NIGHTWISH (fi) - Dark Passion Play (2007)
Label : Nuclear Blast / Pias
Sortie du Scud : 28 septembre 2007
Pays : Finlande
Genre : Nightwish !
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 76 Mins
1.000.000
Non, ça n’est pas la somme que je vais toucher pour avoir chroniqué cet album, ni le nombre de femmes que j’ai connues dans ma vie, mais le nombre d’exemplaire de Once vendus, précédent album de NIGHTWISH. Impressionnant pour un petit groupe venu de nulle part (de Finlande en fait !), qui après deux albums prometteurs mais pas exaltants pour autant, sort ses meilleures cartouches crossover, en proposant un Metal dilué dans des arrangements symphoniques, aidé pour cela d’une chanteuse lyrique, la belle Tarja. De fil en aiguille, le groupuscule, à force d’entêtement, de tournées, et d’albums bien troussés, s’est retrouvé à la place de leader de sa catégorie, jusqu’au jour, où, lassé par le comportement fantasque et capricieux de sa diva, lui intime l’ordre d’aller voir ailleurs si le velours des fauteuils de l’Opéra n’est pas plus rouge.
Alors forcement, quand on atteint des chiffres de vente aussi faramineux, la décision peut laisser perplexe. Il est vrai que Tarja n’était qu’un élément du groupe, mais un élément majeur, une sorte de vitrine de Noël si l’on veut. Sa voix était quand même un point fort, et s’en dispenser pouvait représenter un risque de gadin fatal, surtout à ce stade de popularité. Un peu comme si RAMMSTEIN décidait de virer Till. Et force est de constater que le risque, artistiquement parlant du moins, n’est pas payant.
Certes, je ne suis pas un grand fan de NIGHTWISH. J’ai toujours trouvé leur musique inutilement pompeuse, banale, mais bien dissimulée derrière des arrangements tape à l’œil. Cet album ne fait pas exception à la règle. Tout commence par un titre de 14 minutes, passant par diverses ambiances, de la furia heavy à la mélancolie susurrée, sorte de démarquage de « Halloween », mais en grossièrement raté. La ou HELLOWEEN savait rendre ses longues envolées passionnantes car truffées de riffs inventifs, NIGHTWISH varie les climats, mais sans jamais trouver le bon. Du coup, on s’ennuie ferme. De plus, et c’est évident dès ce morceau d’ouverture, il est clair que la jolie Anette n’a pas le coffre de son illustre aînée. Sa voix est plutôt fluette, un comble dans ce style ou la puissance reste l’arme maîtresse. « Bye Bye Beautiful » et « Amaranth » les deux titres suivants, sont calibrés pop, avec le gros son en sus, parfait pour attaquer les charts mondiaux et s’en mettre plein les fouilles. Rythmique baston, refrain sucré, tout est étudié pour que l’acheteur potentiel se sente en confiance. « Master Passion Greed » permet à Marco de donner de la voix, sur une digression explosive, avec rythmique limite néo, puis couplets bien enlevés. L’absence d’Anette rend le tout très digeste, et ça n’est pas pour rien si ce titre fait partie du haut du panier, nous ramenant vers les horizons sympathiques et coutumiers de TAROT. « Eva », la ballade bien nommée est presque aussi insipide que l’intégrale de « L’homme de Picardie », à ceci près qu’elle est plus courte. Puis plus rien de valable jusqu’à « The Islander », très belle romance aux accents celtiques, qui aère un peu l’album, du reste trop hermétique. Le fait que ce morceau est encore une fois chanté par Marco joue aussi en sa faveur. S’ensuit « Last Of The Wilds », sorte de CORRS meets METALLICA, instrumental très agréable qui rend les cotes d’Irlande un peu plus proches. Dark Passion Play retombe ensuite dans ses travers initiaux, à savoir des chansons sans saveur dominées par un penchant pour les riffs convenus, saupoudrés d’une voix sans charme, sur fond d’arrangements bon marché.
Il était évident que NIGHTWISH allait jouer la carte de la sécurité et de l’évidence pour ne pas perdre gros, mais sans la voix de Tarja, tout ceci ressemble à une Ferrari avec un moteur de 205. Le strass, le stuc, les paillettes sont toujours très utiles, à condition que l’objet qu’ils décorent possède déjà un attrait indéniable.
Chez THE GATHERING, on appelle ça une pierre précieuse. Dans le cas de NIGHTWISH, un bijou fantaisie.
Joli, mais sans aucune valeur.
Ajouté : Samedi 22 Septembre 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Nightwish Website Hits: 17067
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