MISTAKEN ELEMENT est membre de la prestigieuse Klonosphère, collectif Français regroupant les très bons KLONE et HACRIDE. On s’attend donc forcément à une nouvelle bombe de Power Death moderne, dignes rejetons des dieux MESHUGGAH. Il est vrai que c’est une scène qui prend de l’ampleur ces temps-ci, attirant un certain public… GOJIRA en est l’exemple le plus frappant, en déplaise à certains.
A première vue, on a déjà LE son typé de cette fameuse scène. C'est-à-dire un riff très syncopé avec une batterie pachydermique ultra précise, et un chant crié assez standard (avouons que le chant n’est pas l’atout principal du Power Modern Death). C’est technique, très technique… Mais on n’arrive pas encore à distinguer une réelle identité chez MISTAKEN ELEMENT. Le chant se rapproche fortement de celui de GOJIRA, les enchaînements de riffs se font sans grande originalité, même si l’ensemble reste très correct. On assiste a un défilé de passages rythmiques assez impressionnant, on salut donc au passage l’effort de recherche de ce coté là. Mais restons lucides, ce n’est pas ça qui rend une musique bonne. Les 4 premiers titres de l’album s’enchaînent et on commence légèrement a s’ennuyer au milieu de toute cette technique et de ces rythmiques ultra carrées. La calme « Spasmodic » tombe à pic (cette cinquième piste porte vraiment bien son nom). On repose un peu nos oreilles pendant cet interlude planant. C’est assez réussi. Mais c’est déjà l’heure de se réveiller et de reprendre la course. On tombe a nouveau dans le déluge de rythmiques… Ca me rappelle le sentiment de devoir reboire une bière juste après s’être pris une cuite. Peu agréable, vous l’aurez deviné. Et ce sentiment perdurera jusqu’au bout de l’album. C’est bien beau de surfer sur la vague mais encore faut-il savoir se sortir du lot et apporter quelque chose de plus que les autres groupes. Malgré quelques efforts vers la fin, on s’ennuie ferme en écoutant ce disque dont la linéarité est aussi implacable que les rythmiques. Dommage, car avec un potentiel pareil, on aurait pu enfin dire que le Metal Français était bel et bien vivant, grâce à cette nouvelle scène qui innove sans cesse. Mais non. Tant pis. Passons.