ASYLUM PYRE (FRA) - Chaos Heidi (Oct-2015)
ASYLUM PYRE nous reviens en force trois longues années après la sortie de Fifty Years Later, un opus qui avait marqué tous les esprits par sa qualité qui laissait entrevoir un futur très prometteur. Il faut dire qu'entre temps les bougres n'ont pas chômé, bien au contraire. Le gang a enchainés les dates à travers l'hexagone pour ensuite consacrer l'année 2014 à l'enregistrement et l'écriture de leur nouvelle pépite Spirited Away ! Pour relever ce challenge, la formation n'a pas hésité à faire une nouvelle fois appel à Didier Chesneaux pour la production. On ne change pas une équipe qui gagne, d'autant que Didier a su leur ciseler un son parfait pour leur Metal symphonique. Un travail qui va bien plus loin que celui de producteur puisque Didier a mis aussi au service d'ASYLUM PYRE ses talents de guitariste que ce soit en solo ou en rythmique. Une collaboration qui s'avère payante, nos parisiens ayant réussi avec Spirited Away à franchir un nouveau cap musical en innovant une fois de plus tout en restant fidèles à leurs racines. Chaos Heidi s'avérant bien plus épanouie vocalement sur cette nouvelle offrande en nous offrant au passage quelques prouesses vocales impressionnante. La nouveauté n'est pas uniquement musicale mais aussi dans les textes ! Le japon étant mis à l'honneur grâce à un hommage appuyé à Hayao Miyazaki, un réalisateur japonais dont Chaos et Johann sont très friands. Spirited Away nous plonge dans un univers totalement différent des deux précédents méfaits et nous surprend à bien des égards par ses innovations qui prouve qu'ASYLUM PYRE a encore beaucoup à dire. Il n'en fallait pas plus pour que votre serviteur s'en aille quérir des nouvelles auprès de la belle et charmante Chaos, histoire de faire le point sur les trois dernières années qui se sont écoulées depuis la sortie de Fifty Years Later. Entretien avec une artiste prolixe, bourrée d'humour sachant faire partager ses émotions et sa passion pour défendre son petit dernier ! Magnéto Chaos, c'est à toi !
Line-up : Chaos Heidi (chant), Johann Cadot (guitare et chant), Armendar (clavier), Vincent Kreyder (batterie)
Discographie : Discographie : Natural Instinct? (2009), Fifty Years Later (2012), Spirited Away (2015)
M-I Interviews du groupe : Vincent Kreyder (Fév-2013), Chaos Heidi (Oct-2015)
Metal-Impact. Bonjour, comment se déroule cette journée de promotion ?
Chaos Heidi. Ecoute cela se passe super bien. On y est depuis ce matin un peu avant onze heure et on a déjà rencontré pas mal de monde. Comme l'album ne sort que dans trois semaines, on n'a pas encore eu énormément de retours pour le moment. On a eu juste deux chroniques qui ont été publié sur le net et qui sont bonnes. Les gens que l'on a rencontrés aujourd'hui avaient tous l'air super content aussi. Lorsque tu arrives en fin de journée et que tu as parlé qu'à des personnes qui sont satisfaites par ton petit dernier, cela te met de bonne humeur.
MI. Le passage du cap du troisième album est une étape importante ?
Chaos. Il parait que c'est quelque chose qui se dit ! [Rires] ... Nous c'est un petit peu particulier, c'est le troisième mais seulement le deuxième avec cette équipe-là à être signé. C'est un peu entre les deux. Oui effectivement on savait que c'était important d'avancer et d'évoluer. Quand on sort un nouvel opus, les gens ne s'attendent pas avoir la même chose qu'avant OU EN MOINS BIEN ; On a voulu travailler à essayer de faire quelque chose qui fasse - un petit peu - avancer le smilblick j'ai envie de dire. Après quelque fois c'est réussi ou bien raté. Là on est très heureux de voir que les gens ont plutôt tendance à trouver que c'est réussi [Rires] ...
MI. C'était important pour vous de prendre du temps pour écrire et enregistrer Spirited Away ?
