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THE DILLINGER ESCAPE PLAN (usa) - La Maroquinerie à Paris (10/02/10)


Groupe Présent au concert : DILLINGER ESCAPE PLAN (usa)
Date du Concert : mercredi 10 Février 2010
Lieu du Concert : La Maroquinerie (Paris, France)

Allez hop, un petit tour du côté de la Maroquinerie malgré la neige, le vent glaçant et le froid. Paris est une ville vraiment abominable sous ce temps hivernal, mais pas besoin de se faire violence longtemps pour emprunter le RER…
Motivation ? Oui, il faut une putain de motivation pour sortir ce soir, mais celle-ci est tellement évidente et stimulante qu’il m’aurait été impossible de ne pas l’avoir.
C’est le grand retour en effet de nos bruitistes préférés, les immanquables THE DILLINGER ESCAPE PLAN dans la capitale, alors vous comprendrez qu’il était hors de question que je me la joue cosy et que je reste devant la télé.
Le concert affiche sold-out, ce qui est la moindre des choses. Il est vrai que la réputation des ricains n’est plus à faire, et pour ceux qui les ont plusieurs fois vus live, ils savent exactement à quelle boucherie ils vont s’exposer.
(Presque) forts d’un nouvel album, Option Paralysis, dont je vous ai plus longuement parlé dans la rubrique CD Reviews (lien pour lire la chronique), la bande à Greg nous a quand même fait poirauter plus d’une heure et quart avant de balancer la sauce, mais comment leur en vouloir…
Et soudain, un petit mec à lunettes s’avance vers le micro…On pense à une annonce pour faire monter la pression, mais il n’en est rien.
Il se présente comme étant magicien, et livre son show pendant un petit quart d’heure, pour permettre aux roadies d’effectuer les derniers réglages. Et là, vous vous dites, hilares, « Oh le con, il a du se faire jeter grave ! »
Et ça aurait pu, sauf qu’il était vraiment magicien, et très fort en sus, mais que par-dessus tout, il était très très drôle !
Et rien que pour lui faire un peu de pub parce qu’il le mérite (et parce qu’il ne se contente pas de faire mumuse avec des cartes le saligaud !), jetez un coup d’œil sur son myspace : http://www.myspace.com/tremenss
Bien. A peine remis de nos émotions zygomatiques, pas le temps de respirer.
Billy, puis Jeff, Liam, Greg et Ben montent sur scène. On retient son souffle.
Et c’est parti.
Un extrait du dernier album à paraître, le déjà monstrueux « Good Neighbor », et l’apnée commence. Mais quand « Panasonic Youth » débute, c’est pire que Jacques Mayol. Il faut plonger encore plus profond dans nos ressources pour tenir le choc.
Ce titre est un carnage. Comme d’habitude, les cinq compères (Billy a intégré le groupe juste avant l’album) s’en donnent à cœur joie, et livrent un combat avec la foule comme si leur vie en dépendait.
Greg harangue les premiers rangs, prend les fans par les cheveux, leur hurle dans les oreilles, les yeux exorbités, plonge dans le public, Ben et Jeff jouent avec leurs guitares comme avec des rubans de gymnastique, et la section rythmique est raide comme un piquet.
C’est la guerre, et dans ce conflit, il n’y a que des gagnants.
Et les cartouches tombent à terre comme autant de parcelles de lucidité perdues. « Fix Your Face », encore plus hystérique que sur album annonce à grand renfort de larsen le hit « Milk Lizard », qui bizarrement, sera le moins bon titre ce soir.
Une pause ?
Que dalle.
« Sugar Coated Sour », et c’est reparti comme à la grande époque de Calculating Infinity. SLAYER live ? Des tarlouzes.
« Chinese Whispers », du petit dernier, calme un peu les esprits, mais Dieu que ce titre est gigantesque…
Petit speech de Greg, et le fantôme de Mike Patton plane sur « When Good Dogs Do Bad ». Billy se défoule total sur un tempo jazz qui flirte avec l’indécence rythmique. Nous sommes tous en transe, inutile de le nier. La réalité ne nous entoure plus, nous sommes dans notre monde.
Un monde de bruit et de fureur, de sueur, de violence intérieure qu’il nous faut évacuer.
Mais la douceur peut parfois faire une intrusion, même dans le plus profond des cauchemars sonores. Et avec Ben au clavier, « Mouth Of Ghosts » prend des allures oniriques. Un rêve ? Peut être.
« Black Bubblegum » et tout le monde s’affole. C’est reparti pour un tour, et même plusieurs. Ben se déchaîne, monte sur les enceintes, comme Jeff. Greg est pire qu’un derviche tourneur.
C’est l’orgie, plus rien ne se contrôle.
« Sunshine The Werewolf » pour les nostalgiques de Miss Machine et « Horse Hunter » pour ceux d’Ire Works, comme ça, à la volée, des fois que quelqu’un les attrape au vol. Et c’est ce que nous faisons tous.
Mais le passé n’est jamais très loin, et « Weekend Sex Change » de Calculating, puis « The Mullet Burden » d’Under The Running Board nous fauche en plein vol, comme en manque de kérosène.
Et pourtant il va nous en falloir un peu plus, ne serait ce que pour digérer « Lurch » qu’on se prend en pleine gueule.
Ils vont bien finir par exploser, ils n’ont pas l’habitude de shows si longs pourtant ?
Que dalle.
« Farewell, Mona Lisa », l’ouverture du futur album, et on se demande si on ne va pas manquer d’oxygène. La Maroquinerie est devenue une vraie étuve depuis longtemps, mais on s’en fout.
Et pour le fun, une reprise de Tears For Fears…Comme ça, sans rien demander.

Le groupe se casse.
On attend ?
Bien sur qu’on attend !

Et comme cadeau, « The Running Board », et le tant attendu (surtout par moi, mais quelques autres aussi bien sur) « 43% Burnt ».

Rideau.

D’habitude, sitôt le concert fini, j’ai hâte de rentrer chez moi. Pas la. Je m’arrête dans un commerce acheter deux trois conneries pour traîner un peu. Rien à foutre de cette brioche au sucre, mais la perspective de retrouver mon appartement et ma petite vie ne m’enchante guère.

Moi aussi je suis en guerre maintenant.
Contre la routine
Contre le conformisme
Contre Paris
Contre les autres.

Merci à DILLINGER de m’avoir ouvert les yeux.

Setlist THE DILLINGER ESCAPE PLAN :


Ajouté :  Jeudi 18 Février 2010
Live Reporteur :  Mortne2001
Score :
Lien en relation:  The Dillinger Escape Plan Website
Hits: 24203
  
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