MICHAEL SCHENKER'S TEMPLE OF ROCK (de) - Michael Schenker (Mai-2016)
Michael Schenker fait partie du cercle très restreint des génies de la six-cordes, un véritable novateur, de ceux qui ont apporté leur pierre à l'édifice. A l'instar de Ritchie Blackmore, Yngwie Malmsteen ou Eddie Van Halen, son style est reconnaissable entre mille. Après avoir sévi au sein des SCORPIONS qu'il a créé avec son frère Rudolf, le bougre a vite été capturé par UFO qui a su déceler immédiatement le talent immense du jeune guitariste alors âgé de dix-sept ans. Il gravera alors avec les britishs une série d'albums qui rentreront dans la légende : Lights Out, Strangers In The Night ou encore No Heavy Petting dont sont issus des pépites comme Doctor, Doctor ou Rock Bottom, hymnes intemporels qui ont marqué à jamais plusieurs générations. Mais notre maître de la guitare, se sentant très vite à l'étroit, s'éjecta du vaisseau spatial pour créer son propre combo : MSG était né et allait nous offrir quelques galettes fabuleuses grâce au soutien de musiciens aussi talentueux que lui. S'en suivront une quantité astronomique d'opus dont certains figurent au panthéon du Hard Rock. Ecoutez le Live in Budokan qui n'a pas à rougir face au cultissime Live in Japan de DEEP PURPLE. Depuis 2010, l'homme à la Flying V effectue un retour flamboyant après quelques années d'errance. TEMPLE OF ROCK, son nouveau gang, réunit pas moins de trois ex-SCORPIONS : Hermann Rarebell à la batterie, Francis Butscholtz à la basse, Doogie White au chant et Wayne Finley à la guitare ainsi qu'aux claviers. Une association de pointures aux côtés du maître qui ont déjà à leur actif quelques pièces studio magistrales comme Temple Of Rock, Bridge The Gap et Spirit On Mission. Le grand Schenker est de retour dans une forme éblouissante. C'est à l'occasion de la sortie de leur nouvel album (Live in Madrid) que votre serviteur a décroché son téléphone afin d'en savoir un peu plus sur cette nouvelle formation. Un entretien avec un personnage sympathique et volubile, très remonté contre son frère Rudolf Schenker et qui n'hésite pas à remettre les choses au point, estimant avoir été spolié par les teutons qui pourtant lui doivent beaucoup ! Une interview-vérité qui casse un peu la légende de la confrérie Rudolf et consorts. The Mad Axeman suit son chemin sans renier ses convictions qui au final ont fait de lui ce qu'il est aujourd'hui : un vrai musicien uniquement préoccupé par sa guitare ! Un artiste rare au sens pur du terme ! Magnéto Michael, c'est à toi !
Line-up : Doogie White (chant), Michael Schenker (guitare), Wayne Finlay (guitare et claviers), Francis Butscholtz (basse), Hermann Rarebell (batterie)
Discographie : Temple Of Rock (2011), Temple Of Rock Live In Europe 2012 (2012), Bridge The Gap (2013), Spirit On Mission (2015), On Mission: Live In Madrid (2016)
Traduction / Retranscription : Laurent Machabanski
Crédit Photo : LudoPix.com
Metal-Impact. C'est toujours un immense plaisir de pouvoir t'interviewer. Te souviens-tu de ton dernier show à Paris au Bataclan ?
Michael Schenker. C'était super. Je n'imaginais pas que ce lieu était magnifique. J'ignorais ce bel endroit. Maintenant je le connais. En plus, le public français est fantastique et c'est encore plus agréable de venir jouer dans ces conditions.
MI. Tu as de plus en plus de succès en France depuis deux ou trois ans. Comment expliques-tu ce "comeback" ?
Michael. J'adore. C'est fabuleux !
MI. La sortie de ton nouvel album en CD et DVD s'intitule "Live in Madrid". Pourquoi avoir choisi de refaire un DVD live ?