Chaos. C'était à la fois important et un peu imposé car on ne pouvait pas faire autrement. On a arrêté de faire des dates à partir de la fin 2013. On s'est mis concrètement à travailler sur les nouveaux morceaux à partir de ce moment-là. Cela nous a pris un petit peu de temps entre les démos, les premières pré productions... Ensuite, nous sommes rentrés en studio et nous avons fait le choix de continuer à faire évoluer les morceaux. On n'est pas arrivé en se disant on rentre lundi et on sort dimanche, on va tout enregistrer en une semaine. On a fait tout ça sur plusieurs sessions qui se sont étalées dans le temps. On ne pouvait pas avoir les disponibilités de tout le monde sur une période ramassée avec tout le groupe au complet. C'était plus facile pour nous de tout étaler dans le temps. Mais cela nous a aussi permis de faire murir les choses et de laisser aux morceaux le temps d'évoluer, d'être retravailler et de se transformer au fur et à mesure qu'on les travaillais. Cela a été un processus assez long. Après je pense que cela a été pour le mieux et que c'est bien que cela se soit passé comme ça. On n'aurait pas du tout eu le même résultat si on avait eu une autre démarche.
MI. En 2012, tu venais d'intégrer ASYLUM PYRE, je suppose que pour Spirited Away tu as pu d'investir beaucoup plus ?
Chaos. La démarche a été complètement différente. Pour Fifty Years Later, je venais d'arriver quelques mois à peine avant l'enregistrement. Les morceaux étaient déjà posés à 95 pourcents. Les dates de studio étaient déjà réservées. Mon intégration s'est faite dans le vif. Cette fois-ci j'étais la dès le départ du processus. Et puis il faut rajouter que les morceaux de Fifty Years Later n'avaient pas forcément été écrit pour moi. Au moment où Johann et le reste du groupe les ont travaillés, je n'étais pas là. Au tout début il y avait encore l'ancienne chanteuse, ils ne savaient pas du tout qu'au final c'est moi qui allait les chanter. Pour Spirited Away, Johann savait que c'était moi qui les chanterai, il connaissait ma voix, mes capacités et les possibilités que j'avais et ça l'a aussi guidé dans l'écriture des morceaux. Johann c'est l'impulsion créatrice au sein du combo. C'est lui qui apporte toujours la base des morceaux avec les textes. Ensuite, nous prenons cette matière première et nous la travaillons collectivement pour la faire progresser et l'amener au résultat final. Cette fois-ci j'étais là dès le départ, j'ai pu écouter les morceaux dès la toute première démo jusqu'à la fin. Cela a permis beaucoup plus d'échange avec Johann que lors du précédent album.
MI. Quand on écoute l'album on a nettement l'impression que tu es beaucoup plus épanouie vocalement, tu partages cet avis ?
Chaos. Oui c'est du à plusieurs choses. Comme je te l'ai déjà dit les morceaux ont été écrits en sachant que c'était moi qui allais les interpréter. Du coup on les a travaillés ensemble, on a réfléchit aux tonalités, aux paroles, aux lignes de chant. On a eu beaucoup de temps pour préparer tout ça. Ensuite, cela fait plus longtemps que je suis dans le groupe. J'ai aussi trois ans de plus et j'ai moi aussi évolué en tant que personne et chanteuse. Je suis allé aussi vers des choses que j'avais envie de faire et qui permettait d'exprimer des sujets à travers les morceaux. Probablement que cela se ressent sur Spirited Away. En tout cas c'est ton ressenti donc tant mieux [Rires] ... C'est bien.
MI. Pourquoi avoir choisi "Only Your Soul" comme premier single ?
