BLACK SABBATH (uk) - Headless Cross (1989)
Label : IRS
Sortie du Scud : 24 avril 1989
Pays : Grande Bretagne
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 40 Mins
En 1987, après la sortie tumultueuse de The Eternal Idol, le vaisseau BLACK SABBATH peut être fier d'avoir survécu à la tempête qui a failli l'engloutir. Le capitaine Iommi a tenu bon, vent debout, peinant à recruter un nouvel équipage qui accepte de poursuivre l'aventure à ses côtés. L'album n'a malheureusement pas reçu un très bon accueil, la tournée promotionnelle a été laborieuse avec des dates annulées faute de ventes suffisantes si bien que le label Vertigo a décidé de ne pas renouveler un partenariat historique avec BLACK SABBATH. Le navire est sorti de la tempête, certes, mais la crique tranquille où il pourra s'amarrer pour souffler un petit peu n'est pas encore en vue.
1988 est une année sombre pour le combo qui ne donne qu'un unique concert (et pour seulement trois chansons). Tony Iommi cherche à recruter des musiciens suffisamment réputés et valeureux pour redonner au Sab le lustre des temps anciens. En octobre 1988, le groupe est presque complet. A l'homme en noir se sont joints Cozy Powell (batterie), Jeoff Nichols (claviers) et Tony Martin (chant). Il n'y a pas de bassiste dans le line-up car Tony Iommi espère le retour de Geezer Buttler qui joue les arlésiennes. L'opus est écrit et composé par Iommi, Powell, Nichols et Martin en quelques semaines. Il est enregistré au studio Woodcray et produit par Tony Iommi et Cozy Powell. Le groupe s'accorde un luxueux bonus en accueillant Brian May de QUEEN qui vient enregistrer le solo de guitare de la chanson "When Death Calls". Les lignes de basse sont enregistrées a posteriori par Laurence Cottle, un bassiste de session. Après la défection de Geezer Butler, c'est finalement Neil Murray qui est recruté pour la tournée promotionnelle. L'ex bassiste de WITHESNAKE restera auprès du Sab pour les albums suivants, à l'exclusion de DEHUMANIZER (enregistré avec Geezer Buttler).
Bien plus cohérent que ses prédécesseurs, Headless Cross est un disque comparable à Heaven and Hell. Il y a en effet une cohérence narrative qui faisait défaut à Seventh Star et The Eternal Idol. Le fait que le disque ait été composé d'une seule traite et en très peu de temps par une équipe soudée et artistiquement en phase joue pour beaucoup dans le résultat final.
"L'album donne le sentiment d'avoir été façonné dans un seul souffle ininterrompu, sous la puissante impulsion du tandem Iommi / Powell. Pour la première fois depuis le départ de Ronnie James Dio, Tony a face à lui un véritable contre-pouvoir. Cozy Powell est bien décidé à imprimer sa marque sur le style de BLACK SABBATH et de renvoyer le groupe vers des sommets qu'il n'aurait jamais dû quitter, selon lui." (Guillaume Roos / La bête venue de Birmingham).
Tony Martin n'avait pas du tout pris part à la construction de l'album précédent. Sur Headless Cross, le chanteur peut enfin s'exprimer en choisissant ses mélodies et en écrivant ses propres textes. Le résultat de la collaboration des musiciens est un projet sombre, lourd, pesant et plombé avec une rythmique massive, des échappées de guitare inspirées et un chanteur parfaitement dans le ton. Headless Cross est également un album très cohérent et de qualité homogène. Il n'y a pas un single qui se détache du lot, toutes les chansons étant des hits en puissance. Que les mauvaises langues qui qualifient Tony Martin de sous-Dio aillent se recoucher, avec Headless Cross, le chanteur montre qu'il est capable de tirer son épingle du jeu en n'étant pas juste une belle voix mais un frontman accompli qui insuffle sa propre personnalité à l'album. Si les compos sont comparables en inventivité et en puissance à celles de la période Dio, les lyrics de Tony Martin sont quant à eux assez proches des débuts du Sabbat noir : il y a du diabolique et de la sorcellerie à tous les étages !
"Tony Martin had just come into the band and he assumed, oh, BLACK SABBATH, it's all about the Devil, so his lyrics were full of the Devil and Satan. It was too much in your face." (Tony Iommi, 2012)
Pari tenu, le bateau est arrivé à bon port et l'équipage est désormais au complet. Headless Cross est l'excellent album que les fans attendaient. Certes BLACK SABBATH n'a plus la même stature, mais avec la patine des ans, Headless Cross doit être considéré comme un disque qui compte dans la discographie du combo.
Ajouté : Samedi 23 Juillet 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Black Sabbath Website Hits: 5946
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