Michael. Nous avons enregistré pendant quatre ans non-stop. C'est très simple, notre maison de disques nous a demandé de le faire. Nous avions déjà vendus les billets des concerts en Europe. En y regardant de plus près, les endroits comme Paris et Madrid semblaient convenir. Je n'ai jamais enregistré un concert en Espagne. J'ai suggéré l'option : c'était facile et pratique avec l'équipe en place, les roadies et en plus la moitié des billets étaient déjà vendus. La moitié de notre tournée était déjà complète et nous avons terminé notre tournée à Madrid par l'enregistrement de cette date. C'était le moment de faire une pause pour TEMPLE OF ROCK. Bien sûr, nous sommes toujours partants pour étudier les nouvelles propositions de concerts. Notre tournée a duré quatre ans avec les enregistrements. Nous devions prendre aussi nos distances et préparer le troisième album de TEMPLE OF ROCK pour 2017. Pendant ce temps-là, je faisais les tournées de Michael Schenker Fest avec les membres originaux de la formation. Je voulais que les tournées de TEMPLE OF ROCK soient les shows plus importants. Moins de concerts mais avec plus de monde dans les salles. L'originalité était de jouer tous les meilleurs morceaux de l'époque avec le chanteur Doogie White. Je souhaitais qu'il chante aussi ses propres morceaux de musique. La prochaine étape était de présenter ma carrière avec les membres originaux.
MI. Est-ce que tu as déjà écrit beaucoup de titres pour le nouvel album de TEMPLE OF ROCK ?
Michael. L'album ne sort qu'en 2017. En règle générale, j'écris toujours car j'ai des idées comme des pépites et je les enregistre. Je compare ces morceaux avec les succès de ma carrière, ce qui me permet d'être inspiré et d'écrire des chansons complètes.
MI. Des albums live comme "Strangers in the Night" et "One Night at Budokan" avec UFO et MSG sont devenus des classiques du Rock. Es-tu surpris ?
Michael. Oui, je suis fasciné par la six-cordes et j'aime la pure expression de jouer en tant que guitariste principal. C'est le point d'orgue. Je me focalise et me concentre uniquement sur ce point. Avoir du succès, c'est autre chose sur lequel je reste concentré. J'ai contribué musicalement au succès des années 70 inconsciemment. Dans les années 80, d'autres groupes ont utilisé mon style et sont devenus connus aux USA en copiant mon style de guitare. Quand j'ai appris ça, je n'y croyais pas. Je ne pouvais croire qu'ils jouaient tous de la même manière que moi. J'ai fait les choses sans le vouloir car j'adore jouer de la guitare pour le fun. Je préfère m'exprimer plutôt que d'être dans la tendance du moment ou suivre la mode. Je suis un créateur de tendance. Plus tard dans les années 90, j'ai réalisé que METALLICA, DEF LEPARD, IRON MAIDEN et tous ces groupes ont utilisé et adopté mon jeu et l'ont commercialisé. Au milieu de ma carrière, lorsque j'ai recommencé avec SCORPIONS et j'ai enregistré l'opus Lovedrive, je les aidés à sortir cette galette car Matthias venait d'intégrer le groupe. Nous avons fait des tubes avec "Lights out". Avec TEMPLE OF ROCK, des titres comme "Rock You Like A Hurricane" et aussi "Strangers In The Night". Ce fut le sommet de notre carrière. J'ai expérimenté toutes ces expériences et je savais que l'aspect commercial des choses n'était pas fait pour moi. J'ai quitté UFO. J'ai de nouveau travaillé avec eux et cela a si bien marché qu'ils ont voulu me garder. J'ai essayé mais je ne voulais pas rester. Je ne pouvais pas le supporter car je n'étais pas à ma place. J'avais ma propre vision des choses. Je suis parti et ils m'ont