Chaos. Cela n'a pas été facile parce que l'on avait envie de mettre en image plusieurs morceaux. D'ailleurs on a tellement envie de le faire que je pense que c'est quelque chose qui se fera ! [Rires] ... Le choix s'est porté sur "Only Your Soul" parce que l'on voulait un des morceaux les plus catchy et accrocheurs. Sur le titre qui sort avant l'opus, il faut essayer de faire en sorte qu'il parle à un maximum de gens. Il faut qu'il accroche l'oreille et éveille l'intérêt d'un maximum d'auditeurs. C'est aussi pour cela que l'on a pris ce titre, il y a un thème de claviers qui reste bien en tête (ndi : Chaos se met à chanter la mélodie). On a voulu prendre ça musicalement. Après au niveau du thème on avait beaucoup d'idée pour la mise en image et le scénario autour de cette chanson. C'est un texte qui parle de l'enfance perdue, des rêves et des illusions que l'on perd quand on passe de l'enfance à l'âge adulte sans l'aspect nostalgique qui peut l'accompagner. On a eu ces idées d'images et de scénario qui nous sont venus assez facilement. Il y a ce personnage qui revient sur les lieux de son enfance et qui trouve ces vieux dessins. Ensuite, il y a des flash-back avec la petite fille qui est le personnage lors de son enfance et différentes scènes avec des face à face adulte/enfant. C'est un peu comme cela que ça s'est fait. On a voulu faire un clip scénarisé car on voulait vraiment mettre en valeur le coté narratif et l'histoire que l'on raconte à travers un morceau. Mais surtout pas un clip conventionnel ou tu vois le groupe qui joue sur scène. Finalement cela n'apporte pas grand-chose, il n'y a pas tellement de plus-value.
MI. Est-ce que tu as apprécié de jouer un peu comme une actrice dans le clip ?
Chaos. Cela m'a beaucoup plu. C'est quelque chose que j'avais très envie de faire. Personnellement, je suis attachée à l'aspect visuel. Johann lui, les clips ce n'est pas trop son truc. Il n'aime pas spécialement ça et quitte à en faire un il avait envie de faire un clip qui sorte un peu de l'ordinaire. Pour moi l'aspect visuel associé à la musique c'est quelque chose de très normal et de naturel. Cela me vient facilement c'est quelque chose qui me plait beaucoup. Du coup travailler sur ce projet de clip, imaginer le scénario cela a été super agréable pour moi, de même lors du tournage. Effectivement, faire l'actrice c'est sympa ! [Rires] ... C'est quelque chose qui me faisait envie. Après si c'est réussi à l'écran tant mieux.
MI. Penses-tu qu'il faut essayer de conserver cette part d'enfance qui existe en chacun de nous ?
Chaos. Oui, bien sûr. Je pense que l'on conserve tous plus ou moins en nous une part d'enfance. Elle est plus ou moins présente et étouffée selon les gens. On ne renie jamais qui on a été complètement et d'où on vient. L'héritage de l'enfance est important. L'enfance c'est le moment où l'on construit l'adulte que l'on devient ensuite, ce n'est pas anodin. C'est quelque chose qui nous suit toute notre vie. L'enfant il a ce côté innocent et imaginatif, il ne conçoit pas de barrière. C'est assez incroyable. Les adultes perdent cela à cause de la vie, du quotidien, des problèmes... [Rires]
MI. As-tu réalisé certains de tes rêves d'enfant ?
Chaos. J'ai envie de dire que la vie que je mène aujourd'hui est assez en accord avec quelque chose que j'aurais pu espérer et rêver en étant plus jeune. J'ai du mal à m'imaginer dans quelque chose d'ordinaire, de très ordonné avec un travail normal entre guillemet. Je ne me sentais pas tellement dans ce schéma-là. C'est quelque chose d'assez viscéral et instinctif. Aujourd'hui, je suis dans un secteur d'activité artistique et rien que cela, c'est déjà beau. Après des rêves, il m'en reste encore.
MI. Tu es aussi professeur de chant et tu t'es installée à Paris récemment, le changement a-t-il été marquant ?
