Il y a un mystère avec CHINCHILLA : malgré 6 albums et plus de 10 ans de carrière, le groupe reste presque inconnu en dehors de son Allemagne natale, et pourtant à chaque fois que j’en parle, on me répond quelque chose du genre : “Ah, oui, c’est pas mal !”. Alors quoi ?
Le problème du groupe est certainement de ne pas avoir une personnalité suffisante pour se démarquer de la masse des formations évoluant dans un style équivalent. Car, bien qu’il excelle dans ce Heavy Metal nerveux en évitant soigneusement de ressembler à ses aînés, il n’en demeure pas moins dénué d’atouts majeurs permettant au public de retenir ce nom.
Et ce nouvel album confirme la tendance. La qualité est bien là : des riffs très efficaces, de jolis solos, une rythmique qui n’abuse pas de la double pédale mais qui délivre une énergie certaine, et un chant rocailleux très éloigné des cris aiguës que l’on rencontre souvent dans le Power Metal allemand (ce qui le démarque notamment de PRIMAL FEAR avec lequel, pourtant, on peut noter certaines ressemblances). Take No Prisoners renferme quelques bons morceaux qui auront le mérite de faire immédiatement headbanger : “Money Talks”, “The Call”. Dans le registre mid-tempo, “Stillborn Soul” dévaste tout sur son passage.
Ajoutons que l’artwork général (ambiance bandits des années 30) est extrêmement soigné.
Pourtant, en dépit du plaisir indéniable que l’on a à cette écoute, il reste évident qu’il sera bien vite remplacé dans nos têtes et dans nos cœurs.