EYESTRAL (FRA) - Ant Majora et David Ayme (Mars-2016)
Et l'Underground français, comment va t-il ? Et bien c'est justement la question que je me posais récemment, jusqu'à ce que je tombe sur le premier EP des rouennais d'EYESTRAL. Une première démo qui m'était passée sous le nez, mais je me rattrapais avec un EP en tous points remarquable, aussi empreint de Death technique que de Thrash massif, le tout développé d'un délicat touché progressif.
Avec à sa tête deux musiciens qui savent ce qu'ils veulent et comment l'obtenir, ce quatuor décidemment unique développe ses vues sur l'extrême de tête, et soignent aux petits oignons une musique aussi agressive que précise, qui synthétise trente ans d'extrême en une poignée de titres. Ne sachant pas à quoi m'en tenir, j'ai harcelé les deux principaux compositeurs du combo pour leur soutirer quelques tuyaux. Ils ont répondu à mes questions sans attendre, et m'en ont appris un peu plus sur cette première sortie pas forcément tendre. Le laïus en question ? Ci-dessous mon bon, et comme Beware The Rat King, cette interview, c'est du béton, et loin d'être con.
Line-up : Ant Majora (chant et guitare), David Ayme (guitare), Baptiste Collay (batterie), Valentin Chouaf (basse)
Discographie : Beware The Rat King (Album - 2016)
Metal-Impact. Bonjour les EYESTRAL, alors ici, c'est l'espace de présentation, parlez-nous de votre formation, au passé, présent et à l'avenir, tribune libre !
Ant Majora. Alors... Nous sommes EYESTRAL et nous faisons du Thrash Metal progressif. Voilà !
(Rires) Sérieusement, nous nous sommes créés en 2012 avec au départ David et moi. On a un peu galéré à trouver des musiciens au début, nous sommes restés deux sur le projet pendant un bon moment.
David Ayme. Oui, c'était assez chaotique au début, nous avons eu pas mal de monde qui a participé mais qui ne nous a pas suivi par la suite. Notre line-up s'est stabilisé autour de 2014 avec l'arrivée de Baptiste à la batterie puis Valentin à la basse.
Ant. Quelques temps après nous avons fait une petite démo de quatre titres, "Majora Family", "The Forest of Men", "Beware the Rat King" et "Shifted", afin de mieux faire connaitre au public Metal notre musique mais avant tout pour rechercher des dates un peu partout.
David. On s'est posé juste Ant et moi au début afin de mettre nos influences sur la table et de voir ce qui pourrait en ressortir si l'on mélangeait le tout. Ant avait déjà quelques compositions de côté, moi de même. Nous avons par la suite travaillé ensemble sur la structure et la couleur de ces morceaux via un séquenceur et instruments virtuels. C'était assez cool et intense d'observer notre travail prendre forme et de se rendre compte que ça sonnait pour nous. Suite à la diffusion de cette démo sur le net, nous avons eu pas mal de contacts utiles et de partage. Jusqu'aujourd'hui, nous continuons toujours de travailler de cette manière...
Ant. Pour le présent, en bien nous venons de sortir un EP. Nous avons fait pas mal de dates un peu partout en France, prochainement à Nantes, Rennes et alentours. Nous sommes toujours en campagne de promotion et espérons tourner le plus possible dans un avenir proche.
Pour le futur, nous sommes toujours en lien avec les smac afin de décrocher un jour une première partie de groupe plus connu, saisir toutes les opportunités qui représentent un tremplin pour notre groupe, toujours avancer.
David. Exact ! Toujours avancer, regarder droit devant nous, y aller doucement et prévoir toute les embuches qui représenteront un frein afin de toujours donner le meilleur de nous-même pour la communauté Metal.
MI. Vous venez de sortir votre premier EP, Beware The Rat King. Parlez-nous un peu du processus de composition et d'enregistrement. Qui compose principalement, et qui écrit? Comment s'est déroulé tout ça? Matos, production, studio...