Chaos. Oui. J'enseigne depuis 2011. Lorsque j'habitais dans le sud, j'étais déjà professeur de chant. J'ai juste déplacé mon activité ici. Mais le chant c'est quelque chose qui a pris une place de plus en plus importante dans ma vie. C'est marrant parce que j'ai eu une éducation musicale assez jeune. J'étais au conservatoire lorsque j'étais petite mais c'était dans le cadre du loisir. J'avais une éducation assez classique. On va à l'école, on fait des études, on a des diplômes, on fait des entretiens et on décroche un cdi ! [Rires] ... Avoir une vie d'artiste comme ça c'est quelque chose qui ne faisait pas tellement partie des options envisagés. Mais au bout d'un moment quand tu as ça viscéralement en toi, cela finit par s'imposer, tu es malheureux dans ton travail... Le chant et la musique ont pris de plus en plus de place. C'est devenu une évidence qu'il fallait que je fasse ça. Ce n'est pas facile, ce sont des choix qui ne sont pas simples et qui comportent des risques. C'est un combat de tous les jours mais c'est le seul où je me sens vraiment à ma place.
MI. Tu as tourné en première partie d'ORPHANED LAND avec MYLIDIAN, le projet d'Armendar votre clavier. Que retires-tu de cette expérience ?
Chaos. C'était génial, super sympa. C'était la première fois que je partais sur une tournée européenne d'une belle durée, une dizaine de jours. Et en plus on était en tour bus. On a vécu vraiment l'aspect communauté de la tournée. On était tous ensemble avec ORPHANED LAND et aussi SILENT OPERA qui était l'autre groupe qui nous accompagnait. On changeait de pays et de salle chaque jour. C'est une expérience qui autant humainement que professionnellement et musicalement a été formidable. J'ai gardé de très bon contact avec ORPHANED LAND, on échange régulièrement. Je suis allé les voir la dernière fois qu'ils sont passés à Paris avec BLIND GUARDIAN. Là ils reviennent la semaine prochaine, je vais encore aller les voir. C'est quelque chose qui laisse des traces. C'est une expérience qui a tous les niveaux a été super intéressante. Je veux bien partir comme cela toute l'année, il n'y a pas de souci.
MI. Et avec ARCH ENEMY, c'est aussi un bon souvenir ?
Chaos. C'était sympa aussi. Mais ce n'était pas la même ambiance car on n'était pas en tour bus. On était à part, le groupe avait ses déplacements et son organisation de son côté. On venait se greffer sur les concerts donc on n'a pas eu du tout le même genre de contacts. On s'est à peine croisé en fait. Par contre d'un point de vue musical et professionnel c'était juste très intéressant et enrichissant d'avoir accès à ce genre de scène. On a quand même joué sur de très grosses scènes, dans de belles salles et sur des dates qui comptent. A ce niveau-là cela a été une super expérience.
MI. Vous allez ouvrir pour STREAM OF PASSION en décembre 2015. Allez-vous travailler d'une façon intensive ?
Chaos. Oui, il y a beaucoup de travail. Il ne faut pas rêver on arrive jamais a rien sans effort ! [Rires] ... On est d'ores et déjà en train de préparer cette tournée. Comme c'est des concerts de première partie, on n'a pas des temps de jeux extrêmement long, on va jouer une quarantaine de minutes. Il faut faire des choix donc on va bien évidemment faire la part belle au dernier album sachant que l'on va quand même aussi garder des anciens titres. Il y a des morceaux qui sont assez incontournables et donc c'est important de les jouer aussi. On est en pleine préparation du spectacle en lui-même c'est-à-dire la façon dont on va présenter ces titres ? Comment est-ce que l'on veut que ça sonne sur scène. On veut aussi arriver avec un show et quelque chose de global qui interpelle tout le monde immédiatement et soit marquant.
MI. Vous avez eu aussi l'idée de faire appel à une campagne de financement participatif ?
Chaos. Oui, pour financer principalement le clip.
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MI. Est-ce que tu penses que ce système de financement est l'avenir pour les combos d'une manière générale ?
