A 55 ans (et oui, déjà !), Udo Dirkschneider n’a rien perdu de sa voix légendaire : à chanter de la sorte, j’ai toujours peur qu’il se fasse péter les hémorroïdes. A l’écoute de Mastercutor, on réalise que la fatigue ressentie sur Mission n° X, leur précédent opus, n’était probablement que passagère. Mastercutor s’ouvre sous la forme d’un show télé, nous présentant notre hôte : le Mastercutor, dont le doux minois agrémente le visuel de l’album. U.D.O., il faut connaître car sinon, il est vrai que la pochette donne rarement envie d’acheter… « Mastercutor » ouvre le bal avec panache et la frénésie s’empare de notre nuque : y a pas à dire, le bon vieux Heavy Metal, c’est toujours aussi bon. Il ne s’agit pas d’en faire trop mais de savoir placer un petit solo là où il faut et d’assurer avec des riffs et une batterie entraînante derrière. Le premier single « The Wrong Side Of Midnight » s’offre quelques sonorités orientales assez dispensables mais sans être désagréables. A côté de morceaux plus Hard Rock dans l’esprit (« Crash Bang Crash »), U.D.O. nous livre aussi des titres bien énervés, « Master Of Disaster » en tête avec une rythmique bulldozer. Du lourd, made in Germany mais aussi des chœurs idéaux pour faire battre à l’unisson le cœur de métalleux la choppe de bière à la main. Mais un album de Heavy classique qui se respecte ne serait rien sans les ballades, au nombre de deux ici, « One Lone Voice » et « Tears Of A Clown », sur lesquelles la voix de Udo surprend toujours, tout comme d’ailleurs celle de Lemmy (MOTÖRHEAD) sur « God Was Never On Your Side » sur leur dernier album en date.
Sur Mastercutor, U.D.O. ne révolutionne rien mais il nous rappelle avec aisance que dans les vieux pots, on fait encore de bonnes soupes.