RHAPSODY OF FIRE (usa) - Legendary Years (2017)
Label : AFM Records
Sortie du Scud : 26 mai 2017
Pays : Italie
Genre : Metal symphonique
Type : Best-Of
Playtime : 14 Titres - 73 Mins
Quand les membres fondateurs de RHAPSODY, Luca Turilli et Alex Staropoli, assurent qu'ils se sont séparés en bons termes, et que chacun peut utiliser le nom du groupe à sa guise, on se dit : "ouah, voilà des mecs intelligents qui poursuivent leur route respective sans rancoeur". Mouais. Mais quand d'un côté Fabio Lione (chants) et Alex Holzwarth (batterie) finissent par quitter le navire qui venait de reprendre la mer avec un très bon album inespéré (Into The Legend), et de l'autre Luca Turilli se fend d'un "je suis très excité de participer à ce 20th Anniversary Farewell Tour, unique et spécial, avec Fabio et mes autres amis", il y a de quoi se poser des questions. Car ce "RHAPSODY Reunion", concert réunissant Turilli, Fabio Lione, Patrice Guers (basse), Alex Holzwarth et Dominique Leurquin (guitares), se jouera sans... Alex Staropoli. Comme quoi, ça a quand même du clasher sévère.
Loin de se démonter, Staropoli a engagé Giacomo Voli en tant que nouveau frontman, tandis que Alessandro Sala (déjà présent sur Into The Legend) prend la basse et Manu Lotter assure derrière les fûts. Quant à Roby De Micheli (guitares), qui accompagne Staropoli depuis Dark Wings Of Steel (2013), il conforte un peu plus sa place de co-leader, tout guitariste sous-estimé qu'il est. Et si votre serviteur osait, il vous confierait que De Micheli, bien loin des inspirations néo-classiques envahissantes de son prédécesseur, a sûrement plus de personnalité dans les doigts que Luca Turilli. Mais ce n'est pas le sujet.
Niveau line-up, donc, RHAPSODY OF FIRE s'est refait une santé. Restait donc à confirmer tout ça sur une belle galette toute neuve, sur un disque flambant neuf. Et stratégiquement, c'est là qu'Alex Staropoli vient de commettre sa première erreur. Le cousin chevelu d'Adrien Brody s'est mis en tête de réenregistrer les classiques du groupe avec ses nouveaux camarades de jeu, sous l'oeil bienveillant de Seeb Levermann (leader d'ORDEN OGAN) au mixage. De ce côté-là, rien à dire, les incontournables du répertoire estampillé 1997-2002 bénéficient d'un magnifique lifting, révélant (et c'est criant) que les enregistrements de l'époque commençaient à faire "kitsch"... Pour exemple, le boulot effectué sur les choeurs de "Emerald Sword" témoigne de la nécessité d'actualiser et dépoussiérer certains arrangements qui ne tiendraient plus la route en 2017. Là-dessus, Staropoli et Levermann ont assuré.
Là où l'aventure est contestable, c'est que plutôt de nous servir un Best Of revisité pour introniser son RHAPDODY nouvelle formule, on aurait aisément préféré des compos toutes fraîches à se mettre dans les oreilles. Car les titres abordés souffrent TOUS de l'absence de Fabio Lione. Le répertoire historique de RHAPSODY paraît tellement indissociable de la voix de son ex-frontman que la tâche semble presque impossible pour Giacomo Voli. Le bonhomme s'en sort avec les honneurs, n'ayant rien à envier aux pointures du genre, quoique évoluant dans un registre juste un peu moins lyrique que Lione, mettant moins l'accent sur les vibratos et manquant par instants de profondeur (ce qui donne moins de frisson sur la ballade "Wings Of Destiny"). Sinon, Voli livre une prestation loin d'être ridicule, notamment sur "Beyond The Gates Of Infinity", d'où la conclusion suivante : il symbolise certainement le renouveau dont RHAPSODY OF FIRE avait besoin. Au même titre que des musiciens en arrière plan qui font le boulot avec un son plus "moderne".
Alors pour faire court, comme on pouvait dire autrefois qu'Andi Deris n'était pas Michael Kiske (ou Blaze qui ne sera jamais Bruce, comme vous voulez), Giacomo Voli ne sera jamais Fabio Lione, et lui demander de se frotter aux chansons marquées par le nouveau chanteur officiel d'ANGRA, ça n'avait rien d'un cadeau. Soit dit en passant, on s'interrogera aussi sur la pertinence ou non de rejoindre un groupe en perte de vitesse comme le combo brésilien, mais là non plus, ce n'est pas le sujet.
Le sujet, c'est que Staropoli n'a pas présenté son chanteur dans les meilleures conditions par le biais d'un exercice périlleux, même si le disque rend hommage avec les honneurs à l'ère 1997-2002. Chaque fan de RHAPSODY aura son mot à dire sur tel ou tel titre manquant ("The Village Of Dwarves", "Triumph For My Magic Steel", "Eternal Glory"), mais un Legendary Years où se succèdent "Dawn Of Victory", "Flames Of Revenge", "Emerald Sword" et qui finit par "Rain Of A Thousand Flames" ne peut que déchirer sa mama italienne. Point barre.
Ajouté : Lundi 05 Juin 2017 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Rhapsody Of Fire Website Hits: 48498
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