supplié de rester. Ils m'appelaient en pleurant au téléphone pour que je reste dans le groupe et pourtant ils étaient déjà connus aux USA. Tous les managers américains misaient sur SCORPIONS et c'était une chance pour SCORPIONS d'être connu en Amérique. J'avais trente ans à l'époque et navré de le dire mais je voulais fuir mon manager : Matthias est revenu et j'étais heureux de partir. Je n'ai jamais apporté de crédit à Lovedrive. Mon frère Rudolf m'a appelé pour savoir s'il pouvait copier mon jeu de guitare et je lui ai donné mon accord et aussi s'il pouvait faire sa partie et ses mélodies sur "Coast to Coast". Je me suis demandé pourquoi il voulait faire ses mélodies. Trente ans plus tard, je suis contacté pour participer à la sortie d'un livre sur SCORPIONS. J'ai été très choqué lorsque j'ai lu que je n'étais pas crédité sur le titre "Holiday" que j'ai écrit et bien sûr pour lui avoir donné les droits du titre "Coast to Coast". Il jouait ces chansons comme s'il en était l'auteur mais en réalité il ne l'était pas. C'est comme sur la pochette de Lovedrive : mon nom aurait dû être mentionné. J'étais le sixième membre des SCORPIONS. Ils utilisaient mon nom quand cela les arrangeait. Lorsque ce n'était pas avantageux, ils ne marquaient pas mon nom ou l'oubliait. Il y avait une sorte de confusion dans les titres pour Lovedrive afin que les gens croient que toute la création artistique revenait à Rudolf et Matthias. Ils ont mentis alors j'ai refusé de participer à la sortie du livre de SCORPIONS. J'ai rompu les liens avec Rudolf et je n'ai aucune idée sur ce qu'il est capable de faire maintenant. Les SCORPIONS ont fait des choses tellement bizarres. C'est un lieu commun de le dire. Après Lovedrive, je suis parti aux USA créer ma propre entreprise, développer ma propre carrière et vivre mes propres expériences musicales. Cela fait déjà trente ans et il est resté seul et il a présenté une fausse histoire que je n'ai jamais vérifiée. Je l'ai toujours encouragé et supporté lors de ses succès et j'ai toujours été content pour lui. J'ai réalisé qu'ils avaient menti en ce qui concerne Lovedrive et toutes les publications. Rudolf a utilisé mon image pour être reconnu en tant qu'artiste. C'était ma reconnaissance et je ne peux pas respecter cela car j'ai été trompé par Rudolf.
MI. Oui, je comprends car tu es avec ton frère le fondateur des SCORPIONS...
Michael. J'ai commencé avec SCORPIONS. Klaus et moi-même avons fondés et rejoins les SCORPIONS. Je savais comment écrire les chansons. J'ai écrit tous les albums et la musique. Lonesome Crow a été écrit par moi. Avec l'équipe, j'écrivais toutes les chansons. "Piece of Mind" est la première chanson que j'ai écrite. Elle fut créditée au bénéfice de la formation SCORPIONS car j'étais jeune. J'avais dix-sept ans de moins qu'eux. Quand l'album est sorti j'étais juste un gamin. Ils ont tiré profit de cet avantage et de ma capacité à faire de la musique car j'avais 15 ans et que les SCORPIONS sortaient un album. Celui-ci fut immédiatement reconnu en parti à cause de mon âge comme leader en tant que guitariste. Je suis retourné pour enregistrer Lovedrive et après j'ai enregistré avec UFO et ainsi de suite. Je ne peux plus faire cela car j'ai découvert qu'ils avaient trichés sur mon compte. Le premier opus Lonesome Crow est sorti en 1972. Ce devait être les cinquante ans des SCORPIONS avec une sortie prévue en 2020. Je ne sais pas ce qu'ils veulent faire mais c'est nul.
MI. En 1972, tu as été remarqué par UFO alors que tu ouvrais pour eux en Allemagne sur la tournée Lonesome Crow !
