TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA (usa) - Beethoven's Last Night (2010)
Label : BMG
Sortie du Scud : 15 octobre 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Opéra Rock symphonique
Type : Album
Playtime : 22 Titres - 73 Mins
En cette fin d'année, à l'heure des fêtes, vous n'échapperez pas à la ritournelle de Tino Rossi, et souvenez vous, TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA, en son temps, avait quant à lui sombré sans retenue dans la Christmas mania en nous gratifiant de Christmas Eve And Other Stories en 1996, remettant le couvert en 1998 avec The Christmas Attic. Comme vous aviez encore un peu de place au pied du sapin, de nouveaux paquets cadeaux y ont été déposés, toujours sur la thématique de Noël, les boules!, avec Lost Christmas Eve en 2004, puis le coffret The Christmas Trilogy et le DVD The Ghosts Of Christmas Eve. A force d'être servi à satiété comme ça, je ne sais pas vous, mais pour moi ça frôle l'indigestion. Un réveillon qui n'en fini pas et duquel on sort tout nauséeux... d'autant plus que le SAVATAGE d'origine, dans les années 80's, avait su nous attirer par un son plus Heavy Metal... Alors retrouver Jon Oliva, Robert Kinkel, Al Pitrelli, Jeff Plate, et l'incontournable producteur-compositeur Paul O' Neil au sein de TSO, pouvait augurer d'une fresque musicale plus ambitieuse. Beaucoup ont préféré au fil du temps s'acoquiner avec Tobias Sammet/EDGUY/AVANTASIA aux opus attendus et de bonne facture.
Histoire que cela sente un peu moins le sapin, je vais vous évoquer l'album Beethoven's Last Night à la destinée quelque peu anachronique, sorti en avril 2000 aux USA, il est seulement arrivé dans nos bacs en octobre 2010, histoire de promouvoir la tournée européenne de TSO en 2011, qui n'est même pas passée par Paris. L'album Beethoven's Last Night, une bouteille à la mer, a mis dix ans pour franchir les flots de l'Atlantique, j'ai donc pris tout mon temps pour écrire cette chronique au risque de sécher un peu.
Le titre de l'album est suffisamment évocateur du thème abordé, si ce n'est développé à outrance, celui de la dernière nuit de Beethoven confronté à Méphistophélès, le diable en personne, confrontation, face à face, illustré sur la pochette à l'art-work légèrement remanié pour l'édition européenne. Méphistophélès avec qui, un pacte âprement négocié sera conclu, à l'image de la COP 21, pour faire de la musique de Beethoven une oeuvre intemporelle, histoire d'adoucir les moeurs sans réchauffer la planète.
Après une première écoute, force est de reconnaître que la démarche est ambitieuse, que l'écriture, et les compositions ont dû être chronophages pour Paul O' Neil, qui, toujours dans la démesure, s'est entouré, en plus du noyau dur de TSO, d'un orchestre de 60 musiciens, 9 chanteurs et chanteuses, des choristes en renfort ainsi qu'un choeur d'enfants. Je vous dis pas la production de CO2.! Mais aujourd'hui, à y prêter l'oreille, je trouve que tout cela a bien vieilli, trop chargé de guimauve, un côté comédie musicale un peu désuet, et un mid tempo qui peut ne pas nous retenir tout au long des presque 80 minutes... Certaines séquences accrochent nos oreilles comme celles de "Requiem (The Fifth)", "After The Fall", "A last Illusion" et "Misery" avec une rythmique plus appuyée, plus endiablée quand Méphistophélès enfin se réveille.
Vous avez là l'occasion de réviser vos classiques en découvrant moult extraits des incontournables: "Ode à la Joie", "Sonate au Clair de Lune", "Lettre à Elise", sans oublier Les "Noces de Figaro" de Mozart, ainsi que son célébrissime "Requiem", la "Mazurka" de Chopin...et j'en passe...un véritable sampler pour le livre "La Musique Classique pour les Nuls". Toutes ces références sont appuyées, trop diront certains, mais elles sauront séduire celles, ceux qui n'osent approcher la sphère Metal au risque de s'y brûler les ailes comme Icare.
Le piano, les claviers sont omniprésents, Robert Kinkel et Jon Oliva ne s'épargnent pas et participent à l'alchimie classico-symphonique du concept album voué à l'un des plus célèbres de nos compositeurs classiques. Le chant est sublimé au fil des titres, voix féminine, chant masculin sont entrainés avec emphase par le tourbillon des cordes, et des choeurs. En 2000, à l'aube de la bascule dans le XXIème siècle, on peut comprendre que TSO apportait un côté symphonique digne d'intérêt, la preuve, l'album fut disque d'or et portait le groupe sur le piédestal sonnant là aussi la longue agonie de SAVATAGE qui, il faut bien le reconnaître ne s'est jamais remis de la mort de Criss Oliva, guitariste originel, en 1993. Les sollicitations, les tournées furent telles que Paul O' Neil dû être hospitalisé deux semaines en 2001. Le succès ne s'est jamais démenti pour TSO aux USA, de la côte Ouest à la côte Est.
Avec cette chronique de l'album Beethoven's Last Night du groupe TRANS-SIBERAN ORCHESTRA/TSO, je me dis que celui-ci va rejoindre la longue liste des combos épinglés dans votre webzine M.I., rubrique CD reviews, une omission aujourd'hui réparée même si plusieurs ne manqueront pas de me dire que TSO n'est pas assez couillu pour eux. Mais un sociologue a récemment conclu que les métalleux velus et poilus cachent, derrière leur pack de bières, un coeur de midinette...Va savoir Edouard !
Après cet album qui avait été porté sur les fonts baptismaux en 2000, je le rappelle, est paru par la suite en octobre 2009 l'album Night Castle avec des références historiques chères à l'érudit O' Neil. Désolé, même pas écouté, je ne peux rien vous en dire !
Plus près de nous, il y a quelques semaines, en novembre 2015, non pas pour célébrer Noël, Ouf!, est sorti Letters From The Labyrinth avec un petit clin d'oeil à Beethoven via l'instrumental "Madness Of Men". Voilà la boucle est bouclée... Et par curiosité pourquoi ne pas écouter cet album présentement chroniqué avec cette dernière livraison, toute chaude pour mesurer le chemin parcouru par TSO en 15 ans de temps... Ou pas !
Et pour finir, un bonus offert par Metal-Impact pour participer à la féérie de Noël :
Jingle bells
Jingle bells
Jingle all the way!
O what fun it is to ride
In a one horse open sleigh.
Ajouté : Lundi 11 Janvier 2016 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Trans-Siberian Orchestra Website Hits: 5442
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