THE TOMMYS (uk) - West Rock à Cognac (26/05/07)
Autres Groupes Présents au concert : 54 NUDE HONEYS (Japon), STANDARD (Espagne), THE TOMMYS (UK)
Date du Concert : Samedi 26 Mai 2007
Lieu du Concert : West Rock (Cognac, France)
Le punk-rock avait joué la carte de la diversité en cette morne soirée charentaise, placée sous le signe du vent, de la pluie et de la désormais trop fréquente désaffection du public. A peine moins de 200 personnes pour une affiche aussi sympathique, c’est désormais symptomatique du malaise des concerts en province.
Ne boudons pas notre plaisir, car si le public n’était pas nombreux, il était impliqué dans le déroulement de la soirée.
M’étant rendu à ce show l’esprit vierge de toute attente, puisque je ne connaissais vraiment aucun des trois groupes, mis à part 54 NUDE HONEYS que j’avais eu l’occasion de voir dans l’excellente émission d’ARTE, « Tracks », j’ai eu quand même de bonnes surprises.
Le concert débute avec quelques minutes de retard (30 quand même !) et entrent en scène THE TOMMYS, jeune groupe anglais 100% féminin, auteur d’une démo 3 titres gorgée de punk rock à l’ancienne. La moyenne d’age est faible (17 ans), mais le groupe donne l’impression d’avoir écumé tous les pubs de la perfide Albion, tant son énergie est dévastatrice. Récemment dotées d’une charmante chanteuse (voir photos !) qui ne ménage ni ses cordes vocales ni sa gestuelle, les filles assurent à mort, arrivant finalement à faire oublier le son exécrable craché par les enceintes. Sans complexes, elle balancent crânement leurs morceaux inspirés tantôt par L7, les SLITS, ou même un early MOTORHEAD pourquoi pas, haranguant le public, qui a vite fait d’oublier leurs jolis minois pour se déchaîner sur des morceaux simples, mais accrocheurs. Le punk rock pris à sa source, joué par des musiciennes compétentes (si ce n’est un problème de tempo pour la batteuse par moments), est toujours gage de fête, et THE TOMMYS en sont ses dignes ambassadeurs. A revoir dans de meilleures conditions sonores.
La véritable surprise de la soirée, c’est sans conteste les hallucinants STANDARD. Lorsqu’ils déboulent sur scène dans leur uniforme de combat (chemise blanche et brassard noir et rouge flanqué d’un étrange logo), on se dit qu’il vaut mieux que la zique assure derrière. Et la, la claque. Je ne m’étais pas enthousiasmé pour un groupe en live depuis bien longtemps, mais les STANDARD m’ont troué, du début à la fin. Sorte d’hybride entre beats disco et riffs Metal, leur mixture peut paraître imbuvable à la lecture, mais prend toute sa dimension en concert. Au bout de quelques minutes, on se prend à danser (et quand on prend des photos, c’est pas pratique !), le sourire aux lèvres, tant la musique vous prend aux tripes. Les deux percussionnistes ne sont pas là pour faire joli, ils font le show, tant visuellement qu’auditivement, les deux guitaristes distillent des riffs béton qui font trembler les murs, et le bassiste chanteur, véritable réplique cartoon de Johnny KNOXVILLE, est perpétuellement hilare, mais n’oublie pas de nous hypnotiser par son chant roublard, et son jeu de basse dance-floor. Les morceaux défilent sans faiblir, et le concert s’achève sur une reprise du « I’m Waiting For The Man » du VELVET, méconnaissable, invoquée tel un mantra, qui finit de nous arracher nos dernières gouttes de sueur. Un tel choc ne m’était pas arrivé depuis un fameux soir de février, à Poitiers, il y a 15 ans, lors de la venue des génies canadiens de NOMEANSNO. Merci messieurs, et à très bientôt (peut être à Rochefort, hein Christophe ??).
La grosse déception fut par contre 54 NUDE HONEYS. Certes le Japon s’éveille au rock depuis quelques années, et a déjà comblé une partie de son retard envers les Anglais ou les Américains, mais ça n’est pas avec cette parodie de groupe qu’ils vont briller à l’exportation.
Malgré des affiches et un look racoleurs, les HONEYS n’en sont point, évoquant plutôt une espèce de sucre de canne bon marché, dissimulé par des tenues flashy et une attitude provocatrice (enfin qui voudrait bien l’être). Leur musique est bancale, banale, sans énergie, sorte de vieux rockabilly remis au goût du jour version saké light, avec en figure de proue, une chanteuse qui se voudrait sexy, mais qui est aussi torride qu’un mauvais sosie nippon de Mireille MATTHIEU. Le plastique c’est fantastique beuglaient les ELMER FOOD BEAT, encore faut il qu’il emballe un produit alléchant. Jamais ça ne décolle, comme un soufflé qui retombe à plat, et le public n’est pas dupe, puisqu’il déserte la salle au bout de quelques morceaux. Le son est de plus très correct, ce qui permet de se faire une idée précise du package proposé.
J’ai plus eu l’impression d’assister à un mauvais épisode de RANMA ½, qu’à un concert de professionnelles, tant les hésitations, les gémissements et les approximations étaient légions. Je me suis même demandé quand la batteuse moustachue (qui était en fait un batteur !) allait se transformer en panda. Désolé mesdames, je remise ma galanterie au placard, mais la vraie tête d’affiche était ailleurs.
Pour résumer et adopter un ton Cannois de rigueur en ce dimanche 27 mai 2007, j’attribuerais la Palme D’or à STANDARD pour sa bonne humeur et sa musique novatrice, le Grand Prix du Jury à THE TOMMYS pour son énergie et son charme, et la Palme de l’ennui à 54 NUDE HONEYZ.
Ajouté : Mercredi 30 Mai 2007 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Hits: 29919
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