Ant. C'est surtout David et moi qui composons. J'avais pas mal de compos de côté et lui aussi.
David. Pour le process d'écriture, à la base nous sommes posés l'un chez l'autre. Nous jammions et discutions de la structure du morceau en cours, nous exposions les riffs trouvés et en débattions chacun librement. Enfin, nous enregistrions le tout dans un séquenceur, ce qui nous permettait de le retravailler par la suite en changeant certaines parties ou en ajoutant d'autre. C'était un gigantesque travail, l'on ne se rend pas compte à quel point c'est chronophage, mais c'est toujours fait avec fun. L'étape suivante est de composer et d'ajouter les parties des autres instruments. C'est un moment vraiment enivrant, quand tu te tritures les méninges à concevoir une batterie, une basse, que tu mixes les instrus indépendamment et quand vient le moment où tu te poses et appuies sur Play... et que ça sonne ! Un moment de pure extase.
Ant. Pour le matos, au début c'était assez galère. On a commencé la production genre... été 2015 ? (acquiescement de son collègue) On avait décidé d'enregistrer la batterie dans notre local de répétition mais, malgré le professionnalisme du personnel et les moyens mis en place, nous nous sommes finalement tournés vers Postghost Record près de Rouen. Baptiste a enregistré les pistes sur 3 jours sur une DW collector's series, s'en est suivie le reste du groupe à enregistrer nos riffs, et parties vocales, chez David.
David. C'est vrai que ce fut de gros moments de galère ! Des câbles trop cours, des casques pas adaptés... On espère vraiment gagner en maturité matériellement parlant prochainement afin d'augmenter encore la qualité de de nos enregistrements. Dans le meilleur des cas, ce sera pour l'ensemble des instrus en studio directement, sinon nous continuerons à développer nos home-studios et pas sortir de chez nous (rires) !
MI. Quels sont les thèmes abordés dans cet album ? Y'a t'il une trame de fond ou bien ne sont ce que des chansons aux tonalités/images différentes ? Et qui est donc ce rat roi dont vous parlez ?
Ant. C'est assez surréaliste et fantastique en fait ! Ça parle de phénomènes de société, d'horreur... Ce qu'on aime raconter et entendre de notre côté en général. Le tout a été écrit après la composition des riffs. Chaque musique a été imaginée et composée indépendamment les unes des autres, il n'y a pas vraiment de suite logique ou de trame de fond. Il n'est cependant pas exclu que, dans le futur, nous puissions travailler sur un concept album.
David. Les paroles sont souvent écrites par rapport à l'ambiance musicale dans nos compos, et notre goût pour les films d'horreur et de suspens...
Ant. Après, Beware the Rat King, ce roi des rats, ça vient du dessin animé des 90's Batman. Dans les égouts il y avait une inscription qui disait "Beware the Sewer King". L'histoire de ce personnage a été mélangée avec celle de la créature folklorique moyenâgeuse, le roi des rats, apparu pendant la grande épidémie de peste en Europe.
MI. Comment jugeriez-vous cet EP par rapport à votre première démo ? D'ailleurs pourquoi un EP et pas un LP vu le nombre d'idées développées ? Avec quarante-deux minutes ne peut-on pas considérer qu'on a plutôt affaire à un album complet ?
Ant. La première démo était bien, nous avons eu de bons retours, mais les moyens d'enregistrement étaient assez pauvres et le travail d'ambiance ainsi que d'effets n'apportait pas plus de richesse à notre musique en comparaison à la somme de travail que cela nous a demandé.
