YANN ARMELLINO (FRA) - Yann Armellino (Déc-2004)
Yann Armellino est un guitariste français qui a déjà sorti 4 albums. Il pratique une musique instrumentale souple et accessible au public car pas démonstrative et assez bluesy. Nous l'avons rencontré afin qu'il nous parle de son dernier album "Cross-Rocks" sorti il y a peu.
Line-up : Yann Armellino (guitares)
Dicographie : 1 (Album), 2 (Album), 3 (Album - 2001), Cross-Rocks (Album - 2004)
Photos de son concert à l'Elysée Montmartre le 16-11-04 sur LudoPix.com
Metal-Impact. Comment en es-tu venu à jouer de la guitare ?
Yann Armellino. Tout simplement en découvrant KISS vers 14 / 15 ans. J’ai eu le flash, musical, visuel. C’était ça et pas autre chose. Il me semble que nous sommes assez nombreux à avoir commencé grâce à eux…
MI. Quelle est ta formation musicale ?
Yann. Je n’en ai pas vraiment. Je suis complètement autodidacte, j’ai repiqué de nombreux plans à l’oreille, en regardant des clips et des concerts. Petit détail qui a son importance, j’ai pratiqué la guitare rythmique pendant huit ans avant de me mettre aux chorus ce qui m’a permis d’avoir une bonne assise et ce qui fait, qu’encore aujourd’hui je mélange beaucoup les deux.
MI. Joe Satriani a déclaré qu'il fallait 10 ans de formation intensive par doigt pour prétendre être un bon guitariste ! (En y réfléchissant, on peut en déduire qu'il considère alors qu'il n'a que presque 2 doigts de bons !!!) Que penses-tu de cette déclaration ?
Yann. Je pense que beaucoup de gratteux aimeraient échanger leurs cinq doigts contre deux de Satch [Rires]
Maintenant, il n’a pas tort même si c’est un peu « exagéré ». A la guitare, tu apprends tous les jours, même au bout de nombreuses années de pratique. Heureusement sinon à quoi bon continuer ?
MI. J’ai vu que tu avais changé plusieurs fois d'endorsement pour ta guitare, Pourquoi ?
Yann. Effectivement, trois endorsements différents en quatre albums… Mes deux premiers avec Gibson « Lespaul ». Excellentes guitares, je suis un addict de la Standard mais Gibson ne communique pas sur les artistes endorsés sauf exception avec des modèles signature (Joe Perry, Gary Moore, Ace Frehley) alors, je me suis mis à la recherche d’un vrai partenaire avec plus d’échanges de communication. Vient ensuite « 3 » avec ma Hamer Studio US. Un mix entre une Lespaul et une Paul Reed Smith. J’étais le premier endorsé à la reprise de cette marque par S.M.I (Strings Music Import), malheureusement, celle-ci n’a pas rencontrée son public en France et S.M.I a arrêté l’importation donc fin du partenariat. Dommage car ils avaient prévus de la communication etc…
Juin 2004, signature d’un contrat d’endorsement avec Ibanez pour le modèle SZ, très « Lespaulien » avec deux hambuckers, pas de vibrato, un manche conducteur et assez rond. Très facile à jouer, elles sonnent bref, rien à dire. L’équipe Ibanez compte communiquer sur les endorsés français début 2005, la marque est présente partout dans les magasins et a en plus un réseau d’écoles de musique.
MI. Quel matériel utilises-tu ?
Yann. Niveau guitares, c’est dit. Pour l’amplification, j’ai signé cette année avec Rocktron, j’ai donc un ampli de puissance Velocity 100, le rack deux unités Prophesy et deux baffles Velocity S112. Pour les cordes, je suis resté fidèle à Gibson, tirant 09 / 46 modèle Brite Wires. Mes médiators sont des Dunlop Nylon 1mm. Voilà, tu sais tout !
MI. Parle nous de ton album "Cross-Rocks", de sa genèse, son concept, etc...
