I-MACHINE (FRA) - Seb (Nov-2015)
I-MACHINE est un combo qui nous vient tout droit de la région Paca là où le soleil et le pastis sont rois et qui s'est formé en 2008 sous l'impulsion des frères Seb et Lol tous les deux guitaristes de leur état. Il leur faudra un certain temps pour trouver des musiciens évoluant dans le même style qu'eux et ayant les mêmes objectifs. Le gang sort un Ep en 2013 qui lui permet de se faire remarquer et de donner quelques concerts dans leur région essentiellement. Le groupe nous distille un Metal Rock indus saupoudré d'une grosse touche d'électro auquel s'ajoute parfois des parties Pop très accrocheuses ! Le chant en français leur permet de défendre des thèmes engagés qui peut, par moment, les rapprocher de l'esprit de TRUST. Leur force étant de vous ravager les neurones grâce à des refrains très mémorisables qui déambulent sans cesse dans vos cages à miel sans vous laisser aucun répit. Deux ans après leur premier Ep, les bougres reviennent sans crier gare avec leur premier album l'Origine qui s'avère être de très bonne facture ! Un premier opus bourré d'hymnes fédérateurs qui devraient faire leur petit effet lors des prochains concerts de la formation. Une vraie réussite qui va leur permettre de passer un cap supplémentaire tant la qualité sur cette galette est le maitre mot dominant. Nos Bad Boys en ont profité pour changer de nom, exit INDICIBLE MACHINE qui devient en un tour de passe passe I-MACHINE histoire de faire plus cours et d'attiser un peu plus la curiosité. Pour en savoir un peu plus sur ces sudistes venu de nulle part et qui ont la volonté de ne pas rester invisible, votre serviteur a soumis Seb un des deux guitaristes à la question ! Interview découverte avec un musicien sympathique et heureux de pouvoir assurer la promo de son petit dernier dans la capitale ! Magnéto Seb, c'est à toi !
Line-up : Fred (chant), Lol (guitare), Seb (guitare), Dan (basse), Steph (batterie)
Discographie : Indicible Machine Ep (2013), L'origine (2015)
Metal-Impact. C'est la première interview que je réalise après le drame qui a frappé Paris et le monde de la musique. Quelles sont tes réactions face à ces actes terroristes ?
Seb. Deux choses. D'abord avec I-MACHINE on est à Paris, on soutient. On est monté à Paris pour assurer cette journée de promotion malgré les évènements pour montrer notre solidarité. Ensuite, l'idée aussi c'est de promouvoir la culture contre la pourriture. Nous on propose une certaine forme de culture. On est venu quand même et on échange aujourd'hui malgré les évènements. C'est notre manière à nous de manifester contre ces actes et d'apporter notre soutien à toute la population qui a été touché.
MI. C'est la première fois que vous venez nous rendre une visite dans la capitale ?
Seb. Non, j'ai fait des études à Paris. Mon frère qui est notre guitariste a travaillé à Paris. Mais pour la musique, c'est la première fois que l'on monte à Paris.
MI. I-MACHINE existe depuis 2008 et en 2010 vous sortez votre premier Ep sous un autre nom d'ailleurs !
Seb. Oui c'était un Ep en forme d'essai. La touche était beaucoup plus Indus que sur le Lp. Depuis le line-up a complètement changé au niveau de la section rythmique basse/batterie. On avait des samples plutôt en forme de bruit qui était fait par le bassiste, il utilisait une machine Roland MC 808. Là on est plus sur des samples d'ordinateurs qui sont gérés par le nouveau batteur. C'est aussi pour cela que l'on a appelé le premier opus l'Origine. Cela correspond à l'origine du line-up stabilisé avec des ordinateurs comme influence. C'est pour cela que l'on a voulu marqué le coup en changeant de nom.
MI. Auparavant, vous vous appeliez INDICIBLE MACHINE !
Seb. Oui, c'était avec l'effectif d'avant et on chantait en français. Le nom était anglais alors que l'on chantait en français et puis c'était un peu long aussi. A l'occasion du changement de line-up, on s'est dit que c'était le moment de changer de nom.
MI. Sur Google, cela ne facilite pas la recherche !
Seb. Oui sur la com', on a merdé. Le facebook est resté INDICIBLE MACHINE, on est en train de le changer. En fait, on ne décolle pas on est à 300 like sur Facebook. On est désespéré. Aujourd'hui, on s'est rendu compte qu'il y avait un couac et on est en train de le corriger.