David. En fait la démo, il faut plus la considérer comme un test. Ça correspond à la période où nous cherchions avant tout à mélanger nos idées et trouver un bon compromis entre nos deux univers. C'est avant tout ça: un travail de composition assez aboutit qui servait de support de présentation aux musiciens locaux, recruter le line-up manquant dans notre formation. Ce n'était pas dans un but de le commercialiser ou de le diffuser. Une carte de visite en somme... Le travail de samples que nous avions fait dessus ne représentait qu'une idée que nous pouvions développer, ou pas tout simplement. On a essayé et sur le moment, ça sonnait ! On trouvait ça pas trop mal mais quelque part, l'on perdait l'esprit ce que nous avions à la base, à savoir de se faire connaitre via notre travail de composition dans sa globalité avec un son assez brut et des structures parfois alambiquées, et non par un travail de sound design recouvrant le spectre musical. Donc je te rejoins ! Ce n'était pas l'idée du siècle et la restitution en live aurait été compliquée vu les moyens.
Ant. Après pourquoi un EP ? Et bien on trouvait que c'était la meilleure appellation étant donné que nous n'avons pas beaucoup de titres plus une reprise, nous ne sommes pas signés et évoluant toujours dans l'underground, c'est une galette purement autoproduite.
MI. Je sais que les groupes détestent les étiquettes, mais vous semblez vous revendiquer d'un courant Thrash Progressif... ne pensez-vous pas que votre musique tire plus sur le Death technique des mid 90's? Sinon, quels sont les groupes de Thrash dont vous admirez suffisamment le travail pour vous en inspirer ? Et quelle est votre propre définition d'une musique dite "progressive" ?
David. Je ne pense pas être trop influencé par le Death technique dans cette période-là. Je reconnais la technicité des gars et j'ai beaucoup de plaisir à en écouter mais... ce n'est pas ce qui me donne vraiment beaucoup de frissons lors d'une écoute.
Ant. Moi non plus en fait. J'aime bien le Death old school, comme les premiers MORBID ANGEL, DEATH, OBITUARY, etc. Mais je ne suis pas trop Death technique, hormis des groupes tels qu'OBSCURA, NECROPHAGIST. Enfin, on ne peut pas dire que c'est ce mouvement qui nous a inspiré. Pareil pour les étiquettes en fait, David a mis Thrash progressif parce qu'on fait une musique assez éclectique, puisant un peu partout dans nos inspirations, mais en tout cas je pense que nous tendons plus vers le Thrash que vers le Death.
David. C'est vrai que j'ai voulu ajouter cette étiquette "progressif" plus par rapport à la structure de nos morceaux. Sur la majorité, on sort complètement du carcan traditionnel avec couplet, refrain, couplet, etc. On en a forcément, bien sûr, mais ce n'est pas ce qu'on retrouve le plus. Dès le départ nous avions dans l'idée d'incorporer une batterie assez démonstrative, pouvant passer d'un feeling Metal à Jazz, en passant par d'autres styles. Chacun de nous peut passer du Thrash au Blues, en passant par le Jazz et le Funk, puis revenir au Metal (rires), ça ne nous fait pas peur et l'imprévisible fait partie de notre processus de composition.
Ant. Pour ce qui est question des groupes de Thrash qu'on admire suffisamment, il y a ce groupe dont lequel je suis un grand fan qu'est CORONER, j'aime le mélange de genres qu'ils utilisent, beaucoup d'harmonies dissonantes que nous utilisons leur ressemblent, j'adore !
DEATH ANGEL que j'aime bien aussi, DARK ANGEL, EXODUS... j'en passe, il y en a tellement.
David. Beaucoup de Testament dans l'harmonisation également, pas mal de KREATOR. Moi je reste classique, j'aime bien les vieux METALLICA, SLAYER, ANTHRAX... L'impact que ces groupes ont eu sur nous et nos compos est très visible mais pas que. Nous avons essayé de mélanger toute nos influences, aussi variées soient-elles. C'est pour moi une des composantes du Metal Prog: pousser plus loin le mélange des genres dans les variations de rythmes, la structure, à savoir évoluer non comme une composition rock traditionnelle mais plus en actes plus qu'en simple chanson. Je prends toujours pour exemple AYREON dont je suis un grand fan. La technicité à la part belle aussi. Tout ça forme pour moi le Metal prog, un putain d'opéra moderne aux instruments modernes et variés. Ce n'est pas simplement tirer ses influences de sous-catégories de Metal mais puiser ses inspirations également dans la music world, le Blues, la Fusion.