Yann. Le processus de composition de « Cross-Rocks » a été différent de mes précédents albums. Je m’explique : En général, je pars souvent d’une idée de riff, une mélodie qui me trotte dans la tête mais pour « Cross-Rocks », j’ai eu un petit passage à vide et j’ai donc décidé, avec mon réalisateur Patrice Lemoine, de prendre le problème à l’envers. J’ai commencé par enregistrer des batteries et quelques « loop » pour ensuite composer dessus, ça a bien fonctionné et l’inspiration est revenue. Après cela, nous avons décidé, mon éditeur et moi-même, d’inclure quelques covers « Bluesy ». J’y reviendrai plus tard.
MI. Pourquoi ne pas l'avoir appelé logiquement "4" ?
Yann. Alain Ricard, label manager de Brennus-Music a eu l’idée de ce titre et j’ai tout de suite trouvé ça très bien. Il définit assez bien la couleur de l’album (Cross-Rocks = le carrefour des Rocks) avec des ambiances et des climats différents tout en ayant un fil conducteur… enfin j’espère ! C’est à vous de juger !
MI. J’ai vu que tu avais réussi à avoir quelques invités prestigieux dans les parties vocales. 09. Peux-tu nous en dire plus ?
Yann. Oui, tu peux écouter Tony Lindsay de C.Santana depuis l’album « Supernatural » sur « Crossroads », Larry Braggs et les cuivres de Tower of Power pour les fondus de VRAI Rhythm’n Blues 70’ sur « Stop Breakin’Down » et Connye Florance qui travaille avec Sir Elton John sur « From Until Late », titre qu’on peut également écouter sur l’album Blues de Richie Kotzen « Bi Polar Blues ». C’est grâce à mon éditeur ainsi qu’à ses équipes américaines que sont nées ces collaborations. Nous avons travaillé par envoi de fichier Pro-Tools en début d’année pour arriver rapidement à la satisfaction de tous les intervenants. C’est super d’avoir ce genre d’invités sur « Cross-Rocks ». Avoir des titres chantés, j’y pensais depuis un bout de temps mais en plus de cette façon là… un vrai cadeau !
MI. Pourquoi avoir mis 6/7 reprises sur cet album ?
Yann. Pour les titres chantés donc les reprises de Robert Johnson, voir plus haut. Il y en a également deux autres (Walkin’Blues et If I had possession over judgement day) en instru. Que j’avais enregistré avant. Pourquoi ? J’aime le Blues, surtout la nouvelle vague avec Kenny Wayne Shepherd, Jo Bonamasa, Jonny Lang etc… On trouve un phrasé « Bluesy » dans mon jeu et j’avais envie de rendre hommage à cette musique. C’est un peu avec elle que tout a commencé. Pour les autres, il y a « Shandi » du Hottest band in the world dont je suis un inconditionnel, c’est ma façon de leur dire Merci et enfin « Feels so good » de Chuck Mangione. Ma version est très différente de l’original qui est très Jazz. C’est un remix sur une idée de Steve Thompson de Backstage Music Production au Canada qui compte sortir mon album en début d’année.
MI. Comment t'es venu l'idée de ce clip qui est assez bien foutu ?
Yann. J’ai demandé à mon frangin Michaël de faire une animation (C’est son métier) pour présenter « Cross-Rocks », il en avait déjà fait une pour « 3 », vous pouvez la visionner sur mon site (ndlr : lien ci-dessous) rubrique « bande annonce ». Il est revenu un mois après avec… un clip. Très décalé par rapport à la musique mais il peut surprendre dans le bon sens. Mon fratello venait de finir la réalisation de la série « CO2 » actuellement diffusée sur MCM et a eu l’idée de ce clip. Nous comptons envoyer des bétas à toutes les chaînes musicales… on verra bien.
MI. Quels sont tes inspirations et styles de prédilection ?