Michael. J'ai toujours voulu travailler en Angleterre. J'aurai rejoint n'importe quel groupe pour venir jouer en Angleterre. En Allemagne, au niveau du management les gens ne comprenait pas ce que nous faisions. L'Allemagne n'était pas propice pour un artiste de mon niveau. Quand un groupe anglais te demande de le rejoindre, tu les accompagne sans hésiter car je voulais devenir quelqu'un. Je me développai très rapidement et surtout je voulais être compris et m'amuser. Quand ils m'ont demandé de les rejoindre, je leur ai dit c'est quand vous voulez. En Angleterre, j'étais très heureux et j'ai rejoint UFO, un groupe psychédélique pour le faire développer et faire en sorte qu'il devienne un groupe de Rock. Il semble que toute ma vie on a porté un jugement sur moi et sur tout le monde. J'ai fait ma propre expérience et suivi mon chemin. En 1993, ils m'ont offert 50 pourcent du nom UFO et quand ils se sont séparés en 1997, ils souhaitaient que je rejoigne le combo à nouveau. J'étais d'accord. Nous avons recommencé et ils sont revenus dans la course. Ils voulaient encore changer et détruire les clauses de notre arrangement. Alors j'ai dit que je ne participerai pas à la suite de l'aventure. Ils m'ont demandé s'ils pouvaient récupérer les 50 pourcent du nom. Je leur ai dit qu'il pouvait l'avoir sans condition et je leur ai rendu leur nom. UFO et SCORPIONS ont été une carrière musicale sans attache. Juste des noms et ils en sont responsables. La création musicale vient de quelqu'un d'autre. Les SCORPIONS aujourd'hui n'ont rien à voir avec les SCORPIONS d'avant. En réalité, il y a quatre étapes dans la carrière des SCORPIONS. La première avec Klaus et moi-même. Tout ce que faisait Rudolf musicalement venait de moi. Il ne savait pas écrire les chansons. J'ai été le premier à écrire des morceaux et cela avec Klaus. J'ai perdu le fil de mes pensées mais j'ai été le starter de la carrière des SCORPIONS. C'est pour cette raison que SCORPIONS est devenu aussi puissant car ils avaient tous les éléments en main. Et c'est la composition de ces éléments qui fait la différence. Il y a eu l'album Lonesome Crow avec Klaus qui a été le commencement de SCORPIONS et a atteint un niveau musical du point de vue artistique. Ensuite, il y a eu la deuxième période avec Uli Jon Roth ce qui a été d'un autre niveau additionnel d'un point de vue artistique. Et il y a eu dans les années 80, les SCORPIONS commercial avec Herman Rarebell et Francis Buchholz. Ils ont amplifié ce mouvement pour le public de masse. C'est donc les trois formations. L'aspect musical basé sur moi et Uli Jon Roth. Ensuite, il y a l'aspect commercial des années 80 et l'aspect politique avec "Wind of Change" qui s'est répandue partout dans le monde et en Europe de l'est. Les SCORPIONS ont toutes ces fondations. Ces fondements ne sont pas l'incarnation de ces trois membres uniquement. Les trois ne sont rien sans moi, alors ils errent avec les plus grands musiciens et ils font semblant depuis plus de vingt ans. Un non respect managérial faisant croire qu'ils dirigent tout. Rudolf ne joue même plus de la guitare. Ce n'est plus de la musique. Cela n'est pas artistique. Ces gens ont tout perdu. Ils sont absolument irrespectueux et stupides.
MI. Est-ce que tu penses qu'ils ont perdu leurs âmes, leurs créations et leurs passions, que ce sont devenus des machines ?
Michael. Ils ont tout perdu. Tout ce qu'il leur reste c'est un livre d'astuce. Ils n'ont plus rien à voir avec la musique. Je parle de ces SCORPIONS que j'ai laissés avec ces trois personnes. Le seul qui a de la qualité est Klaus Meine : le reste tu peux oublier. Ces types pensent qu'ils sont détestés. C'est tout à fait la vérité. Ils ne sont rien sans le passé.
