MANNGARD: une des nouvelles sensations du Metal en Norvège de ce début d’année. Les voici donc pour la présentation de leur premier album Circling Buzzards. Proposant une œuvre construite autour des travaux d’écriture de l’écrivain Américain William Faulkner (Au Cœur des Ténèbres, adapté au cinéma par F.F. Coppola avec le film Apocalypse Now). Autant le dire, à l’image des travaux de l’écrivain, l’ambiance générale qui règne dans cet album est la densité, la pesanteur et une sorte de marasme au travers de l’écoute de leurs arrangements recherchés et parfois complexes. Agressif, les Nordiques proposent un Metal originel, alambiqué, soit une oeuvre pas facile d’accès et longue à assimiler, vraiment déroutante. En effet, les morceaux sont si riches que l’on éprouve certaines difficultés à les identifier.
MANNGARD abusent des rythmiques syncopées et ternaires, ainsi changements mélodiques, breaks n’ont pas de secrets pour eux, ceux-ci affichent sans complexe une grande variété d’influences et de goût - Thrash, Black, Death, Rock Alternatif, Punk, le tout confectionné dans un cocktail corrosif aboutissant à cette première livraison chez Candlelight Records, Circling Buzzards. Les lignes vocales font quant à elle preuve d’originalité avec moult changements de tonalités. Probablement conquis et séduit par le talent des Norvégiens (Candlelight n’est pas le genre de label à proposer des groupes sans intérêt ou médiocre), certains titres pourront à juste titre être considérer comme les morceaux phares de l’album, comme « Wreathed in Rot », l’excellente « Gravgang » avec l’apparition derrière le mick de Grutle Kjellsson (ENSLAVED) ou bien l’inattendue « It Was Demons ». Nous sommes face à un album fort honnête mais qui malheureusement ne sonne pas encore assez personnel… L’aisance technique mise à part, un manque cruel de personnalité se ressent sur l’œuvre en général.
Le surplus d’influences fait que l’on se noie dans ce tourbillon de Metal extrême, il en résulte ainsi une conception trop décousue pour être vraiment prenante comme ces refrains qui manquent parfois d’accroche. En gros, le défaut principal de l’album est qu’on ne ressent pas de véritable idée directrice. De plus, la production trop criarde devient sur le long terme vraiment lassante. Le but n’est pas toute à fait atteint mais rappelons encore ici que ce n’est que leur premier opus, donc, laissons-leur le bénéfice du doute…