Yann. Mes influences et inspirations sont diverses. Je suis un gros consommateur de CD, j’écoute du Rock, Pop, Métal, Blues, Electro, Classique…
Maintenant si on parle de guitare, je peux te citer dans le désordre : Van Halen, Joe Satriani, Richie Sambora, Vivian Campbell, Slash, Ace Frehley (Evidemment), Luke Morley, Adrian Vandenberg, Richie Kotzen et beaucoup d’autres. En général des gens qui « chantent » avec leur guitare. Je ne suis pas trop genre « Shreed Man ». En ce moment, j’écoute « Get a life » de Stage Dolls, l’album de O2L (projet parallèle à Al Pitrelli avec la pianiste Jane Mangini dans le genre Electro-Jazzy-Rock), « Sweet & deceitful » de Negative, « Get up » de Mr Kotzen ainsi que le bien Rock « show & tell » de Silvertide. J’en oubli sûrement...
MI. Ton parcours est assez atypique car tu as du souvent sortir les rames pour sortir un album. Comment as tu vécu ces moments et comment te sens-tu aujourd'hui ?
Yann. Je n’ai pas trop « ramé » pour sortir mes trois précédents disques. Le 1er et le second sont sortis chez FMR (label de feu Hard Force et Best) en distribution Edel / Sony Music. Quand FMR a fermé en même temps que les mensuels, l’équipe Edel France m’a proposé de continuer en direct et « 3 » est donc sorti dans quasiment les mêmes conditions. Après effectivement, je n’ai pas quitté Edel / Sony mais la branche française de ce label a fermé donc je me suis retrouvé sans contrat. Après plusieurs mois de démarche avec mon éditeur (encore lui…), nous avons aboutis à un deal de licence avec Brennus-Music, une rencontre avec un passionné : Alain Ricard. J’ai eu des moments assez difficiles, de doute… mais aujourd’hui, tout va bien. Cross-Rocks est dans les bacs et c’est reparti pour la promo ! C’est cool !
MI. Au final, tu préfères la proximité d'un indépendant ou la force de frappe des majors car tu as connus les deux ?
Yann. Vive la proximité ! Avoir un seul interlocuteur et pas dix… Bien que j’avais de bons rapports avec Edel / Sony. Mais je pense qu’avec Brennus-Music et Socadisc pour la distribution nous pouvons toucher plus de gens via un vrai travail de « sous marin » avec des chroniques et interviews dans de nombreux webzines dont tu fais parti, les fanzines, les radios spés, la presse Métal, Rock et Guitare. Il faut être présent PARTOUT, qu’on parle de toi avec de bonnes ou mauvaises critiques, à ce propos, mes amitiés à Gandalf, ton « live reporteur ». Avec les majors, les médias « importants » sont travaillés mais le reste (toi et tes collègues tout aussi importants à mes yeux) ne l’est pas trop. Pour une musique créée et consommée par des passionnés, c’est dommage.
MI. Tu as eu des expériences de groupes, dans quel style était-ce orienté ?
Yann. Les groupes auxquels je participais avant de me lancer en solo étaient du genre Hard Rock plutôt Glam de la grande époque avec plumes dans le cul y tou y tou. On répétait au studio « Liberty Rock » avec les groupes Charms, Teasin’Babes, Tipsy Wit etc… On se prenait un peu pour Poison, Cinderella, Motley & co… Il faut bien que jeunesse se passe !
MI. Tu te sens plus proche du Rock, du Metal, du Blues ou de la "techno" ?
Yann. J’ai des goûts très éclectiques mais me sens quand même plus proche du Hard Rock au sens large. J’aime favoriser le mélange des genres.
MI. Si tu devais donner un nom de guitariste français ou non, pour l'aider ou le faire découvrir, qui serait-ce ?