MI. Lovedrive a été ta dernière création avec SCORPIONS. Quel souvenir gardes-tu de l'enregistrement de Lovedrive ?
Michael. J'ai fait un excellent travail. Les SCORPIONS étaient choqués de ce que j'ai réalisé. Ils ont trouvé l'opus tellement extraordinaire qu'il ne voulait plus me laisser partir. Ils se sont débarrassés de Matthias et ils m'ont engagé dans le combo. Quand nous étions en concert, je portais mon blouson en noir et blanc et ma guitare en noire et blanc. Lorsque j'ai fait les tournées pendant deux semaines, je ne pouvais plus le supporter. La raison est que je ne suis pas un copieur. J'avais ma propre vision des choses, et là c'était la vision de Rudolf. J'avais déjà l'expérience et le succès à l'âge de 23 ans et Rudolf en avait 30. Avec Lovedrive, j'avais déjà rencontré le succès commercial et rempli des arènes. J'ai été élu dans le top 5 des meilleurs guitaristes. En résumé, ils souhaitaient que je reste dans le groupe car pour eux c'était leur seul espoir. Ils se sont contentés de jouer en Europe et au Japon. Ils auraient pu aller plus loin vers les USA. En raison de mes tournées aux USA, l'Amérique leur offrait une porte grande ouverte. Quand je suis parti, Rudolf a commencé à semer la zizanie et proclamer qu'il était en charge du groupe.
MI. Cet été tu vas donner des shows spéciaux en Europe avec Chris Glenn, Ted McKenna, Steve Mann et tous les chanteurs qui ont participé aux différentes versions de MSG : Gary Barden, Graham Bonnet, Robin McAuley...
Michael. Je fête Michael Schenker ce printemps. Nous sommes tous ensembles pour célébrer MSG. C'est la musique la plus populaire avec MSG avec plein de chanteurs originaux qu'il est possible d'avoir comme Gary Barden, Graham Bonnet, Robin McAuley, Ted McKenna, Chris Glen et Steve Mann. C'est pourquoi tous sont présents. L'idée est d'amener ces gens pour jouer en live à leurs âges. Je serai en tournée avec TEMPLE OF ROCK et je veux que Doogie chante ses propres chansons, des titres de SCORPIONS et de MSG, des vieux morceaux et des titres plus récents. Je veux qu'il chante aussi des chansons de TEMPLE OF ROCK. Je veux que sur la tournée le passé et le présent soient représentés. Le passé c'est ce que j'ai fait et le présent c'est TEMPLE OF ROCK. Ils peuvent comparer les anciens et les nouveaux et donner un show plus important, plus passionnant et palpitant. Le public a envie de voir l'original.
MI. Quel est ton sentiment de rejouer avec eux après toutes ces années ?
Michael. C'est fantastique de jouer avec les chanteurs originaux et tous ces fondateurs. TEMPLE OF ROCK doit s'arrêter quelque part. L'idée a toujours été de jouer des chansons du passé et de faire toujours quelque chose de nouveau. Nous allons faire notre troisième album en 2017 et puis notre quatrième. TEMPLE OF ROCK mélange tous les genres, tous les styles et tous les classiques. Doogie n'a plus besoin de chanter mes anciens titres malgré le fait que je préfère toujours que ce soit le chanteur d'origine.
MI. Quel souvenir gardes-tu de Cozy Powell qui était un batteur exceptionnel ?
