CAPTAIN CLEANOFF (au) - Rising Terror (2015)
Label : Blastasfuk Grindcore
Sortie du Scud : 25 avril 2015
Pays : Australie
Genre : Grind
Type : Album
Playtime : 16 Titres - 21 Mins
Porn Grind, Gore Grind, Noise Grind, Mince Core, Nothing Core, on commence à s'y perdre sérieux dans ces conneries de catégories toutes plus grotesques et bruitistes les unes que les autres...
Soyons unis, et Grind, un point c'est tout ! Après tout, qu'y a il a rajouter à un style déjà ultra radical à la base ? Rien, nous sommes d'accord.
Grind : broyer. Core : jusqu'à l'os.
Voilà, c'est dit, et que chaque groupe en tienne compte.
Pour appuyer mon coup de gueule et prouver par A+B que j'ai raison, direction l'Australie.
Là bas, s'est formé en 1996 CAPTAIN CLEANOFF, qui effectivement, mérite son nom et ramone par tous les conduits. Auteurs de nombreux splits, de EPs, et d'un seul longue durée, le très malicieux Symphonies of Slackness (salut CARCASS, tu vas bien ?), les locaux Océaniques se sont même permis un petit délire mégalo, avec un Europe 2013 Tour CD, qui prouve quelle énergie ils distillent sur scène.
Et deux ans après ce live (et une année 2013 chargée, avec pas moins de deux splits en sus), le Capitaine revient nous compter massacre sur fond de fleurette avec son deuxième LP, sobrement intitulé Rising Terror. L'affaire est plutôt simple, et ne demande pas beaucoup d'explications.
Comme ils l'affirment tout de go sur leur page Facebook, leur influence principale est THE KILL (qu'ils agrémentent de quelques points d'exclamation), ce qui vous permet de les situer assez rapidement sur l'échiquier bruitiste international.
Derrière THE KILL, les meneurs de rigueur, NAPALM, PIG DESTROYER, NASUM, mais aussi les petits (presque) nouveaux de FUCK...I'M DEAD, CEPHALIC CARNAGE, et autres REGURGITATE et poètes du désespoir en forme de boucan.
Seize morceaux, à peine vingt minutes, le timing est bon et le défrichement de saison. Avec une production signée Scott Hull au studios Visceral Sound, CAPTAIN CLEANOFF s'offre un gros son, qui booste à peu près tout le monde, avec une emphase naturelle sur le chant porcin de rigueur. Alors évidemment, on ne s'embarrasse pas de principes, et on s'étale dans un Grind des familles, tout ce qu'il y a de plus traditionnel, avec passages Crust, embellies Heavy, mais quand même doté d'un sacré caractère et d'une folie indéniable. Les morceaux atteignent ou dépassent péniblement la minute, à trois exceptions près, dont j'ai justement l'intention de vous parler.
En entame, un sévère "Rage Of Odour" qui lacère Crust, tombe dans la paillardise bruitiste Grind des années 90, et qui se permet même un passage rouleau compresseur en chausse pied histoire de bien finir le boulot. "Ode To Necro 2", qui fleure bon le vieux Core des années 80, avec son riff sombre et son atmosphère à mi chemin entre REPULSION et EXTREME NOISE TERROR. On peut même y sentir des vieilles fumées exhalées par le NAPALM de From Enslavement To Obliteration, avec ce mélange du rythme de ce morceau éponyme et des riffs pointus de "Siege Of Power". Et pour en finir avec les plus gros morceaux, citons le final "Threads" et ses presque cinq minutes, qui répète les leçons apprises de BRUTAL TRUTH et NAPALM DEATH, qui conseillaient d'achever le travail de sape par un truc louche, un peu Indus, aux accents inquiétants et lourds.
Le reste ? Ca oscille entre les treize secondes de n'importe quoi à fond la caisse ("Another Waster of Time and Money"), la quasi minute trente de pilonnage Crust/Grind/Core sans pitié ("Death From The Skies"), le défourage à la NASUM ("Exit Strategy", "Terminal"), les rappels de fin de soirée aux maîtres de Birmingham ("System Collapse", aux intonations très Punk, "Turmoil" hurlé comme un gros goret en train d'être gentiment saigné), l'humour de fin de répète ("DISco grindCO" et ses roulements hystériques de caisse claire), et même parfois des trucs plus sombres et pénétrants ("Shrine Of The Entombed", segment syncopé, rythme chaloupé, et stridence vocale à la limite du supportable).
Les barges se permettent même à un moment donné le saut périlleux du riff Rock N'Grind, et ça fonctionne à plein tube, même si ça ne dure pas longtemps ("Never Learn", hit en puissance pour les charts vraiment underground).
OK, au moins, ça fait du bien. C'est intelligible, carré, taré, mais joué avec une énergie nerveuse, c'est du Grind dans toute sa (dé)splendeur, et ça a au moins le mérite de faire passer un bon moment, pour peu que l'on aime malmener ses esgourdes.
CAPTAIN CLEANOFF, ou le haut du panier de crabes Austral, et pas étonnant qu'ils insistent depuis 1996. Ils sont bons, leur humour cache la critique sociale inévitable, mais au moins, ils ne beuglent pas pour ne rien dire.
Ras le bol du Grind Gore, du Porn Grind et du Noise. Moi, j'aime le Grind, le vrai, celui qui cavale dans les couloirs en ruinant le silence.
Et Rising Terror mérite amplement que vous cassiez deux ou trois meubles, et les couilles de vos voisins.
Ajouté : Samedi 19 Décembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Captain Cleanoff Website Hits: 6182
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