MI. La reprise de DEATH semble abonder dans le sens de ma théorie, pourquoi ce choix ? Parce qu'elle vous caractérise de son équilibre entre violence pure et finesse technique ? Parce ce morceau est tiré de l'album de DEATH le plus élaboré techniquement ? Que pensez-vous de la carrière de Chuck et de son groupe ?
Ant. Nous adorons tous DEATH dans le groupe, hormis le fait que c'est une grande source d'inspiration, et musicalement ça ressemble beaucoup à ce que nous faisons, du moins cette période-ci de ce groupe. On avait l'habitude de la jouer en live pour clôturer notre set, on a voulu partager notre gout pour cette musique en la mettant sur l'EP. Pour ce qui est de Chuck, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter. Ce mec est une légende, c'est lui qui a un peu "popularisé" et quasiment créé le Death Metal, avec des groupes comme POSSESSED ou MORBID ANGEL.
David. Il fait partie de ces bonhommes qui arrivent à créer quelque chose avec pas grand-chose. Il a réussi à faire transcender sa musique et faire évoluer son style tout en restant reconnaissable, un parcours quasi-sans fautes.
MI. Une tournée est-elle en préparation, si tant est qu'une tournée soit vraiment possible en France ? En cours peut être ? Des dates à annoncer ? Et si vous aviez le choix, avec qui aimeriez-vous tourner ?
Ant. Pour la tournée, non... pas encore. En France pour un groupe encore underground le financement d'une tournée est très dur et nous nous chargeons nous même du booking. Avec la sortie de l'EP j'espère les choses plus faciles. Nous avons prochainement une date sur Nantes le 26 Mars, une autre à Rennes le 23 Avril, le 7 Mai à Evreux puis en Belgique le 14 Mai mais celle-ci est à confirmer. D'autres dates sur Paris et partout en France sont en cours d'organisation.
David. Après le choix des groupes avec qui tourner est très dur, mais il y a énormément de groupe français que j'adore dont notre style se rapproche du leur, tel que MISANTHROPE, LOUDBLAST, TREPALIUM...
MI. Si vous deviez décrire EYESTRAL en concert à quelqu'un qui ne vous a jamais vu, comment procéderiez-vous ? La scène est-elle votre moteur principal ou aimez-vous aussi le travail en studio ? Meilleur et pire souvenir de concert ?
Ant. Scéniquement, nous sommes plus dans une esthétique traditionnelle, nous restons "normaux", nous même, communicatifs au possible, nous donnons toute la force que nous avons et au-delà. Nous restons simples mais nous n'excluons pas dans un avenir proche d'intégrer des décors et d'autres éléments scéniques. Après je préfère nettement la scène, la communication avec ton public est pour moi quelque chose d'inégalable.
Après pour le pire souvenir de concert, moi personnellement je n'en ai pas beaucoup. On a fait pas mal de bons concerts. Un à Lille, on a eu pas mal de monde ce jour-là !
David. On en a fait un à Paris... il n'y avait personne (rires)
Ant. Nous avons fait pas mal de scène pro, c'était cool. Après pour le pire souvenir, ce n'était pas le pire mais plutôt un souvenir marrant. C'était pendant notre tout premier concert, dans une salle qui s'appelle la Taverne de Thor à Rouen, fin 2014. On a joué et pendant le set, un mec a renversé sa bière sur une prise électrique et ça a fait sauter les plombs. D'un coup le noir complet ! Le délire dans la salle... super. On s'était dit que c'était peut-être le mec qui gérait la salle qui devait trouver que nous jouions trop fort. On a géré comme on pouvait. Baptiste a mis l'ambiance pendant ce temps, c'était le seul à avoir un instrument acoustique.
