Un an après la sortie de son excellent thriller gothique, L'enfant Des Cimetières, récompensé par le Prix Masterton 2010, Sire Cédric revient avec son nouveau-né tant attendu par ses lecteurs ! Avant même d'avoir ce cinquième opus entre les mains, je suis tombée sur la bande-annonce promotionnelle de Fièvre et de Sang (disponible sur le site de l'auteur) : assise dans un jardin public une jeune femme lit le thriller et pousse des hurlements à vous glacer le sang, sous l'œil étonné de ses voisins... Cette caméra cachée donne le ton. Ce sera sanglant, comme nous l'annonce d'entrée de jeu cette citation de Clive Barker : « Il sera dit que j'ai versé le sang de l'innocent. À quoi sert le sang, si ce n'est à être versé ? », et captivant ! En effet, une fois lecture faite, nous ne sommes pas déçus du voyage !
L'histoire s'ouvre sur Éloïse Lombard. Kidnappée, elle se réveille attachée et totalement nue dans un endroit où l'odeur du sang et de la mort enflamme ses sens ; elle sait qu'elle n'a aucune chance de survie. En proie à une peur incontrôlable, elle découvre le visage de ses ravisseurs... Intervient alors l'inspecteur Alexandre Vauvert, personnage phare de L'enfant Des Cimetières. Accompagné d'Eva Svärta, une profileuse atypique, albinos de son état et quelque peu « rentre-dedans », il va partir sur les traces d'un tueur en série sauvage qui laisse systématiquement ses victimes exsangues et sans visages. Être réel ou démon ? C'est ce que vont tenter de découvrir nos deux enquêteurs en suivant cette piste sanglante...
La quatrième de couverture décrit ce livre comme étant « un thriller oppressant qui entraîne ses lecteurs au-delà de la raison ». Pour qui connaît le style de Sire Cédric, rien de surprenant. Pour qui découvre, bienvenu chez vous ! Car vous vous sentirez chez vous... Incontestablement. Non pas parce que cette histoire vous semblera familière ! Que nenni. Surtout grâce à l'écriture intimiste de l'auteur qui nous détaille toutes les scènes, des plus banales aux plus cruciales, tout en poussant le vice jusqu'à nous confier les pensées des victimes, leurs peurs, leurs angoisses... Leurs douleurs. De fait, on se sentirait presque dans la peau d'Eva qui, par son métier, est amenée à pénétrer la psychologie des tueurs qu'elle traque ! Un tour de force qui fait son petit effet car on en vient à angoisser avec elle, à souffrir, douter, espérer et combattre à ses côtés. Sire Cédric maîtrise parfaitement son histoire. Il vit littéralement à travers ses personnages, visualise les lieux qu'ils fréquentent, ressent l'atmosphère qui se développe pour chaque scène... Et il nous communique toutes ces émotions sans concessions ! Cette fois, je n'ai pas eu la chair de poule comme lors de la lecture de L'enfant Des Cimetières (peut-être parce qu'un lecteur avertit en vaut deux), mais je peux vous garantir que l'histoire m'a happée totalement et que j'ai lu ce livre d'une traite !
Si l'envie vous prend de vous confiner dans un endroit sombre, isolé, silencieux, et de pénétrer dans une nouvelle dimension, peut-être pas si éloignée de la nôtre d'ailleurs, procurez-vous De Fièvre et de Sang et lisez-le. Tout simplement.

Sommaire :
I. Les victimes (p.9)
II. Le masque (p.67)
III. Les loups (p.135)
IV. Captive (p.191)
V. Judith Saint-Clair (p.269)
VI. Le banquet écarlate (p.355)