MI. Comment s'est déroulée cette première expérience en studio ?
Seb. On a voulu bosser les morceaux comme on est, en autoproduction totale, sur fond propre. L'idée c'est de passer le moins de temps possible en studio donc on a convenu d'un forfait avec Devenprod chez qui on a enregistré. Tout s'est fait en une ou deux prise, tous les morceaux ont été enregistré comme ça. Pour les guitares, on a bénéficié d'une journée chacun. Ensuite, on a passé un peu plus de temps sur le chant car il n'était pas tout à fait finalisé. Devenprod au-delà du job, nous a proposé des arrangements sympas car ils ont compris ce que l'on faisait. Globalement on a tout enregistré en une semaine. Par contre nous avons commencé la démarche en septembre 2014. Il fallait trouver le studio, enregistrer, mixer et faire la pochette ce qui fait qu'au final L'Origine est sorti en mars 2015.
MI. Avez-vous ressenti une certaine forme de pression ?
Seb. Non, on avait bien travaillé les morceaux justement pour ne pas avoir de pression.
MI. C'est Laurent Saulus qui a produit l'album ?
Seb. A Devenprod, on avait déjà enregistré l'Ep. Il avait aimé la voix de notre chanteur, pas forcément l'Ep mais là il a bien aimé l'opus. Devenprod fait partie des studios de référence en Paca. Très honnêtement en rapport qualité / prix, il n'y avait pas mieux. C'est quelqu'un de très sérieux qui pratique des tarifs raisonnables, c'est aussi pour cela qu'on y est allé. Il joue aussi avec différentes formations dont certaines étaient un peu connu.
MI. Que vous a-t-il apporté ?
Seb. Le plus c'est au niveau des arrangements qu'il a proposé. Quand nous sommes arrivés avec les morceaux, il y avait quelques longueurs parce qu'on les avait travaillé en live. En concert, c'est bien de garder un temps soit pour faire de l'improvisation soit pour bouger soit pour poser des paroles. Après faire durer un temps en studio c'est lassant, il nous a proposé d'écourter certains passages pour que cela soit plus pêchu ce qui était plutôt une bonne chose. Il a aussi proposé quelques samples ou effets qui viennent enjoliver les introductions de morceaux ou les ponts. Il a aussi ajouté pas mal d'effets sur la voix.
MI. Pourquoi avoir fait le choix du chant en français ?
Seb. Tout le groupe était d'accord sur cette option. L'idée c'est déjà d'avoir un public et des fans autour de nous en France. On aime bien ce côté revendicatif, engagé.
MI. Justement vos textes traitent de problèmes de société, c'est important pour vous de pointer le doigt sur ses disfonctionnements ?
Seb. Oui, il y a une revendication sociale sur certains sujets qui fonctionnent de travers dans la société. Il y avait aussi le choix de placer la voix. C'était un peu compliqué pour le studio c'est dû au message que l'on voulait faire passer. On voulait une batterie triggé avec une grosse basse qui groove. On désirait à la fois un mur de guitare mais pas trop devant et effectivement un chant en avant pour qu'il soit bien compréhensible quitte à avoir fait le choix du chant en français.
MI. Pourquoi avoir choisi d'inclure deux titres en anglais ?
Seb. En fait ce qui s'est passé c'est que parmi nos influences on a des groupes américains comme LINKIN' PARK, SYSTEM OF THE DOWN, RAGE AGAINST THE MACHINE ou INCUBUS et le morceau sonnait Rap/Rock. C'était difficile de poser un chant français dessus éventuellement un peu rappé. On n'a pas réussi et il se trouve que notre batteur est professeur d'anglais. Il a pris la plume et a écrit les textes en anglais pour arriver à sortir ces morceaux qui pour nous valait le coup d'être sur l'album. En studio Fred avait du mal à passer les couplets de "Welcome" en prononciation du coup les couplets ont été interprété par notre batteur.
MI. Il y a un morceau qui s'appelle "Ni Dieu, Ni Maitre" c'est votre philosophie ?
Seb. Oui, Ni dieu, Ni Maitre et que le meilleur s'exprime.
MI. "Carpie Diem" aussi je suppose !
Seb. Oui surtout. C'est aussi une réponse à ce qui s'est passé même si on a enregistré avant les évènements du Weekend.
MI. Comment vous êtes-vous rencontré et avez-vous donné naissance à I-MACHINE ?