David. C'est ça ton super souvenir ? Moi j'en ai un bien du concert à Caen, où sur scène tu t'étais coincé tes cheveux dans mes clés de guitare pendant facilement cinq secondes. C'était fabuleux, nous essayions de tirer chacun de notre côté, ça ne s'enlevait pas. J'aime ce genre de souvenir...
Ant. Pour le meilleur, il y a ce concert à Reims où nous avons dormi dans le bar après le concert, c'était un vrai bordel ! Le lendemain on a eu le droit à l'équipe de nettoyage qui ne parlait pas la langue pour nous déloger de la salle au petit matin (rires)
MI. Avez-vous déjà en tête quelques pistes à suivre pour donner une suite à cet EP ? Si oui, quelques mots dessus ?
David. On travaille sur de nouveaux morceaux en fait. Il y a plein de pistes qu'on a commencé à élaborer plus ou moins, mais par soucis de temps elles ne figurent pas sur l'EP.
Ant. Nous avons chacun plein de compos personnelles, plus d'une dizaine en tout, mais nous mettons un certain temps à les taffer et les mettre en place. Nous sommes déjà en train d'enregistrer quelques démos entre nous et préparons un album plus conséquent, pour la fin d'année ou le début de l'année prochaine.
MI. Préférez-vous rester indépendant ou aimeriez-vous être distribués par un label ou une structure ? Pensez-vous que le développement du Net a amélioré les conditions de travail des musiciens ou y voyez-vous au contraire un handicap ?
Ant. C'est vrai que figurer sur un label nous aiderait beaucoup. Nous sommes en recherche et envoyons notre démo où l'on peut. Il y a un côté bien à être autoproduit au niveau de la gestion de ton groupe: tu es au cœur et tu gères de l'intérieur. Mais être accompagné d'une structure peut être avantageux aussi d'un point de vue de com' et distribution. Se créer un réseau en étant indépendant est une lourde tache. Après avec le net, c'est devenue très simple de se faire connaitre, ou de simplement se faire entendre, et ça à travers le monde. La recherche de concerts est facilitée, et l'enregistrement ainsi que le développement de ta musique est plus facile, pas seulement grâce à l'émergence du net mais aussi par l'avènement du numérique et des nouvelles technologies. Toute personne peut faire son album chez soi, même si les idées de départ restent compliquées à trouver, et l'accès à la culture et aux médias. Le handicap pour certains réside dans la chute des ventes d'album et le téléchargement.
MI. Citez chacun trois artistes/albums/morceaux qui ont changé votre perception de la musique, et pourquoi ?
Ant. J'ai fait mes premiers pas dans le Rock et le Metal au collège, à 13/14ans, avec MAIDEN, METALLICA et les GUNS N' ROSES. J'ai commencé comme ça mais après, te sortir 3 artistes, c'est compliqué... CORONER avec Grin, No More Color, des morceaux comme "Masked Jackal", "Paralysed Mesmerised". J'aime aussi les musiques de films comme celles de Danny Elfman, John Carpenter, Shirley Walker ou Basil Poledouris, mais pour rester dans le domaine Metal, les premiers METALLICA m'ont aussi bien influencé. Kill'em All est une tuerie ! Pour terminer, je dirais que MERCYFUL FATE et KING DIAMOND ont été également une grande source d'inspiration pour moi. J'adore.
Après pour les autres, Baptiste aime bien KREATOR, ANGELUS APATRIDA ou ARCH ENEMY, et Valentin est plus LAMB OF GOD, SYMPHONY X, MASTODON...
