DAPNOM est un one-man-band français particulièrement actif ces dernières années. Après de nombreuses demos, voici Actes Préalables qui est un regroupement sur CD de quelques cassettes que Meldkhwis (tous les instruments) avait enregistré précédemment.
Le style musical proposé par cet homme est assez difficile à cerner, de nombreuses expressions ont été utilisées (ritual black-ambiant et bien d’autres…) et je pense que le terme de Dark Ambiant Minimaliste convient le mieux. Musicalement DAPNOM pourrait se rapprocher d’un groupe comme ABRUPTUM mais en plus épuré et minimaliste. Ceux qui connaissent ce groupe culte suédois doivent se demander comment cela est possible…
Minimaliste et épuration sont les deux mots qui conviennent le mieux à cet opus. L’ensemble est ténébreux, caverneux, aucune évolution n’est à signaler tout au long des 78 minutes. Il faut avoir l’oreille fine et l’ouïe extrêmement développée pour déceler quelques sons ou bruitages venus d’ailleurs.
Actes Préalables compte 4 titres… enfin le premier morceau a pour numéro 0 et aurait mieux fait de ne pas figurer sur l’opus tant ses 9 minutes peuvent paraître longues… très longues et inutiles. Et c’est le cas pour les 3 autres « morceaux » (si je peux m’exprimer ainsi !). L’ensemble est très lent, les sons proviennent des profondeurs abyssales. A tout moment on se demande si quelque chose va se passer, si l’ambiance va monter crescendo… et bien non, c’est le néant total : il ne se passe rien ! Pas un riff de guitare, pas une note de synthé, juste quelques soupçons de sons, de bruits, de crissements venus d’ailleurs que l’on entend si on écoute attentivement. Meldkhwis « joue » uniquement avec des sonorités graves qui imposent la disparition de toute consonance mélodique.
Pourtant je suis amateur de ce style de musique qui arrive à créer des ambiances malsaines, oppressantes, avec des bruits d’outre tombe venus directement de l’au-delà (genre ABRUPTUM et certains titres ambiants de HATE FOREST…) mais là sur ce skeud c’est le néant total, l’épuration est à son maximum ce qui donne quelque chose de très dispensable ! Ces quatre titres indigestes font défiler le temps qui prend un goût d’ennui pour l’éternité accélérant d’avantage le découragement pour éviter d’écouter le disque jusqu’au bout : en un mot l’album est léthargique.