Michael. Il est venu renforcer mon inspiration en tant que guitariste car c'était le batteur de Jeff Beck. C'était un sacré talentueux batteur en solo. Il a été pris par Peter Mensch. J'avais fait trois fondations. Bien avant de fonder MSG pour mon premier enregistrement, la première mouture était composée de Denny Carmassi de MONTROSE et de Billy Sheehan de MR BIG. Le second MSG était composé de Tony Hamilton et de Joey Kramer d'AEROSMITH. Ils ont enregistré avec moi un opus, mais Steven Tyler est revenu en force avec AEROSMITH. Une autre idée ensuite m'est venue: jouer avec Geddy Lee et Neil Peart de RUSH. Lorsque le moment d'enregistrer est venu, Peter Mensch a trouvé Simon Philipps pour l'enregistrement de l'opus. Il jouait aussi avec Jeff Beck et ne pouvait pas faire de tournée avec nous. Alors Peter Mensch a trouvé Cozy Powell et le grand Chris Glenn ainsi que Paul Raymond d'UFO et Gary Barden. En fait, nous avons sorti deux albums en même temps. Après le premier album de MSG nous enregistré le deuxième MSG et le Live at Budokan. Nous avons sorti le Live at Budokan avant que le second opus studio ne soit sorti. Le public semblait déjà connaitre les morceaux et c'était incroyable. Une fantastique expérience avec Cozy Powell. Dans ce live il y a un cri soudain dans la foule qui dure une seconde, puis il y a des hurlements, un grand flash et un grand cri qui faisait très peur. Il y avait trois mille à quatre mille personnes à l'extérieur qui hurlaient. Nous étions dix mille ! C'était un événement incroyable.
MI. Tu as reçu la récompense du Golden God Icon Award. Qu'est-ce que cela représente pour toi ?
Michael. Je n'ai jamais cherché à avoir de telles récompenses. Inconsciemment dans les années 70, j'ai contribué et développé ma musique. Dans les années 80, j'ai compris l'impact de la musique que j'avais créé dans le monde. Plus tard, dans les années 90, est arrivé Slash des GUNS N' ROSES. J'étais dans l'expérimentation et ce fut une reconnaissance de grands groupes dans le développement de ma musique. En 2008, tout d'un coup j'ai ressenti une urgence de revenir sur scène. J'ai réalisé combien j'adore être sur scène et pendant ce temps je recevais des récompenses ! [Rires] ... Soudainement, tu as la reconnaissance de tes pairs. Je suis très content de cette situation et la seule chose que je peux dire est que dans les années 70 je me construisais et que dans la troisième partie de ma vie je récolte enfin ce que j'ai semé.
MI. Tu as évolué et connu le succès dans les années 70. Quelle différence y a-t-il d'être un musicien dans les années 70 et maintenant ?
Michael. Je ne connais pas de différence entre la musique d'avant et de maintenant. J'ai réellement aimé le travail d'Eddie Van Halen. Un style de guitare complètement différent. Il faisait du typing. Il y a aussi Yngwie Malmsteen qui est sorti du lot avec sa rapidité et sa dextérité de jeu de guitare. Je ne suis pas très au courant de ce que font les gens à notre époque. Je suis conscient du typing qui est différent et du jeu rapide d'Yngwie. Je sais qu'il adorait mon style et qu'il l'a un peu copié sur un des titres d'UFO. Je crois qu'on devrait poser la question au public sur ce qui se fait de mieux en tant que guitariste aujourd'hui.
MI. Quelle est ta philosophie de la vie en tant que musicien ?
Michael. Je suis un musicien qui s'exprime par la simple et pure expression de la musique. Je ne veux être influencé par personne au niveau de ma musique. Je ne veux pas être dépendant des gens. Je souhaite avoir des vrais fans qui apprécient ma musique.
MI. Merci beaucoup Michael, j'ai apprécié tes réponses et ta liberté d'expression...
Michael. Merci beaucoup. La vérité doit être dite, autrement je n'aurai pas besoin d'amener mes enfants à l'école pour apprendre l'histoire. Si l'histoire c'est le néant alors il n'y a aucune raison de l'apprendre. Nous avons besoin de cette connaissance du passé afin de l'enseigner honnêtement en disant la vérité. Merci à toi.
Ajouté : Dimanche 16 Octobre 2016 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Michael Schenker Website Hits: 6381
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