Chaos. On m'a posé la question lors de l'interview précédente. J'ai envie de dire que c'est quelque chose qui se développe de plus en plus et j'aimerai rajouter malheureusement. Avant c'était le travail des structures qui étaient là pour développer, commercialiser et distribuer les groupes. C'est vraiment le travail des labels. On sait bien qu'aujourd'hui il n'y a quasiment plus personne qui paye quoi que ce soit à qui que ce soit. Il y a énormément de choses qui reposent sur les épaules de formations. Ce sont des gens qui travaillent comme tout le monde et qui a moins d'être rentier, milliardaire, heureux gagnant du loto ou d'avoir énormément d'argent... Tous ces investissements coutent très cher et fatalement les combos ont recours à ce mode de financement parce qu'ils ont besoin d'être soulagé de leur investissement. Ce n'est juste pas possible de faire un travail de qualité professionnel sur ses propres deniers jusqu'à la fin des temps. A un moment il faut gagner de l'argent.
MI. Allez-vous refaire appel à ce type de financement dans le futur ?
Chaos. Dans l'absolu ce n'est pas exclu. Après ce n'est pas le genre de chose qu'il faut faire toutes les semaines. On ne peut pas non plus en permanence aller solliciter les gens. Cela finit par devenir systématique et ça perd un peu de son côté exceptionnel. Mais oui c'est une solution à laquelle on pourrait de nouveau avoir recours. Ensuite, quand est-ce qu'on le fera et à quelle occasion cela on ne le sait pas.
MI. Il y a beaucoup de groupe français qui font appel à ce type de financement...
Chaos. Il n'y a pas que des formations françaises. STREAM OF PASSION ont financé le dernier opus par ce système.
MI. Penses-tu qu'il existe une autre solution ?
Chaos. Ce qui aurait été bien c'est que les gens dont c'est le métier aient réfléchis et anticiper. Tout le monde a vu venir la dégringolade du disque et des ventes et il ne s'est pas passé grand-chose en fin de compte. Il y a surement un modèle à repenser. Est-ce que c'est le travail des musiciens de tout faire ? Peut être en partie mais pas que ! C'est tout une industrie qui doit se repenser de façon à ce que tout le monde y retrouve de nouveau son compte et y gagne. Tout le monde se plaint de ne rien gagner et ce à tous les niveaux. A un moment donné on ne peut pas continuer comme cela. Faire de la musique ce n'est pas gratuit ! [Rires] ... Tout le monde trouve normal d'avoir accès à la musique mais pour ceux qui la font ce n'est pas gratuit !
MI. Spirited Away est inspiré par le film de Hayao MIYASAKI Le Voyage De Chihiro ?
Chaos. Oui, c'est un film d'animation. C'est issu des studios d'animation japonais Ghibli qui sont très réputés. Il y a eu d'autres films célèbres qui sont sortis de ces studios. Yohann et moi on aime tous les deux ce style de cinéma et on a eu l'idée de ce titre il y a quasiment trois ans en fait juste après l'album précédent. On discutait sur ce sujet et d'un seul coup on s'est dit que Spirited Away juste le titre parfait pour le prochain opus. En fait, on avait le titre juste avant tout le reste on savait qu'on l'appellerait ainsi depuis trois ans ! [Rires] ... On s'est inspiré de ce titre car pour nous le son était porteur de plein de choses et collait très bien avec les thématiques que l'on a abordées sur ce disque. Et puis on s'est fendu d'un petit hommage direct à Hayao Miyasaki avec "In Haydo's Arm" et "Spirited Away".
MI. Les deux premiers opus traitaient de thèmes très écologiste. Cela vous a posé un problème d'être catégorisé comme formation écologiste ?
Chaos. Non cela ne nous a pas spécialement dérangés. Ce qui s'est passé c'est que comme il y avait ces thématiques-là qui revenait de façon majoritaire sur les deux premiers cd du coup... Il suffise que l'on fasse un truc juste deux fois pour que tout le monde pense que tu vas faire ça toute ta vie ! [Rires] ... On nous a associé à cette étiquette là en disant que le deuxième opus était identique au premier au niveau des thématiques. Tout le monde en a déduit que c'était notre truc. Mais pas forcément, on a des tas de choses à dire sur plein d'autres sujets.