Yann. La plupart des guitaristes que j’écoute, je pense que tu les connais déjà. Je peux parler de Dominic Miller qui travaille avec Sting. Peu de gens savent qu’il a sorti deux albums instrumentaux, magnifiques, simples et entièrement acoustiques. Pour les français, il y a Gildas Arzel, grand chanteur et guitariste avec un touché incroyable. Plus récemment, j’ai échangé quelques mails avec Youri De Groote (Belge), très sympa mais je ne connais pas encore sa musique. Aussi un petit clin d’œil à mon ami Stéphane Bergeon qui travaille dans le disque mais qui est également un très bon guitariste plein de feeling. Le 2ème chorus du titre « Rhythm’n Booze » sur mon 3ème album c’est lui et ça joue !
MI. Quelle est pour toi la meilleure chose, composer, enregistrer ou faire des concerts ?
Yann. Sans hésiter une seconde, faire des concerts. C’est la concrétisation de ton travail. Il n’y a pas plus belle récompense que de jouer devant un public qui réagit. Vivement les prochains !
MI. Quels souvenirs gardes-tu de ta tournée avec Rondat Et Freak Kitchen ? Pourquoi avoir joué sur bandes ?
Yann. Que des bons souvenirs. Cette tournée s’est vraiment super bien passée. Je connaissais déjà Patrick mais pas ses musiciens ni les « Freaky Boys ». Humainement et musicalement c’était tip top ! Goodie goodie comme disait Mattias ! J’ai joué seul car c’était compliqué de prévoir une équipe pour seulement jouer 30 / 40 minutes (j’ouvrais le show, en fait). C’était le deal, Kiko qui devait au départ assurer quelques dates était prévu dans les mêmes conditions. D’autre part, il n’y avait plus de place dans le tour bus… Mais bon, jouer seul où en groupe, ce qui compte c’est de jouer ! On te propose une tournée avec deux artistes que tu apprécies vraiment ; ni une ni deux, tu dis OUI !
MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses, s’il te plaît) ?
Yann. Il n’y a pas de question à laquelle j’en ai marre de répondre… Peut-être dans dix ans. En général, c’est assez varié. Maintenant, une question que j’aimerai qu’on me pose : Avec ou sans glace ?
> Jamais de glace dans le whisky et de préférence un single malt from scotland. J’ai un petit faible pour le « Glen Goyne » dont j’ai visité la distillerie et ou j’ai goûté du 17 ans d’âge… un vrai régal. Sinon, j’ai découverts l’année dernière deux singles malt de Bretagne ! L’Armorik qui peut rappeler les « Speyside » et le Eddu qui est à base de blé noir, assez unique. Allez, on ferme la parenthèse écossaise.
MI. Arrives-tu à vivre de ta musique avec les sessions, etc. ou travailles-tu à coté ?
Yann. J’arrive à « survivre » de ma musique tout en donnant des cours et en effectuant des sessions. Les deux dernières années ont été très dures pour la profession avec dès fois des salaires divisés par trois. Je pense que nous avons touché le fond et que nous ne pouvons que remonter. J’ai également d’autres projets pour le début d’année… J’espère beaucoup de ce nouvel album qui devrait sortir un peu partout via les licences de Brennus à l’étranger + des licences aux Etats-Unis, Canada et Japon… Affaire à suivre.
MI. Si tu as un message à faire passer, je te laisse tribune libre...
Yann. Un petit message simple et clair qui vient d’Olivier Garnier de Replica rec. « Internautes, respectez notre musique… ne la copiez pas » (ndlr : vaste débat !)
MI. Je te laisse conclure en te remerciant vivement d'avoir répondu à cette interview...
Yann. Merci à toi pour cette interview et tes nombreuses questions. De plus en plus de webzines émergent d’Internet, orchestrés par de vrais passionnés, c’est cool !
Dernière chose, pour les bretons, je serai en show-case au Jack Daniels Pub de Vitré le 9 janvier prochain.
Ajouté : Samedi 04 Décembre 2004 Intervieweur : Blasphy De Blasphèmar Lien en relation: Yann Armellino Website Hits: 24136
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