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DOOMSTONE (de) - Eric Kuhnen (Sept-2003)




Line-up
: Andreas Lütticken (guitare), Matthias Hiltmann (guitare, background vocals), Eric Kuhnen (chant), Heiko Hiltmann (batterie)

Dicographie : Obsidian (Album - 2001), Disharmonic (Album - 2003)



Metal-Impact. Vous avez commencé en 1994 et avait choisi Doomstone comme nom alors qu'aux USA, un groupe du même nom sortait un album de Doom/Black "Those Whom Satan Hath Joined". Est-ce un hasard ? Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Eric Kuhnen. On a trouvé le nom du groupe en 1995, alors que Lütte (guitare) était assis sur une pierre dans notre ville natale de Trèves. Cette pierre se trouve devant une église et s’appelle Dumstaan (comme on le prononce dans notre patois). Lütte était très soul et là, assis avec Andre (bassiste en 1995), ils ont discuté d’un nom pour le groupe : « Appelons-nous Dumstaan », « Non, non, il faut que ça sonne international, comme Dum… euh, Doom, mmh… Doomstan, euh… DOOMSTONE, super ! » et voilà comment est né le nom du groupe.
Plus tard, il y a 2 ou 3 ans, on a entendu dire qu’il existait d’autres Doomstoners et on a pensé changer de nom, mais on n’a rien trouvé de mieux et j’ai ensuite appris que le dernier titre de ce groupe était sorti vers 1996. Alors on a finalement décidé de ne pas changer de nom, on n’a jamais eu de problème et je crois que le « King » ne nous connaît même pas.

MI. Vous avez subit pas mal de problèmes de line-up, que s'est-il passé et quand est-il aujourd'hui ?

Eric. Souvent, les membres d’un groupe ne partagent pas les mêmes opinions à propos de la musique ou de leur avenir et ils deviennent paresseux. C’est difficile de trouver des gens avec les mêmes idées que nous.
On espère que notre line-up ne bougera plus maintenant. On est très bons amis et le contact passe super bien.

MI. Est-ce ces problèmes qui vous ont contraint à sortir un album 7 ans après votre formation ?

Eric. Bien sûr. Quand on joue sans arrêt avec de nouvelles personnes, à qui il faut sans cesse réapprendre les morceaux, on perd beaucoup de temps. Et tout ça se fait au détriment de la créativité.

MI. Avez-vous quelques petites anecdotes sur vos déboires ?

Eric. Je suis le dernier à être arrivé dans le groupe, mais j’ai entendu dire qu’il y avait eu de véritables monstres dans le groupe, des types interdits de concert, qui risquaient jusqu’à 3 ans de prison si la police les attrapait !

MI. Que s'est-il passé pendant le laps de temps qui séparent vos deux albums (deux ans) ?

Eric. Après la sortie d’« Obsidian » on a fait pas mal de concerts et on a travaillé dans l’underground pour nous promouvoir. Notre tâche la plus difficile a été de dénicher un label. Les plus importants ne voulaient pas de nous, car nous ne sommes pas assez commerciaux pour vendre 15 000-20 000 unités. Mais on a fini par tomber sur SOD Records avec qui on a signé un contrat tout à fait honorable. C’est ensuite qu’on a commencé à écrire les morceaux de « Disharmonic ».

MI. Comment est venue cette signature sur le label Source Of Déluge Records et avez-vous signé pour plusieurs albums ?

Eric. C’est un excellent label qui nous garantit une totale indépendance d’écriture pour notre musique et nous donne carte blanche. S’ils le veulent bien, on est prêt à faire deux albums de plus avec eux.

MI. Pourquoi avoir choisi de masteriser votre album au Morrissound Studio (Floride, Tampa) ?

Eric. Lorsqu’on a enregistré l’album au studio Soundlodge avec Jörg Uken, il nous a demandé si ça nous intéressait de le masteriser au Morrissound Studio. On avait du mal à en croire nos oreilles. On avait tous lu dans les magazines qu’au début des années 90 c’était des groupes comme Morbid Angel et Obituary qui enregistraient au Morrissound, alors qu’on nous propose d’aller masteriser notre album là-bas, putain c’était incroyable. Je souris rien qu’en y repensant.
Jörg entretient de bonnes relations avec le Morrissound car il y a fait des enregistrements avec son ex-groupe Rumble Militia.

