C’est avec un peu de retard que j’arrive ce soir à l’Elysée Montmartre et j’ai donc raté Evergrey, qui assure la première partie de James LaBrie. En effet, j’étais auparavant à La Loco pour les Trophées Hard Rock, sans grand intérêt d’ailleurs pour ce que j’en ai vu, mise à part l’excellente prestation d’Amon Amarth. De plus, comme d’habitude à La Loco, la sécurité était inexistante ; alors, quand les animateurs vous incitent à foutre le bordel… Cet événement ayant attiré beaucoup de monde, la salle de l’Elysée a été coupée en deux par un rideau. Mais même si le public n’est pas venu très nombreux, les gens sont bien dans le concert.
Il faut dire que c’est un James LaBrie au mieux de sa forme qui monte sur les planches ce dimanche. La balance son est –alléluia !– excellente et permet tout de suite d’entendre que le chanteur de Dream Theater a retrouvé toutes ses capacités vocales. Et il sait s’entourer de musiciens de tout premier ordre : Matt Guillory au clavier, Bryan Beller et Mike Mangini respectivement à la basse et à la batterie –tous deux ont travaillé avec Steve Vai et Mike Koneally– et Marco Sfogli à la guitare.
Le tout sonne fortement comme du DT, notamment un clavier à la Kevin Moore qui donne une couleur très particulière aux morceaux, allant du très bon Heavy Metal aux excellents titres purement progressifs. Les chansons sont toutefois plus courtes et accessibles. Loin d’être une pale copie, LaBrie aborde sous un nouvel angle ce style reconnaissable entre mille. La comparaison avec Dream est inévitable et les fans s’y retrouvent mais ne demandez pas à notre chanteur de reprendre certains de leurs titres ce soir. Il vous le dit tout net, vous n’avez qu’à aller au Parc des Princes en juin pour ça !
Le concert se déroule dans une ambiance très bon enfant. Un fan lance une casquette sur scène. C’est James LaBrie qui s’en saisit et elle atterrit sur la tête du guitariste qui la gardera tout un morceau. Monsieur LaBrie a une façon bien à lui, assez commerciale, d’introduire le morceau suivant… Sauf que le clavier doit l’interrompre : il s’est mélangé les pinceaux ! Et lui de s’exclamer, plutôt amusé par son erreur, « c’est l’avant-dernière date de la tournée et je ne suis toujours pas sûr de la set-list ! ». Amusée, c’est aussi l’expression du bassiste devant deux blondes en chaleur au premier rang et avec qui il a l’air d’avoir un sacré ticket. Moi, je suis carrément pliée en deux… Je repère également un fan de Children of Bodom qui a l’air de vraiment prendre son pied. Voilà un public éclectique. C’est vrai que l’on découvre ce soir un autre James LaBrie, très détendu et beaucoup plus charismatique. Hors du set précis et cadré d’un DT où le chant n’est pas prépondérant, on sent qu’il s’éclate totalement. Et de s’exclamer quand l’auditoire devient trop calme « Ne soyez donc pas si poli ! ». Mais il retrouve vite « la France qu’[il] connaît » car la prestation de ce soir est impeccable et vraiment entraînante. Un sans faute !