beaucoup.
Arno. Effectivement, nous tournons peu. Perigueux est un no man's land culturel et être jeune dans cette ville est discordant. Mais cependant, nous avons un atout que nous considérons comme non négligeable, c'est que rien ne va dans notre sens, que personne, compte tenu de la vacuité de notre région, ne nous soutient réellement. La roue tournera un jour, il faut s'en persuader, et le jour où cela arrivera, ce sera à nous de prouver ce que l'on a dans le bide. En outre, on ne pourra jamais nous reprocher d'avoir bénéficié d'entrée d'un bon vieux coup de piston ce qui est, à mon sens, très rare d'aujourd'hui. Voilà pourquoi, nous considérons cela comme un atout : ne pas tout avoir sur un plateau d'argent ! C'est une immense qualité qui se perd dans tous les domaines d'ailleurs.
Xavier. Disons que sur le peu de structures existantes adaptées à la musique, les choix sont rarement judicieux en terme de programmation ce qui n'est pas pour faciliter la tache. Il est toujours extrêmement difficile dans une ville régie par des vieux, de faire un tant soi peu de "bruit", ce qu'ils appellent du bruit, sans être aussitôt bâillonné. Si on a le malheur de pousser un peu les amplis, on n'est pas à l'abri de recevoir un coup de fil de la police municipale suite à une plainte du voisinage. Malheureusement, les fantômes de Pétain sont toujours présents ! C'est à croire que les gens n'aiment pas la musique ou acceptent de la supporter tant que cela reste dans le cadre de l'attraction événementielle.
Arno. Tout en sachant que ces gens-là, comme disait Jacques Brel, n'ont probablement pas les mêmes exigences artistiques que nous et que si aucun groupe de rock ne peut se produire dans des conditions adéquates, c'est en partie à cause de leurs "pressions" qu'ils exercent auprès de la municipalité et puisque celle-ci adore flatter son électorat, qui, je le rappelle, est vieux, on se rend compte que l'on tourne en rond. Je me souviens qu'il y a dix ans, un nombre incalculable de bars ouvraient six mois puis fermaient, et d'autres se créaient, etc. C'était relativement dynamique et les groupes locaux pouvaient s'exprimer dans ces lieux éphémères. C'est d'ailleurs au Solaris, avec mon premier groupe, que j'ai rencontré David. En quelques années, tous ces établissements ont fermé et ne se sont plus renouvelés, ce qui a engendré un néant artistique.
Xavier. De toute façon, il y a un réel manque d'engouement de la part du public pour ce style de musique et ceci est quasi-irréversible.
MI. Un dernier mot, pour la route ?
Xavier. Merci à Metal Impact pour votre soutien, à nos amis et proches, ainsi qu'à nos fans.
Ajouté : Vendredi 24 Mars 2006 Intervieweur : Alexis de Fireball Lien en relation: Psytronix Website Hits: 32062
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