Par le passé, j’ai appris à me méfier des genres de Metal aux intitulés abracadabrantesques. Porteurs d’une révolution musicale, ils ne remplissent généralement pas les espérances qu’on aurait pu miser sur eux.
Ce Demo(n)cracy ne déroge pas à la règle, les italiens de KIJU assènent un Death/Thrash avec quelques influences Hardcore. Pour ce qui est du « groovy », j’ai du passé à côté…
A l’écoute du premier titre, on devine l’influence de SEPULTURA : des rythmiques énergiques et des soli de guitare trop fortement inspirés des brésiliens. Dans l’ensemble, cette auto-production est un peu brouillonne, les guitares s’étalent et perdent de leur puissance. Le chant est peu en retrait à mon goût. KIJU utilise également des éléments typiques de groupes tels que KILLSWITCH ENGAGE ou encore CHIMAIRA : des alternances entre passages brutaux et breaks lourds (un peu lassants parfois d’ailleurs). Le groupe fait une bonne impression avec ses refrains en voix claires.
La mise en relief des rythmes déchaînés par des ralentissements n’est pas le point fort du groupe. Le chant de KIJU est très prometteur, notamment sur les titres « Inside » et « Disappear ». Plusieurs voix s’entrelacent pendant le refrain, créant une nouvelle dimension, un double rythme qui fait tendre l’oreille et retient notre attention.
Pour résumer, KIJU a sa personnalité, mais qui doit encore s’affirmer pour nous faire profiter pleinement de leurs idées (qui sont essentiellement politiques pour les paroles) et se faire sa place sur la scène Metal. La production n’est pas à la hauteur du groupe. On regrette le manque de dynamisme du son, les voix un peu justes sur certains passages ainsi que la confusion des guitares. J’attends d’écouter leur prochaine création, qui sera peut-être une bonne surprise car les italiens ont du potentiel. Ils pourraient donc sortir du lot s’ils savent l’exploiter à bon escient.