Je ne vous cache pas qu’au moment où on m’a présenté TURULVER, un groupe de Black Metal underground Hongrois, j’ai esquissé un petit sourire, m’attendant a une prod’ bien typée « garage » comme sur un bon vieux BURZUM ou MAYHEM, avec peu d’originalité… Eh bien je me trompais allègrement !
La première chanson, nommée « 892 » (le pourquoi du comment de ce nom restera un mystère, idem pour les autres titres, ils sont tous en Hongrois) est une intro instrumentale qui nous plonge de manière très efficace dans un univers assez glauque, à l’ambiance tendue. Cela me rappelle un peu l’univers d’un Diablo ou Fallout pour les connaisseurs. On rentre dans le vif du sujet tout de suite après avec « Ima », qui attaque fort. Ces gars-là font du Black Metal, et le font bien, les cris sont crades au possible, les guitares fidèles aux riffs, mélodiques, oppressants et enivrants. On aura par ailleurs droit à quelques bonnes surprises qui feront sortir ce groupe du lot, notamment l’utilisation judicieuse de la basse, ce qui est très rare pour un groupe de Black… Sur l’intro mélodique de « A Hös éneke », puis sur le reste de la chanson ou elle ne se contente pas de suivre bêtement les riffs guitare, elle va bien plus loin. Mais là où on sera franchement surpris par cette basse blasphématoire, ce sera sur « Vezérek Zevére » qui me ferait presque penser à la basse de chez MUSE… Outrage, scandale me direz-vous, et bien non ! Cela confère vraiment une nouvelle couleur à leur musique, et ça sonne tellement bien ! On sent un effort réel du groupe de ce coté-là, leur longue et difficile recherche d’un bassiste n’aura vraiment pas été vaine.
Ce min-album prend fin avec un autre instrumental, « 907 », qui apparemment est la suite du premier titre, et donc qui nous replonge inexorablement dans ce sombre univers dans lequel nous étions si finement entré. En tout cas c’est très appréciable, et ça ne fait pas du tout tache au niveau de la cohésion de cet opus, ces instrumentales clôturent judicieusement la barbarie majestueuse de Turulvér. Une bonne surprise au final, un bon disque de Black qui, sans révolutionner le genre, parvient à se démarquer des formations classiques. A découvrir.