David. Pour les 3 albums qui ont changés ma perception de la musique, dans un premier temps il y a eu le premier album de RAGE AGAINST THE MACHINE. Je découvrais cette musique électrisante à travers le son de gratte de Tom Morello, j'étais fan. En second, il y a SLAYER, avec Reign in Blood, ma grosse révélation Thrash dans une époque où j'en avais vraiment besoin. Je vénérais cet album, je le mettais pour m'endormir tellement c'était bon. J'étais à cette époque un très gros fan de Kerry King et Jeff Hanneman. Pour la découverte de mon troisième artiste, ça a été quand j'ai acheté mon premier magazine d'apprentissage de la guitare. Travailler la technique était bien plus tard devenue un moteur de vie. J'y ai découvert le guitariste français PATRICK RONDAT, qui faisait une démo de son morceau "Donkey's Island" de son dernier album. Ce fut la première fois que j'entendais une musique véritablement Prog et instrumentale en même temps, axée sur la guitare. J'écoutais Satriani, Lukather,... mais c'est avec Rondat que j'ai eu mes premières émotions guitaristiques. My godfather.
MI. Quelles relations entretenez-vous avec l'Underground, les artistes, labels et webzines ? Que pensez-vous d'ailleurs de ces derniers, jouent-ils un rôle important en tant que lien entre vous et le public Metal/Rock ?
Ant. Faisant partie de l'underground, nous ne comprenons que trop bien l'impact que peuvent avoir les news et critiques sur la notoriété d'un groupe. Depuis la sortie de l'EP, nous avons eu quelques reviews et c'est intéressant de savoir ce que ton public, professionnel de la musique ou non, pense de ta musique et de ton travail. Ca nous aide à avancer.
David. L'underground apporte une promiscuité intéressante avec ton public également. Le fait de faire de petites scènes, des bars ou des caves te donne un contact direct avec les gens. Il n'y a pas de surélévation de l'artiste physiquement et spirituellement, nous sommes au même niveau et partageons simplement notre gout pour le Metal. Certains interagissent directement avec toi, et toi avec eux après. Tu vois tout de suite si ta musique est appréciée ou pas à l'image des anciens théâtres populaires. C'est une mini école de la vie de musicien.
MI. Pouvez-vous nous parler de la scène rouennaise ? Quels sont les groupes les plus actifs ? Qu'en est-il de la scène Metal locale, les structures suivent-elles ?
Ant. Je trouve la scène rouennaise assez riche dans l'ensemble et très active. Il y a pas mal de groupes différents défendant toute sorte de catégories de Metal. Du Heavy, du Thrash, du Black, du Death... Il y a de tout. Les PROPHECY OF APOCALYPSE se défendent bien avec leur Heavy/Thrash. STABWOUND également que j'aime beaucoup. Des groupes comme NOEIN, DRENAÏ, ATARAXIE, SUBSTANS, MINE, DEBASEMENT, dans des genres différents, sont également de chez nous, c'est une vraie fierté, et des nouveaux groupes qui arrivent cette année comme ALL IS DUST ou MENOS. Hormis les groupes, il y a aussi énormément d'endroits où l'on peut jouer, 5/6 salles/bars...
MI. Quelques mots aux lecteurs de Metal-Impact ? Tentez de les convaincre d'acheter votre EP !
Ant. Merci aux lecteurs de Metal Impact. Si vous êtes amateur de Thrash, de Prog ou de Metal en général, n'hésitez pas à jeter une oreille sur notre travail. On espère que vous apprécierez cet EP, fait avec le cœur de fans de Metal que nous sommes avant tout et non celui de musiciens.
MI. Le dernier mot est pour vous, dites ce qui vous passe par la tête, sans employer de mot masculins.
David. Moi mon mot ce sera: Girafe ! (rires) Sérieusement, Merci à tous les internautes ainsi que toute les personnes qui nous ont suivis sur les réseaux sociaux, Internet en général et sur la scène locale Normande. Merci et à bientôt sur les routes.
Ant. Merci à tous. On espère que vous avez apprécié l'EP et cette interview !
Ajouté : Jeudi 24 Mars 2016 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: Eyestral Website Hits: 6763
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