SHE SAID DESTROY (no) - Time Like Vines (2006)
Label : Candlelight Records / Season of Mist
Sortie du Scud : 20 mars 2006
Pays : Norvège
Genre : Metal Brutal Technique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 61 Mins
SHE SAID DESTROY, voilà un nom qui aurait été parfait pour un groupe à consonance Hardcore. Pourtant, c’est dans un tout autre genre qu’officie ces Norvégiens. Genre qui d’ailleurs est plutôt difficile à définir. Si on y prêtait une oreille inattentive, seulement le temps de quelques secondes, on se dirait que c’est une nouvelle formation de Death Brutal et Technique comme il en existe déjà une pléthore. Mais ce serait mal connaître le groupe que d’affirmer une chose pareille.
Certes, l’opus démarre sur des notes quelque peu connues. « Armageddon, Anyone ? » Une intro où les guitares grasses et abondantes dissonent sans vergogne pendant que la batterie se noie dans un flou de breaks rapides. Puis c’est le départ. La machine se met en marche avec une précision extrême. Un riff à la rythmique alambiquée et puissante est lancé, à la croisée d’un MESHUGGAH et IMMOLATION, mais avec l’esprit d’un bon gros Death moderne. On ressent immédiatement l’énorme maîtrise technique du combo. Bienvenue au pays de la polyrythmie ! Le chant qui reste assez classique, oscille entre guttural et hurlé. Bref, on a donc pour l’instant à faire à une formation sympathique et efficace mais sans grande originalité. Cependant à partir du second morceau, « Time Like Vines » on se rend réellement compte des capacités de SHE SAID DESTROY. Au début, j’ai cru entendre THE DILLINGER ESCAPE PLAN. Une riff purement Mathcore, complexe et strident à la fois, vient ensuite un riff de Jazz entamé en clair qui, une fois enchaîné en distorsion serait capable de vous trancher une gorge. On pense évidemment à COPROFAGO, mais dans un registre beaucoup plus accessible. Notamment grâce à l’intervention de riff plus mélodiques. Enfin mélodique, tout est relatif hein, on parle ici plutôt de mélodies typés Black Metal. Ce qui au final, confère à l’opus une ambiance sombre et dérangeante. Une atmosphère qui parvient parfois même à nous faire oublier une technique omniprésente. Le groupe parvient aussi à sortir de ses influences très Metal (oui, le Jazz est une influence très utilisée dans le Metal…), se lançant un court instant dans une ballade Noise glaçante de noirceur sur « Beyond The Borders Of Our Minds », dont la recherche mélodique n’a rien à envier à ISIS ou encore NEUROSIS. Impossible non plus de résister à l’implacable précision de « Shapeshifter » alternant lourdeur et vitesse vertigineuse de manière incroyable. Du grand art. SHE SAID DESTROY déploie sa dernière carte sur le tout dernier titre, « Morituri Te Salutant », qui laisse place à la virtuosité des deux guitaristes en acoustique, avec une mélodie traditionnelle rappelant celles jouées au clavecin. Chapeau bas.
Le seul reproche que l’on pourrait faire à SHE SAID DESTROY serait qu’ils se laissent parfois aller dans un étalage technique qui n’a vraiment pas lieu d’être. Les musiciens ne manquent pas d’idées pour avoir besoin de compenser comme ça (car c’est souvent le cas des groupes qui utilisent la technique à outrance). Mais bon, pour un premier album c’est plutôt encourageant. On leur pardonne donc. Ainsi, sans révolutionner le genre, ces Norvégiens parviennent a doser leur galette en y intégrant de nombreuses subtilités efficaces et vivifiantes, ce qui leur permet de se placer un cran au dessus de ce qui se fait actuellement. A découvrir.
Ajouté : Mardi 25 Juillet 2006 Chroniqueur : Pley Score : Lien en relation: She Said Destroy Website Hits: 19863
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