VOLKER (FRA) - Volker (2016)
Label : Kaotoxin
Sortie du Scud : 14 mars 2016
Pays : France
Genre : Psycho Dark Rock
Type : Album
Playtime : 4 Titres - 12 Mins
Encore un cas très précis à juger en tant qu'association de malfaiteurs... Pensez donc, à la barre, des anciens/actuels REGARDE LES HOMMES TOMBER, NOEIN, DEMENTED, LIFESTREAM, OTARGOS, la crème des terroristes français, de ceux qui posent des bombes dans des endroits publics et les regardent exploser le sourire aux lèvres.
Je n'ai pas de pitié pour ces gens-là, ils méritent leur sentence. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de les aimer et de les admirer en même temps. Quelle étrange dualité...
Chacun de leur côté, ils assument, et continuent leur travail de sape d'une société moderne bien trop politiquement correcte.
Ensemble, ils changent de stratégie de forme, mais pas d'attaque de fond. Et si pour le moment, cette stratégie privilégie le coup éclair, attendez-vous à un plan de beaucoup plus grande envergure dans les mois qui viennent...
Vous connaissez les accusés, je ne vais pas m'appesantir sur leur cas. Jen Nyx, du groupuscule NOEIN mériterait quand même d'être un peu plus pointée du doigt pour son attitude frondeuse et sa moue boudeuse sur les photos promo. Regard défiant l'autorité, pose ouvertement provocante, c'est elle qui semble mener la bande de ses vocalises rageuses et faussement séduisantes, mais réellement mortelles. Le backing band quant à lui, fouille dans ses racines la matière qui permet à ce nouveau concept d'émerger en tant que philosophie neuve, bien que la propagation des slogans partage des échos avec leurs clans originels.
VOLKER use de la personnalité de ses membres, mais pas de leur parcours. Aucun rapport entre ce nouveau-né et ses parents illégitimes, si ce n'est cette volonté de frapper fort et original. Ce qui est déjà un très bon point de départ.
Pour un premier coup, le quatuor a économisé ses cartouches. Quatre morceaux seulement, dont une intro, c'est peu, mais annonciateur d'une suite beaucoup plus ambitieuse. Ce premier EP éponyme, distribué par les prosélytes Lillois de Kaotoxin qui se prétendent pourvoyeurs en armes d'autodestruction, est plus qu'un simple avertissement, c'est une déclaration d'intention, et presque une déclaration de guerre d'ailleurs.
Cette guerre se veut éclair pour l'instant, mais sent l'embrouille. Si les repères de BREASTMILK ou GRAVE PLEASURES peuvent vous aiguiller sur la bonne voie, l'identité propre de Jen, Ulrich, Manu et John reste floue, à mi-chemin entre un Dark Rock ténu, un Cold Metal provoquant, mais aussi un Néo Psycho Core qui danse sur les tombes de la politesse et de la correction musicale. Ca joue fort, sans honte, balance des riffs débordant de stupre glacé, et adapte la philosophie des CRAMPS en version Metal Cartoon de la rue. Pas mal pour un Street Metal de débauchés beaucoup plus dangereux qu'ils n'en ont l'air.
De plus, pour en revenir à ce procès, l'accusation avait un dossier solide. Après tout, se prendre pour Mick Jagger sous perfusion PAIN et balancer d'entrée un "Bitch" qui suinte la mauvaise éducation, et l'agrémenter de breaks compressés et presque Indus, il n'y avait pas de pardon possible. Cette façon de mélanger le Rock psychotique et le Death clinique, ça n'excusait rien, et ça assumait tout. Et ça, les VOLKER le savaient très bien. La voix en moue boudeuse et explosions de rage boueuse de Jen, c'était de la provocation pure et simple, comme un gros crachat à la gueule des jurés.
Continuer l'acharnement avec un Sludge Blues glauque, aux arrangements de cirque, et chanter le tout d'une voix de jeune fille éplorée, ça n'a trompé personne non plus. "Pavor Nocturnus", ou comment recycler de petits riffs discrets à la Iommi tout en beuglant comme une damnée, c'est trop gros, trop évident. On sent la méchanceté et le sadisme sous-jacents, et l'empathie s'éloigne de plus en plus, puisqu'ils le font exprès.
Ils le disent eux-mêmes, leur cœur est mort, mais revient à la vie pour étaler une fois de plus toutes ses mauvaises intentions. "Zombie Heart", même pas trois minutes et pourtant, tout l'éventail des cruautés que le quatuor est à même de faire subir à ses victimes.
Up tempo qui dégénère en rouleau compresseur, voix qui se partage entre growls menaçants et refrain séduisant, c'est vraiment du sadisme pour faire penser aux pauvres victimes qu'elles ont encore une chance. Une façon de détourner la Pop pour l'écorcher de riffs Psycho Metal, un tube de l'improbable qu'on passe en boite Darkwave avant de faire sauter le dancefloor. Enfoirés va...
La sentence ne s'est pas fait attendre. Coupables. Tous coupables. De produire une musique jouissive et excitante, qui nous laisse sur notre faim.
Oui, ça peut surprendre mais c'est comme ça. Le juge a retourné sa robe et a épousé la cause des rebelles. Mais c'est tant mieux.
Alors quelle condamnation ?
Celle de bosser un peu, et de revenir vite saper les fondements d'une musique trop stérilisée avec un longue durée. Ce qui ne devrait pas traîner et arriver d'ici... cet été.
VOLKER, n'oubliez pas ce nom. Ils pourraient très vite plastiquer le béton de vos maisons, et transformer votre salon en bunker.
Ajouté : Jeudi 31 Mars 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Volker Website Hits: 5479
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