Seb. Les fondateurs se sont deux frangins donc ça fait très longtemps que l'on se connait [Rires] ... Les deux frères qui assurent les guitares ont eu envie de monter un groupe en 2008. On était influencé par MASS HYSTERIA, NO ONE IS INNOCENT, SILMARILS. Et donc on voulait créer des morceaux dans cette veine-là. On a passé des annonces pour trouver un bassiste, un batteur et un chanteur qui étaient motivés par ce style de musique. Chacun ensuite a apporté ses influences. Il y a ce terreau là mais on espère créer notre marque de fabrique légèrement différente. Notre chanteur fait partie du noyau dur, c'est la section rythmique qui a changé.
MI. Est-ce que les morceaux de l'Origine sont récents ?
Seb. Après l'Ep, on avait huit morceaux et certains ne nous convenait pas, c'est pour cela qu'outre les changements de line-up, le Lp est sorti qu'en mars 2015. On a décidé de mettre à la poubelle huit titres et on a tout recommencé à zéro.
MI. Pourquoi avoir tout mis à la poubelle ?
Seb. Parce que pour nous, ils n'étaient pas assez satisfaisants. Il y avait des choses qui ne nous convenait pas, pour nous il n'y avait pas assez d'énergie. Ça ne collait pas avec nos envies. On a tout écrit récemment, ces titres n'ont pas vingt ans d'âge. Nous aux guitares on compose chez nous tout un tas de riffs que l'on propose en répétition. Le groupe c'est une démocratie, il n'y a pas de leader et il y a parfois des débats houleux. Mais rien est imposé, on tranche aussi pour la scène et l'énergie du gang. Il y a une sélection des riffs ensuite on pose la section rythmique et de temps en temps il y a un sample qui est ajouté par le batteur. Si le sample envoie on pose des guitares dessus, si la musique qui s'ébauche inspire le chanteur il commence à dire un mot ou deux et va poser du yaourt pour trouver toutes les intonations. Ensuite, il écrit les textes tranquilles à la maison et il revient pour poser le texte en français et en général ça change par rapport au yaourt et il faut modifier la musique. Au final, c'est comme cela qu'on écrit les titres.
MI. La pochette est très énigmatique ?
Seb. C'est une vieille boite métallique rouillée.
MI. C'est un symbole ?
Seb. On est dans l'autoproduction sur tous les sujets y compris la pochette. On s'est improvisé graphiste. On a cherché tout un tas de photos, on a fait une présélection et au final on a choisi cette vieille plaque rouillé qui rappelle le nom de I-MACHINE. On répète dans un double container soudé situé dans une entreprise de verre, avec une voix de chemin de fer et des usines à coté ou les torchères s'allument de temps en temps, ça c'est aussi un peu la musique. On s'est dit que c'était pas mal de mettre cette boite ou il y a quelques vis à dévisser pour voir ce qu'il y a dedans.
MI. Pourquoi avoir choisi "Crazy" comme premier single ?
Seb. Il y a eu de longs débats et je ne sais pas si on a bien fait parce que lorsque l'on regarde les lectures en streaming ce n'est pas le morceau qui ressort comme étant le plus écouté parce qu'il est un peu à part. Il est dynamique, il est dansant, il fait sauter après il y a une partie particulièrement sympathique. Après il fallait faire un clip, il fallait concevoir un scénario tout de suite. Parmi les titres que l'on a sélectionnés pour celui-là on a posé un scénario tout de suite. "Crazy" c'est la société qui va vite, l'envie de sortir du costume, arracher la camisole. Comme on a trouvé tout de suite le thème et que cela a été facile, on a commencé par ce titre. Mais on compte sortir pour le premier semestre 2016 un deuxième clip ou là on va tabler sur une chanson plus revendicative, plus énervé et rageuse du type de la "Crise" "Que le meilleur s'exprime" ou "Ni Dieu, Ni Maitre".
MI. Vous allez tourner un clip ?
Seb. Oui, on va le tourner le premier semestre 2016.
MI. Vous appréciez de réaliser des vidéos ?
Seb. Oui, c'est sympa, c'est autre chose. On découvre la création, il faut tourner toutes les scènes. En termes de vidéo il faut s'équiper pour travailler sur la qualité d'image. Mais on aimerait bien que l'on s'intéresse un peu à nous notamment les tourneurs pour sortir de l'autoproduction et la recherche de contrats.
MI. C'est facile de faire du Metal dans la région Paca ?
