STONEBIRDS (FRA) - Into The Fog... And The Filthy Air (2015)
Label : Pink Tank Records
Sortie du Scud : 14 juillet 2015
Pays : France
Genre : Doom Sludge Metal
Type : Album
Playtime : 5 Titres - 34 Mins
Un 5 titres enregistré dans un studio 100% analogique construit dans un ancien internat catholique de la campagne bretonne.
J'aime le storytelling ! Présenter le studio analogique dans un pensionnat comme un élément différenciant, c'est osé. Quoique a priori, que le studio soit construit dans un internat, une boucherie chevaline ou la cave d'une barre HLM n'apporte pas grand chose à l'opus. A moins que çà ait joué sur l'état d'esprit des musiciens, peut-être ont-ils entendu les chuchotis des fantômes des jeunes filles en fleur qui ont arpenté les couloirs poussiéreux de la noble institution dans un lointain passé.
Ou bien est-ce la quiétude du lieu qui a aidé le power trio breton à tisser sa musique sur cinq longs morceaux entêtant, entre Doom et Sludge. Il y a dans le son de STONEBIRDS un petit quelque chose de la désespérance de HANGMAN'S CHAIR. A la fois dans le chant lointain, ce côté "je crie dans ma cave" et dans la construction musicale, cette fausse simplicité des mélodies. Il y a aussi un petit côté MARS RED SKY dans l'alternance de musique épurée et de phases plus Psychédéliques.
Si pour l'influence de l'internat, on devra se contenter de suppositions, le choix de l'analogique et d'une production raw se font bien sentir. Sur ces points, le disque tient ses promesses. C'est bien un son granuleux et crissant, avec une voix lointaine, comme chantée du fonds de la pièce. Il y a aussi une batterie bien dynamique, un kit simple et sans fioriture mis à profit par une technique sobre et efficace. La guitare est brute de fonderie, peu de distorsion, peu de fuzz. Les six cordes grattées avec régularité, qui ne s'emballent presque pas, ressassant des motifs répétitifs sans fatigue ni lassitude. La basse en soutien tisse parfois sa propre partition, doublant la guitare mais en léger décalé. Là-dessus, le chant désespéré entonne ses mélopées. Mais la musique reste bien souvent instrumentale, jouant sur la réitération des motifs et la surprise créée par une échappée de guitare ou une reprise du chant alors qu'on ne l'attendait pas.
Au chapitre des regrets, il y a un défaut dans la construction de la tracklist. Cinq morceaux et 34 minutes, pour un album, c'est un peu juste. Même si ces morceaux sont plutôt longs, voir parfois un peu trop longs. On aurait peut-être préféré un peu plus de morceaux plus courts. Car arrive un moment où les mélodies tournent en rond. Cette longueur excessive ne joue pas en faveur de la lisibilité de la rondelle. Ce n'est pas pour tirer la production vers le bas, car la qualité d'ensemble est excellente, mais toutes les pistes se valent et se ressemblent un peu. Aucun morceau ne sort du lot, les transitions entre les chansons étant comme gommées par ces longues intro et ces longues outro.
Ce petit défaut mis à part, Into The Fog... And The Filthy Air est un premier disque intéressant qui s'intègre bien dans le mouvement Stoner / Sludge / Doom hexagonal.
Ajouté : Mercredi 01 Juillet 2015 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Stonebirds Website Hits: 6830
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