MI. Cette fois-ci vous traitez de l'esprit humain. Comment vous est venue l'idée de traiter de ce thème en particulier ?
Chaos. C'est venu assez naturellement parce que Johann a toujours des tas de compositions et de choses qui trainent. Il y avait une espèce de point commun entre plusieurs de ses morceaux. Il y en avait certains qui étaient déjà en friche et travaillé pour l'album. Quand on a décelé ce lien, on s'est dit que cela faisait une bonne thématique avec une bonne cohérence. C'est quelque chose qui formait un ensemble. Du coup, on s'est engouffré dans cette voie pour de bon.
MI. "At My Door" traite de l'autisme, un sujet sérieux que vous avez beaucoup travaillé il me semble !
Chaos. En fait Yohann a eu envie d'écrire sur ce thème suite à un documentaire qu'il avait vu sur l'autisme. Il a été en contact dans son entourage via Facebook avec des gens qui étaient soit autistes ou avaient des proches autistes. Il a voulu leur faire passer le texte et leur demander un peu leur avis parce qu'il voulait être le plus juste possible par rapport au ressenti qu'il avait sur ce thème. Il a fait valider le texte par des personnes qui était directement concernés par l'autisme afin que l'on ait des paroles qui soient le plus juste possible sur le sujet.
MI. Vous allez le jouer sur scène ?
Chaos. Non, je ne pense pas en tout cas pas dans l'immédiat par rapport à la setlist que l'on a prévu. On a d'autres morceaux plus prioritaires.
MI. C'est difficile d'établir une setlist ?
Chaos. Oui bien sûr. C'est fou car on a toujours envie de tout jouer. Mais il faut faire des choix, les titres que l'on veut mettre en avant et ceux qui vont être parfait pour rentrer sur scène. On a certains morceaux qui si on était IRON MAIDEN pourrait peut-être rendre quelque chose. Il faudrait avoir une scène de fou, trois semi-remorques de matériel et un monde dingue pour préparer. Là on pourrait prendre le temps de s'arranger pour que cela donne rende quelque chose. Mais sur des shows de quarante minutes en première partie, ce n'est pas la peine d'y penser.
MI. Sur Spirited Away pour la première fois Didier Chesneaux s'est chargé des paries solo et rythmique au niveau des guitares...
Chaos. Oui, il a touché beaucoup de guitares sur cet album. On lui a mis dans les mains comme cela il a tout lâché ! [Rires]
MI. Pourquoi assure-t-il autant de parties de guitares ?
Chaos. Déjà on avait travaillé avec lui sur l'opus précédent et comme cela s'était bien passé et que l'on était assez content on a voulu recommencer pas pour faire la même chose mais pour aller plus loin. Il s'est de nouveau impliqué en tant que réalisateur et il est allé un peu plus loin dans le cadre de la préparation. Il a assisté aussi au pré productions de l'opus. Il est venu nous voir en répétition et donc on a eu en amont avant même d'arriver en studio des conseils et des appuis. Ensuite notre guitariste Herbé Schiltz est parti avant l'enregistrement et très naturellement on a eu envie de demander à Didier si cela l'intéressait d'assurer les parties de guitares sur ce galette. Il a répondu qu'il était partant sans problème et avec plaisir. On a aussi des liens d'amitié qui se sont tissés au fil du temps. Il apprécie ce que l'on fait et il a eu très envie de jouer avec nous. C'est un peu comme cela que tout s'est fait.
MI. C'est devenu un membre d'ASYLUM PYRE ?
Chaos. Oui, à un moment donné il a fait partie intégrante de la formation sur ce projet.
MI. Est-ce qu'il va vous accompagner sur scène ?
Chaos. [Rires] ... C'est évidemment une question que l'on s'est posée. On s'est dit que maintenant qu'il avait joué sur l'opus cela aurait été sympa de pourvoir partager cela avec lui sur scène. Il se trouve que sur les dates de décembre que l'on va faire avec STREAM OF PASSION c'est possible. Didier sera avec nous sur scène sur ces concerts-là. Ce qui ne veut pas dire qu'il le sera forcément tout le temps sur les shows à venir. C'est aussi quelqu'un qui a pas mal de projets de son côté et qui n'est pas toujours forcément disponible. Les dates de décembre seront avec lui, pour la suite on verra.