Seb. Il y a beaucoup de bons groupes dans la région Paca. Mais les scènes sont rares, tout se fait par connaissance. Nous on est relativement neuf et on était un petit peu concentré sur autre chose. On ne connait pas vraiment les programmateurs de salle, on a du mal à trouver des dates.
MI. Est-ce qu'il y a des formations pour qui tu aimerais ouvrir ?
Seb. Le rêve, c'est de faire la première partie de MASS HYSTERIA.
MI. Comment décrirais-tu le groupe sur scène ?
Seb. Sur scène il y a plus d'énergie que ce qui se dégage sur l'album. C'est le but, les guitares sont plus brutales, on a des amplis à lampe bien poussés. Les samples ressortent bien. Quel que soit le public, qu'il y en ait ou pas, on se donne toujours à fond, on met la même intensité, on finit dans la fosse. On a des micros Hf et on court partout. On espère avoir le maximum d'énergie.
MI. Avez-vous été influencé par TRUST notamment au niveau des textes ?
Seb. Pas vraiment. C'est un compliment, il n'y a pas un membre du groupe qui ne soit pas fan. On apprécie bien sur Bernie Bonvoisin et Nono. Mais il n'y a pas d'influence revendiquée.
MI. Comment as-tu découvert la guitare ?
Seb. Lorsque j'étais adolescent, j'étais ultra fan de MIDNIGHT OIL et INXS. A l'époque j'avais tous les albums de MIDNIGHT OIL, j'en possédais au moins une douzaine. J'essayai de produire de la musique et c'est comme ça que je me suis mis à la guitare.
MI. Il y a des morceaux très mélodique voir Pop !
Seb. Oui, on essaye d'avoir des couplets revendicatifs et mélodiques et chantant. C'est une marque de fabrique.
MI. Vous avez participé au Téléthon en 2013, c'est un bon souvenir ?
Seb. Oui, c'était une occasion, on a aussi joué lors des évènements de Fukushima. On essaye de jouer autant que faire se peut et si il y a une cause à défendre il n'y a pas de souci.
MI. Quels sont les meilleures moments que tu as vécu au sein de I-MACHINE ?
Seb. On a donné un concert qui fait référence pour nous dans un festival de Rock c 'était il y a quelques années dans le village de 500 âmes à St Martin les Eaux. On était là parce que la programmatrice nous appréciait. On est arrivé sur un terrain à ciel ouvert, on s'est dit que c'était sympa, c'était totalement perdu. On a décidé de faire une espèce de répétition. On y a été à fond et il y avait plus de deux milles personnes. Il y avait dix groupes programmés, on avait un set de trente minutes mais on jouait à 20h30. On s'est retrouvé devant un public de 500 à mille personnes qui ne connaissait absolument pas les morceaux. C'était assez agréable, on a pogoté et ça sautait dans tous les sens dans la fosse. On a réussi a faire bouger le pit en une demi heure de scène. Ca reste un super souvenir et on espère reproduire ce genre d'expérience.
MI. Pour terminer, qu'as tu envie de rajouter ?
Seb. Le message que j'ai clairement envie de faire passer c'est que l'on va faire des petits correctifs sur Facebook. Si l'album et la musique sont apprécié il ne faut pas hésiter à écouter et réécouter sur Spotify/Deezer, être adepte, acheter sur le web et linker sur Facebook. Pour nous c'est une belle rétribution par rapport au travail que l'on a fait un peu tout seul en mode traversé du désert. Voir qu'il y a des gens qui apprécient et qui font des chroniques c'est motivant. Aujourd'hui, on donne des interviews c'est appréciable. Demain on espère être visible, on est invisible mais les retours que l'on a sont positif et l'album est plutôt pas mal produit. On aimerait être visible.
MI. Vous avez déjà joué à Paris ?
Seb. Non ! [Rires] ... Ca aussi cela serait génial.
MI. Vous pensez au deuxième opus ?
Seb. Oui on a déjà une quinzaine de morceaux de prêt. On veut sortir le second Lp au plus tard fin 2016. On compose pas mal de morceaux pour choisir les meilleurs titres. On veut que ce soit de qualité, c'est un peu sur quoi on s'est mis d'accord. On restera sur un format dix/douze titres.
MI. Merci à toi pour ce sympathique échange.
Seb. Merci, c'est réciproque.
Ajouté : Vendredi 12 Février 2016 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: I-Machine Website Hits: 7479
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