MI. Votre album sonne période Bay Area, comment analysez-vous votre album du côté sonore ?

Eric. C’est difficile de nous décrire. On fait du Death-Thrash Metal et on enrichit notre son avec des éléments mélodiques et progressifs. La structure de nos morceaux est assez complexe et certaines parties sont même bizarres.

MI. Si tu devais présenter votre album dans son concept et ses messages, que dirais-tu ?

Eric. Le concept est d’ordre biographique et traite aussi des problèmes de la société moderne.
Nos textes ne sont pas typiques du Death Metal, le gore et la nécrophilie ne m’intéressent pas. Je chante la société malade et sa corruption, comme dans Misanthrope. Le titre est très agressif, mais je voulais dire que ce connard de George Bush n’a pas le droit de faire la guerre, lui et ses complices ne gouvernent pas le monde. Le seul résultat de sa politique sera de rendre les riches encore plus riches. On ne peut pas l’accepter.
Dans d’autres morceaux, comme Killing Ground, j’ai voulu dire aux gens qu’ils devaient penser par eux-mêmes et ne pas obéir aux dirigeants des classes supérieures. Ils doivent avoir un champ de bataille à la place du cerveau. C’est pareil dans Sleepwalker. Il faut que les gens se réveillent et se détachent de ce putain de mode de consommation prôné par la télévision.

MI. Je n'ai pas compris le concept visuel de votre album, que représente t-il ?

Eric. Désolé, mais je n’ai aucune idée de ce que ça signifie. C’est Michael, de Graphic City, qui a dessiné la couverture. On lui avait dit qu’on ne voulait pas d’une pochette Death Metal typique, avec des cadavres et du sang. On lui a donné le titre et après quelques semaines il nous a montré cette fantastique illustration qu’on a immédiatement acceptée. Il a dit que tout le monde pouvait l’interpréter comme il le voulait.

MI. Quels sont les retours que vous avez sur "Disharmonic" ?

Eric. Les critiques ont été plutôt bonnes, sauf dans l’underground. Les zines à gros tirage ont souvent affirmé que nos morceaux étaient assez accrocheurs, mais ils ne nous ont pas compris. On n’a jamais voulu faire un album accrocheur, mais plutôt un album que l’on peut écouter 20 fois sans cesser de découvrir de nouveaux éléments.
Quoi qu’il en soit, jusqu’à présent, on est satisfait des critiques. Et le public semble aussi apprécier Disharmonic en live.

MI. Quels sont vos projets pour 2003/2004 ?

Eric. On devait faire deux tournées européennes, une avec Illdisposed et l’autre avec Exodus, mais on a dû tout annuler car Metty (guitare) va se marier et Heiko (batterie) doit passer un examen important. Ce sont des choses qui arrivent. On va quand même jouer quelques concerts en Allemagne et en Suisse, et au début 2004 on va commencer à écrire de nouveaux morceaux et composer un autre album extrême.

MI. La récession économique que subit l'Allemagne à un impact conséquent sur votre scène qui est une des plus importante et écouter. Quel est ton opinion et regard sur cette situation dramatique ?

Eric. Dans notre cas, c’est une situation terrible. Les gens vont acheter le énième single de Manowar et n’ont pas assez d’argent pour encourager l’underground. Les zines allemands ne reconnaissent pas l’underground allemand, ils ne parlent que des groupes scandinaves ou américains. Ce n’est pas une situation idéale, mais on n’abandonnera pas.

MI. Quel est ton regard sur la scène française et son public ?

Eric. On n’entend pas beaucoup parler de la scène française en Allemagne. Je crois qu’un groupe comme No Return devrait avoir la chance de s’ouvrir à un public plus large, parce que je les trouve géniaux.
D’après ce que m’a raconté le groupe allemand Obscenity, le public français doit aussi être super. Ils se sont défoncés sur scène.

MI. Je te laisse conclure cet interview...

Eric. Merci beaucoup pour cette interview. C’était un plaisir de répondre à tes questions, Ludo.
Allez voir notre site et restez DOOMSTONED !


Ajouté :  Samedi 11 Octobre 2003
Intervieweur :  Blasphy De Blasphèmar
Lien en relation:  Doomstone Website
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