MI. Quelles sont les raisons qui ont poussé votre guitariste et votre bassiste à quitter le navire ?
Chaos. Ce sont des évolutions tout à fait ordinaires et banales de la vie d'un groupe qui avance dans le temps. Avec des vies qui différent et des projets différents. Quand tu es dans un combo avec des personnes qui sont professionnelles et qui ne font que de la musique c'est plus facile d'avoir un line-up stable. Quand tu es dans une formation en développement ou on te demande de plus en plus d'investissement en terme de travail et de disponibilité et que la plupart du temps tu as des individus qui ont tous des jobs normaux à coté ce n'est pas toujours hyper facile à concilier. On a eu plein de cas de figure différents. C'est un petit peu la vie entre guillemets qui explique que le line-up a bougé. On ne désespère pas de le stabiliser un jour. Mais si c'est nécessaire et s'il faut en passer par là. Souvent tu n'as pas le choix.
MI. Vous avez trouvé de nouveaux musiciens pour vous accompagner ?
Chaos. On a une équipe pour les concerts. Après est-ce que c'est des personnes qui resteront de façon ferme et définitive... C'est tellement difficile à dire au jour d'aujourd'hui que je ne peux pas te répondre. On travaille à ça. Sachant qu'aujourd'hui les gens qui tiennent le groupe, qui créent les actions, les idées et qui mettent les initiatives en routes à l'heure actuelle ce sont deux personnes Johann et moi. Ensuite, une fois que l'on aura constitué une équipe stable autour de nous cela ne sera peut-être pas toujours comme cela, peut être que l'on aura effectivement plus d'implication d'autres personnes que Johann et moi.
MI. Serais-tu tentée d'écrire des textes dans le futur ?
Chaos. Pourquoi pas ! Mais l'écriture et moi... [Rires] ... C'est un truc sur lequel je travaille mais je n'ai jamais été super satisfaite de ce que je fais. Du coup, ça n'a jamais dépassé le stade du cahier à la maison. Et puis Johann le fait bien, il a toujours des tas de choses à dire, il a quinze milliards de textes d'avance ! [Rires] ... Du coup cela n'a jamais été un besoin non plus. Après si un jour j'ai un truc dont je suis vraiment satisfaite et que j'estime que ce serait sympa de le faire dire... Pourquoi pas !
MI. Considères-tu faire partie de deux formations à l'heure actuelle ?
Chaos. Si tu parles de MYLIDIAN, ils vont retourner en studio pour la composition du prochain album. Ils ne tournent plus donc pour l'instant MYLIDIAN ne me demande pas du tout d'investissement. Actuellement, je suis sur ASYLUM PYRE à 100 pourcent.
MI. En tant que chanteuse et professeur de chant, essayes-tu de faire passer un message ?
Chaos. Comme message je ne sais pas ! [Rires] ... C'est hyper varié. En fait parmi mes élèves j'ai des personnes de tous les horizons et d'âges différents. Du coup je m'adapte un peu en fonction du public que j'ai en face de moi. Je ne leur dis pas tous la même chose parce qu'ils n'ont pas tous les mêmes objectifs. Ils ne veulent pas tous faire la même chose avec leur voix et l'enseignement du chant.
MI. Pour conclure qu'apporte Spirited Away par rapport aux deux précédents opus ?
Chaos. Pareil, c'est vaste comme question ! [Rires] ... Il y a pas mal de différences, les sonorités, dans la façon d'aborder les morceaux, les couleurs, le chant, les thématiques. Il y a tout un ensemble qui fait que cet album se distingue de son prédécesseur.
MI. Merci beaucoup Chaos...
Chaos. Merci beaucoup. C'était très agréable. A Bientôt, tchao !
Ajouté : Lundi 16 Mai 2016 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Asylum Pyre Website Hits: 7244
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