Lors de sa dernière venue en France, KORN n'a pas réussi à bourrer le Zénith, comme dirait un de nos grands poètes de la langue française. Prix de la place excessif - celui-ci avoisinant les 40 euros - mais aussi signe d'un groupe qui ne parvient plus à mobiliser ses troupes ? La question reste ouverte. D'autant que, pour masquer la défection de Head pour cause de vocation mystique subite et celle plus récente de David Silveria, le groupe a cru bon de multiplier les musiciens sur scène. Le côté intimiste de la prestation s'en est trouvé profondément diminué au profit d'un spectacle grand-guignolesque à la SLIPKNOT. A l'écoute de ce Untitled, on pourrait très bien croire également que le bassiste Fieldy a lui aussi quitté le navire. La marque de fabrique du combo - la basse slappée - se faisait moins présente ces derniers temps mais pour le coup, l'aspect massif, sombre et Metal qui avait pu attirer toute une frange du public Metal a quasiment disparu sur Untitled, une large place étant faite aux sonorités électro (même l’incontournable cornemuse se retrouve affublée d’effets sur l’intro de « I Will Protect You »). On ne pourra reprocher aux Américains de se répéter – Jonathan Davis n’est plus un ado boutonneux et les traumatismes liés à son enfance ne sont plus au cœur de Untitled – mais ce changement de style est-il lié à une volonté de ne pas se répéter ou est-ce le signe d'une source d'inspiration qui se tarit ? Là encore, la question reste ouverte. Mais si lors de sa prochaine tournée, KORN consacrait un set list entièrement dédié à ce dernier album, autant ne prévoir que des places assises car ça risque de s'ennuyer ferme dans la fosse... Le chant et les mélodies se font plus posées, et, si ce n’est un problème en soi, ce pop KORN cuvée 2007 n’est pas de ceux qui croustillent et qui fondent délicieusement dans la bouche, mais bien plutôt de ceux aux saveurs fades qui collent aux dents. Untitled devrait plus probablement satisfaire les fans de Neo que les métalleux mais il est peu probable qu’avec le temps ce Untitled se fasse véritablement un nom…